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Je décide de ne pas offrir de représailles à mes chers collègues, qu'ils aillent pourrir plutôt en enfer. Sans un mot, je m'éloigne d'eux et rejoint mon poste de travail.

Malheureusement celui-ci ne se trouve qu'encore trop près.

Notre petite entreprise est composée de six personnes, quatre employés, une secrétaire et le responsable.

Nos locaux sont divisés en plusieurs parties : Le bureau de Stuart, Le bureau de Manon, une salle de repos qui nous permet de grignoter/picoler ou nous reposé et une salle sanitaire pour les petites envies et au cas où nous aurions besoin d'une douche. Pour finir il y'a la « pièce principale ou nous travaillons Taylor, Soren, Aidan et moi.

Sur deux pans de murs se trouve une rangée d'ordinateurs, au milieu de la pièce les quatre box qui nous servent de bureaux sont installés face à face dans une sorte de cube. Ainsi nous ne bénéficions pas de beaucoup d'intimité et il règne parfois une sacrée cacophonie, entre les appels en japonais, français et anglais mais je pense qu'aucun de nous ne voudrait changer de boulot pour autant.

Je suis donc installé à mon « bureau ». En parfait employé modèle je commence déjà à ouvrir mes fichiers et à consulter mes e-mails quand j'entends tousser. Avec un soupir mes yeux se lèvent sur Taylor.

Taylor c'est un mec bien, du style afro et bien baraqué qui ressemble pourtant à un gros nounours.

— « Tu sais, c'était qu'une blague »

Je préfère ne rien dire et me contente d'attendre.

— « Isaiah, ne le prends mal voyons, tu connais Aidan et Soren »

— « Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi inscrire le seul mec qui n'est pas célibataire dans cette putain de boite » fini-je par répondre en haussant les sourcils. « Pourquoi ne pas avoir inscrit ce gras-double de Stuart, il aurait aimé je pense, lui ! »

Taylor inspire et expire, lorsqu'il fait ça – ce genre de tic nerveux – c'est qu'il sait quelque chose qu'il ne devrait pas savoir.

— « Audrey m'a appelé ce week-end »

Aie. La bombe est lâchée. Je regarde machinalement vers l'une des photos accrochée au mur, son visage, son sourire, sa beauté. Une pointe d'amertume me vrille le cœur, je grimace tant l'amour et le désespoir me font souffrir.

Je savais pourtant que ça arriverait un jour. Taylor est son frère.

J'aurais voulu que ça n'arrive pas tout de suite.

— « Et... qu'est-ce qu'elle t'a dit ? » je demande alors curieusement.

— « On a parlé de tout et de rien, elle m'a juste informé qu'elle était partie chez les parents pour une période indéterminée, qu'elle ne voulait voir personne et que tout se passerait bien. »

— « Je vois... c'est foutu donc. Et pour le site tu m'expliques ? »

— « J'ai  pas dit ça. C'était juste une blague, tu ne nous as pas laissé le temps de t'expliquer mais nous nous sommes tous inscrits. On s'est dit que ça nous ferait passer une bonne soirée, avec de jolies filles. »

— « Donc tu me pousses à tromper ta sœur ? »

Taylor commence à perdre patience et je dois dire que je suis dans le même cas. Si cette conversation ne prend pas fin très vite il est possible que nous nous énervions, ce qui est un prodige quand on est un pacifiste comme mon meilleur ami.

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