8. Adieu

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Je me levai de très bonne humeur ce matin. Nous sommes vendredi, ce qui veut dire qu'il ne reste qu'une seule petite journée avant que Bertha ne soit réparée. Je pourrai me rendre par moi même à l'école sans avoir à supporter Jacob.

Je mordis à pleine dent dans ma chocolatine tout en fredonnant un air de chanson. Ma mère quitta rapidement la maison avec sa tasse de café à la main et mon père se racla la gorge tout en gardant les yeux rivés sur son journal.

Je continuai mon chemin jusqu'à l'escalier juste en face du salon.

-Qu'est-ce qui te met de si bonne humeur? s'enquit mon père.

-Nous sommes vendredi, souris-je en gravissant les marches en bois menant au deuxième étage.

Je ne lui dirai quand même pas que je trouve Jacob arrogant et mal élevé parce qu'il en glisserait un mot à ma mère qui serait scandalisée. Elle m'en parlerait tout de suite en me répétant sans cesse qu'il est un garçon merveilleux.

Je me préparai rapidement et sortis de la maison, toujours en fredonnant un petit air joyeux. Alors que je fermais la porte d'entrée de ma demeure, celle de Jacob claqua bruyamment, ce qui me fit sursauter. Mon regard se dirigea vers le responsable de ce vacarme et j'aperçus Daniel, la mâchoire contractée et les traits tirés, lâchant une série de jurons. Je le fixai un moment sans bouger. Il ne sembla pas s'en apercevoir puisqu'il continua son chemin jusqu'à sa voiture et lui asséna un coup de pied avant d'entrer à l'intérieur.

La voiture sortit rapidement de l'entrée et s'éloigna dans la rue en crissant des pneus. Je suivis le véhicule des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse de mon champ de vision. Mais que se passe-t-il?

Les jambes légèrement molles, je me dirigeai vers la maison de mon voisin et cognai timidement. J'entendis un "entrez" et j'ouvris la porte. Je m'arrêtai dans le cadre de porte en apercevant Sandra accroupie au sol, en train de ramasser les débris d'un pot de fleur cassé. La mère de Jacob leva les yeux vers moi et les écarquilla de surprise.

-Oh Cassidy, c'est toi? Je croyais que c'était Jacob, me dit-elle, un léger tremblement dans la voix.

-Il n'est pas ici? demandai-je, surprise à mon tour.

-Non, il est partit chercher du lait à l'épicerie pour mon gâteau que je veux faire aujourd'hui, m'informa-t-elle.

Je fronçai les sourcils. J'ai l'impression qu'elle ne me dit pas tout exactement.

-Ne t'inquiète pas, il devrait arrivé d'une minute à l'autre. Vous ne serez pas en retard, rajouta-t-elle en apercevant mon expression.

Je fus tenter de lui dire que ce n'est pas cela qui me préoccupe, mais je me retins. Je ne lui dirai quand même pas que je crois qu'elle cache quelque chose. Je suis seulement sa voisine, pas sa meilleure amie.

-Oh non, je réfléchissais à autre chose, assurai-je en balançant nonchalamment la main.

Ce fut la seule réponse qui me vint en tête, mais cela sembla marcher puisqu'elle acquiesça d'un air compréhensif.

Jacob ne tarda pas à arriver. Il déposa rapidement sa marchandise sur le comptoir de la cuisine, souhaita une bonnes journée à sa mère et nous partîmes pour l'école.

My Annoying NeighborOù les histoires vivent. Découvrez maintenant