Chapitre 1: Mystérieux Personnage

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La sonnerie retentie pour annoncer la fin de la pause. Je laisse la discussion que j'avais entrepris avec Alice en suspend pour la laisser monter en cours. On est Mardi aujourd'hui je n'ai que deux heures de cours le matin et comme j'habite tout près du Lycée, j'en profite pour rentrer chez moi.

A ma montre il est dix heures et onze minutes, je reprends à quatorze heures j'ai donc tout mon temps. Je descends les escaliers nonchalamment et me dirige vers la sortie. Il pleut, habituellement je n'aime pas ça mais mon humeur du moment colle parfaitement avec ce temps d'automne. Je sors mon bonnet et mon MP3 de mon sac, je m'arrête un instant devant les grilles du lycée pour choisir une chanson, j'opte pour Cassis de The GazettE puis je reprends ma route.

Pour me rendre chez moi j'ai plusieurs options. Toutefois depuis mon entrée au lycée j'ai mon petit chemin habituel. C'est un petit parc. Il n'a rien de bien particulier, il est divisé en deux par un lac, mais deux ponts et un petit îlot relient ces deux parties, de plus un chemin fait le tour du lac pour ceux qui veulent prendre le temps de se balader un peu. Ce que j'aime le plus dans ce parc c'est son petit bois, enfin si on peu appeler ça comme ça. En automne, lorsque les rayons du soleil viennent s'abattre sur les arbres au feuillage rouge jaune orangé, et que certains de ces rayons arrivent à se faufiler entre les branches pour toucher le sol recouvert de feuilles mortes, cela donne un aspect lumineux à ce paysage. J'ai presque l'impression d'être ailleurs. Mais aujourd'hui le soleil n'est pas au rendez-vous.

Continuant à marcher et absorbée par la sublime voix de Ruki, le chanteur de The GazettE, je ne fais pas attention à ce qui m'entoure. Je manque de justesse de percuter un cycliste. Je me stoppe le temps de me remettre de mes émotions. Je pose ma main droite sur mon cœur qui bat comme jamais et mes yeux scrutent le sol sans raison apparente. Une fois calmée, je repars de là où je suis, bien décidée à ne plus avoir de telles frayeurs pour aujourd'hui. Cependant mes yeux se posent sur un jeune homme et je m'arrête. Allez savoir pourquoi je n'arrive pas à détourner le regard. Ce personnage m'intrigue. Il est assez grand, 1m95 environ, il porte un slim gris déchiré au niveau des genoux et un grand pull noir qui s'arrête au milieu des cuisses et qui a l'air trop grand au niveau des manches. Ses yeux, je n'arrive pas à les voir car je suis trop loin. Il y a par contre, cette longue mèche brune qui cache la moitié de son visage. Seule sa mèche dépasse, le reste de la coupe est plutôt court bien que quelques mèches tombent jusqu'au niveau de sa nuque. Ce n'est pas son look tant soit peu sombre qui me trouble. C'est juste que je me pose des questions. La première c'est que je me demande s'il n'a pas froid comme ca. Moi j'ai froid pour lui en tout cas. La deuxième question qui me vient à l'esprit c'est de savoir pour quelle raison il est planté là, au beau milieu du chemin, entrain de fixé ce temps pluvieux la main tendue vers le ciel laissant les gouttes d'eau ruisseler sur son visage et son bras. Mais que fait-il planté là ? Je crois qu'il à du me repérer car il tourne la tête en ma direction et plonge son regard dans le mien. Un temps se passe sans que l'un de nous daigne tourner la tête. Je ne sais pas pourquoi, mais je n'arrive pas à me détacher de ses yeux pénétrants. Cependant je suis forcée de détourne mon attention quelques secondes lorsque je sens quelque chose toucher mon tibia. Je m'aperçois, avec un certain soulagement, que ce n'est qu'un chien qui passait par là accompagné de son maître. Rassurée je tente de poser de nouveau mon attention sur ce mystérieux garçon. A ma grande surprise, il n'est plus là, disparu comme par magie. Je le cherche du regard un instant mais il n'y a aucune trace de lui dans les environs. Il s'est comme volatilisé. Je regarde ma montre par pur reflexe. Quoi ?! Déjà onze heures moins dix ? D'habitude il ne me faut que quinze minutes pour rentrer à la maison. J'étais tellement absorbée que je n'ai pas vue le temps passer. Je reprends mon chemin mais j'active le pas.

Une fois chez moi je pose mon sac et mon manteau en vrac sur l'une des chaises du salon. Je suis trempée. Tant Pis. Je m'empare du fixe pour donner un rapide coup de fil à ma mère. C'est une sorte de rituel. Après avoir raccroché au bout de cinq petites minutes. J'allume le pc et je me mets à regarder un drama. Quand midi et demi arrive je décide de faire chauffer mon plat puis je retourne m'installer devant mon ordinateur pour regarder la suite de ma série. Bien qu'elle soit passionnante je n'arrive pas à capté mon attention dessus. La seule chose qui occupe mon esprit c'est cet étrange garçon. Des tonnes de questions fusent dans ma tête. Qui est-il ? Que faisait-il ? Il avait l'air triste. Pleurait-il ? Et essayait-il de dissimuler ses larmes sous cette pluie ? Minute. Pourquoi je me pose toutes ces questions d'abord ! Je décide de me concentrer de nouveau sur mon drama. Ce garçon ne va pas occuper mon esprit toute la journée. Il en est hors de question ! A une heure quarante je décide de partir plus tôt et me retrouve au lycée avec dix minutes d'avance, ce qui est en soit un record. Je retrouve Alice et Laure qui sont assises sur le sol devant la salle de philosophie. Je les écoute raconter des anecdotes toutes plus farfelues les unes que les autres. Cela m'amuse, enfin faut dire qu'elles sont un peu folles. Qu'importe, folle je le suis aussi et pas qu'à moitié. La sonnerie annonce la reprise des cours. Une mine dédaigneuse se forme sur mon visage.

-J'ai pas envie d'aller en philo ! Je lâche.

-Moi non plus ! S'exclame Laure.

-Oui mais bon on n'a pas le choix. Compatie Alice en me tapotant l'épaule.

Une fois tous les élèves installés le prof commence son cours. L'heure parait interminable et je ne peux m'empêcher de scruter l'horloge. Une fois l'heure de philosophie terminée il me reste encore deux heures de littérature. Eh oui ! Vive la filière littéraire ! Durant ces deux heures les filles semblent me parler mais je les écoute vaguement. Je pense de nouveau à ce garçon. C'est un fait, je ne sais pas pourquoi mais il m'intrigue. La sonnerie qui indique la fin des cours ce fait entendre ce qui me sort de mes songes. Je range rapidement mes affaires car je vois Alice qui m'attend à la sortie de la salle. Laure est déjà sortie depuis longtemps pour retrouver son copain. Alice et moi faisons un petit bout de chemin ensemble, du moins jusqu'à l'entrée du parc. On se dit à demain et chacune d'entre nous reprend sa route. Peut être qu'il sera là. Je presse donc le pas pour en avoir le cœur net. Toutefois je suis légèrement déçue de ne trouver personne. En même temps à quoi je m'attendais. Tant pis. Je reprends mon trajet.

Arrivée à la maison je file dans ma chambre et dépose mes affaires une nouvelle fois en vrac sur mon bureau qui me sert désormais de porte-mentaux. Je suis très bordélique mais comme je ne cesse de le répéter à ma mère : C'est un bordel or-ga-ni-sé. Je me pose sur mon lit et branche mon mp3 sur la station qui lui est destinée. Ah ! Je ne peux pas supporter cette chanson ! Elle trop joyeuse. Je décide donc de mettre quelque chose de moins gaie et je finis par écouter Only one de Storm the sky. Voila qui est mieux. Je me laisse bercer par cette triste mélodie et finis par m'endormir malgré moi en ayant pour dernière pensées le regard presque vide de cet énigmatique jeune homme.


Un Jour de PluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant