Chapitre 1 - Une drôle de rencontre

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Peter Sage restait enfermé dans le grenier de sa maison toute la soirée, quand le soleil commençait à décliner derrière les forêts à l'horizon. Il soulevait la lucarne et sentait un courant d'air froid pénétrer son visage. Il ne voyait pas les étoiles, dans la nuit, au loin, cachées en dessous des nuages, mais secrètement, il leur faisait un vœu, en silence. L'endroit où il se trouvait avait jadis été poussiéreux et inconfortable, mais Peter l'avait aménagé, il avait tout nettoyé, changé les ampoules afin qu'il y ait de la lumière, et, surtout, il avait amené son immense bibliothèque. Peter possédait plusieurs centaines de livres, il récupérait tous ceux dont les gens n'avaient plus besoin et il les lisait, les relisait, encore, et encore. C'est pourquoi l'idée de quitter cet endroit le terrifiait plus que tout. En effet, le père de Peter voulait qu'il étudie dans une école militaire, un pensionnat pour garçons. Seulement, Peter n'était pas comme les autres garçons de son âge, il détestait la violence, il était même un peu peureux sur les bords. C'était d'ailleurs sans doute pour cela que ses parents avaient pris cette décision. Tous vivaient sous une guerre qu'ils auraient aimé éviter, qui avait débuté en 1914, mais elle leur servait surtout de prétexte pour faire de Peter ce qu'ils appelaient "un homme".

Quand il apprit cette nouvelle, la première chose que fit Peter fut de se réfugier dans son endroit secret. Il ne pleura même pas, il se contenta d'ouvrir la lucarne, comme d'habitude, et il regarda le ciel tapissé de nuages. La pleine lune semblait s'être plantée sur le sommet de Big Ben ce soir-là. Il fit un vœu. Il fit le vœu de ne jamais atteindre l'âge de 12 ans, l'âge où ses parents l'enverraient dans une école militaire. Au moment même où il murmura son souhait, une bourrasque de vent l'entraîna contre le sol. Frappé d'étonnement, il se releva rapidement et regarda par la fenêtre : Zéphir avait dispersé tous les nuages présents dans le firmament qui laissaient place à un véritable océan d'étoiles. C'était la première fois qu'il en voyait autant. Il était tellement émerveillé par l'instant présent qu'il en oublia de se demander comment les nuages avaient fait pour se disperser d'un coup.

Soudain, une jeune fille surgit de l'autre côté de la fenêtre. Elle était brune, avait une queue de cheval basse sur le côté, et portait sur son sourire l'air d'une gamine espiègle et indomptable. Seulement, Peter fut d'abord frappé par la hauteur où elle se trouvait. Ils étaient au troisième étage de sa maison, il ignorait comment elle avait fait pour arriver ici, mais, apeuré à l'idée qu'elle puisse tomber, il lui attrapa la main pour la tirer à l'intérieur de son grenier. Peter fut tout d'abord saisi d'étonnement tant la jeune fille était légère. Puis, quand il reprit ses esprits, il se rendit compte qu'elle était située à quelques centimètres au-dessus du sol. Non, Peter ne rêvait pas : elle était bien en train de voler. Il avait atterri sur les fesses et reculait déjà à toute allure vers la fenêtre. Une fille en train de voler ? Non, il devait rêver. Il se pinça, et poussa une glapissement de douleur, qui, elle, était bien réelle.

Il remarqua soudain que d'étranges sons de grelots n'arrêtaient pas de retentir dans la pièce. Il se demandait d'où ils venaient quand une fée minuscule jaillit du dos de la jeune fille. Sa peau scintillait comme un ver luisant. Cette fois, Peter en était sûr : il était devenu fou. C'est alors que la fille prit la parole et dit :
"Bon, tu viens ? Je n'ai pas toute la nuit moi.
-Mais...Qui es-tu ? balbutia Peter, incompréhensif. Où veux-tu m'emmener ?
-Où est-ce que je veux t'emmener ? répéta-t-elle. Quelle question ! Au pays imaginaire bien sûr !
-Le pays imaginaire ? Qu'est-ce que c'est ?
-C'est un endroit comme dans les rêves ! s'extasia-t-elle. On fait tout ce que l'on veut toute la journée, on rit, on joue, pas d'obligations, pas d'interdictions !
-Il y a des livres ? c'était la seule chose qui intéressait Peter.
-Bien sûr ! Plein ! Dans le repaire des enfants perdus, il y a des milliers de livres !"

Le cœur de Peter battit plus vite encore. Un endroit merveilleux avec plein de livres ? Pour sûr qu'il voulait y aller. Mais seulement, il abandonnerait cet endroit, ainsi que sa famille...
"C'est bien toi, reprit la fille, le garçon qui a fait le vœu de ne jamais atteindre sa douzième année, non ?
-Oui mais...
-Viens donc au pays imaginaire ! C'est un endroit où l'on ne grandit jamais !"

À ces mots, Peter n'y tint plus : il devait y aller, à cet endroit fantastique, il ne voulait pas gâcher son avenir à faire quelque chose à l'encontre de sa volonté. Il respira lourdement et, voyant que la jeune fille lui tenait la main, il la saisit d'un air assuré. Elle sourit et lui dit :
"Maintenant, accroche-toi bien Peter Sage ! Nous partons pour le pays imaginaire !"

Au même moment, la jeune fille saisit la fée et la secoua au-dessus de Peter, drainant derrière elle une nuée de poussière dorée. Il se sentit aussitôt enveloppé par une sensation agréable, c'était comme s'il s'enfonçait dans les profondeurs de l'eau, mais s'élevait dans le même temps. Son corps lui semblait tout léger, il sentait ses pieds quitter le sol du grenier lentement. Puis soudain, comme s'il n'avait jamais été que plus léger qu'une feuille, un coup de vent l'envoya par dessus la lucarne. Peter sentit son cœur rater un battement, et pendant un instant, il faillit crier, mais se retint de justesse. Le vent le portait, il n'avait pas froid, malgré son pyjama bleu clair, car le vent le caressait. Au contraire, il sentait même qu'une douce chaleur s'emparait de lui, quelque chose de tellement agréable et bon qu'il se demandait comment il avait fait pour vivre toutes ces années sans.

A côté de lui, l'inconnue s'amusait comme une folle. Elle courait sur les toits, sautait dans le vide en piqué, tournoyait sur elle-même. Peter ne se rendait pas vraiment compte qu'il était en train de voler. A onze ans, la vie lui semblait tellement simple et facile, tellement évidente, avec toutes ces choses qu'il lisait dans les livres, plus rien ne l'étonnait. Et pourtant, il volait, il voyait le sol, au loin sous ses pieds, et plus il tentait de rejoindre les étoiles, plus les phares dans la nuit des voitures devenaient flous, la lumière se perdait dans la nuit qui enveloppait la ville au fur et à mesure qu'il s'élevait dans le ciel. La fille l'invita à la suivre d'un mouvement de la main et Peter se percha à ses côtés sur la gigantesque horloge. Le vide se dessinait sous ses pieds, et, pourtant, il ne s'était jamais sentit aussi en sécurité que situé au-dessus du monde coloré de lueurs dans une profonde obscurité. Son amie remarqua que les yeux de Peter pétillaient de bonheur, comme s'il allait pleurer de joie ou de bonheur. Elle tendit la main vers le ciel.

"C'est là-bas, Peter ! indiqua-t-elle. La deuxième étoile à droite, et tout droit jusqu'au matin !"

Peter ouvrit ses bras et se jeta dans le vide en se retenant de rire. C'était...Oui, pas de doute...C'était un jeu d'enfant de voler.

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Bonjour les amis ! Voilà donc ma première fiction (parce que j'ai suspendu les autres qui ne sont actuellement plus visibles). C'est un peu rapide et les événements se succèdent un peu rapidement, mais honnêtement, cette fiction a un but purement poétique et je ne veux pas trop la travailler ^^ parce que j'ai tendance à abandonner les fictions en plein milieu à cause de la difficulté que j'ai à les écrire, alors j'essaye de ne pas trop en faire, OK ? =) Du coup je ne travaille pas trop l'écriture, mais j'adore les tournures de phrases poétiques *^* J'ai beaucoup aimé décrire le moment où Peter s'envole, d'ailleurs j'aime beaucoup ce personnage, je le trouve trop mignon =3 Je suis ouverte à tous les commentaires, positifs ou négatifs (même si négatifs je préfère quand ils sont un minimum constructifs x)) ! Bon, je vais éviter de m'éterniser, n'hésitez pas à mettre un pouce vert si vous avez aimé (bon, c'est un vote, mais je trouve ça moche comme mot xD) !

Sur ce, bisous et bonne journée !

-cello

La Véritable Histoire de Peter PanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant