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J'essayais de garder le rythme et de suivre les deux sorcières, mais je fis une pause de quelques secondes seulement afin de ne pas les perdre de vu, mes jambes tremblaient un peu et la sueur perlait sur mon front.

_C'est encore loin ? Demandai-je, ça fait..., débutai-je en lançant un coup d'œil à ma montre mais cette dernière ne marchait plus, merde, pestai-je.

_Le temps est différent dans notre prison, dit Honoria.

_ça veut dire ?

_Ça veut dire qu'il revient en arrière au lieu d'avancer, m'éclaira-t-elle.

_Et on est à quelle époque là ?

Elles arrêtèrent leur marche et gardèrent le silence, des regards passaient entre elles, puis Sélène assouvit ma curiosité :

_D'après l'une de mes sœurs il nous reste exactement un mois avant la disparition de la terre.

_Disparition de la terre ?! Répétai-je avec tant de surprise, j'ajoutai en m'arrêtant lorsque j'arrivai à leur hauteur, attendez ! Maintenant je comprends mieux, si la terre disparait vous périssez aussi, j'ouvris grand les yeux en réalisant leur projet, c'est pour ça que vous avez besoin de moi, je vous sors de votre prison et vous échappez à la mort.

_Ouais, Ouais ! Tu veux un prix peut être, on a passé des siècles à chercher un moyen pour nous délivrer et maintenant qu'on a notre chance, on fera tout pour mettre à exécution notre projet, Sélène éclata d'un rire bruyant et machiavélique avant de dire à l'intention de sa sœur, pas vrai Honoria, et elle se perdit encore une fois dans son rire satanique, cette femme je vous jure !

Honoria ne prit même pas la peine de répondre, elle se contenta de garder un visage neutre, mais ses yeux la trahissaient, ils n'incarnaient pas la cruauté comme ceux de la sœur, loin de là, ces derniers portaient toutes les souffrances qu'avait pu endurer une personne enfermée depuis des millénaires avec une bande de sociopathes aux pouvoirs magiques.

Les deux femmes reprirent la route et j'en fis de même, mes pensées s'égarèrent vers d'autres personnes. Arwen et Heley me manquaient terriblement, l'immortelle avait pris une place très importante dans ma vie, dans mon cœur. Je n'ai jamais connu l'amour d'une mère puisque celle-ci fut morte dans un tragique accident de voiture avant même que je ne prononce mes premiers mots. Arwen et moi n'étions pas du genre à sortir faire du shopping ou à parler de nos petits amis, nous n'avions pas ces relations de mère et fille clichées, sa présence seule me suffisait, ses caresses et son étreinte arrivaient à combler le néant que je ressentais et qui m'entraînait vers le désespoir et le dégout que j'éprouvais envers la vie. Une mère est une force d'attraction qui vous maintient et garde votre équilibre, sans elle vous planeriez dans le vide, vous seriez perdus dans l'obscurité ; une mère est une bouffée d'oxygène qui assure votre survie.

Arwen était ma mère, ma force d'attraction et ma bouffée d'oxygène.

Heley, avait une autre place dans mon cœur, au début, lorsqu'elle venait avec sa maman à l'orphelinat, je me méfiai d'elle et la rembarrai chaque fois que cette dernière venait me parler, à vrai dire, elle me donnait la migraine avec cette question, du moins avant qu'un lien ne se tisse entre nous: « Tu veux être mon amie ? ». Quand j'acceptai sa proposition, la seule et unique raison fut pour qu'elle me laisse tranquille, mais au fil du temps je m'habituais à sa présence, à son humour. Elle avait réussit à briser les murs que j'avais construis autour de moi, elle m'avait appris à m'ouvrir au monde, à voir les choses différemment, d'un point de vue plus joyeux, positif. J'ai forgé ma propre personnalité auprès d'elle.

Strange II H.SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant