Ô pont! Toi dont les bras s'élancent fièrement sur l'onde incertaine,
Qui protège de tes membres anguleux la paleur marbrée des noueux affluents,
Affrontant vaillamment les torrents de la nuit,
Tu ne dois pas faiblir!
Berger tentaculaire des étoiles et des astres,
La lune a pris refuge dans l'ombre de ton arche,
Une sombre clarté surgit parmi les flots.
Ta stature rocheuse, intrépide muraille sur le fleuve oublié nous a permis un jour d'en contourner le lit.
Mais aujourd'hui la nature va reprendre ses droits.
Arbres, buissons, bosquets et fleurs de lianes entremêlées, couvrant de mille fractures le titan ouvragé,
L'arc de ses épaules menace de sombrer.
