astuce #21《le punnir》

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"Se réunir est un début ; rester ensemble est un progrès ; travailler ensemble est la réussite."

Cette astuce est tres longue,

Punir un cheval, poney, ane ou mule

C'est beaucoup plus délicat qu'il n'y parait; les cavaliers qui s'imaginent qu'il suffit d'un coup de cravache pour "corriger" leur monture ont tout faux ! Quand à ceux qui font preuve de brutalité, inutile de vous dire ce que j'en pense...
Voyons plutôt ce que m'ont appris les chevaux en la matière: l'étalon dominant d'une harde se fait respecter par son charisme et l'autorité naturelle qui en découle, pas par la violence. Quand un poulain veut jouer avec lui il s'y prête volontiers. Si le jeune "dépasse les bornes", l'étalon le remet à sa place par une gestuelle codifiée et comprise; si cela s'avère insuffisant et qu'il y a désobéissance la punition est immédiate: un petit pincement de dent, un coup d'épaule, un léger coup de sabot ou aussi une mise en quarantaine: le poulain est renvoyé en périphérie de la troupe. Ce qui est très instructif c'est d'observer que dès qu'il y a soumission du jeune, l'adulte (étalon ou jument) pardonne tout de suite par un petit soufflement dans les naseaux ou par un "hum hum hum" rassurant. Dans le cas de la mise en quarantaine il est amusant de voir le poulain essayer de quitter cette position inconfortable (il peut y être la première cible pour les prédateurs) et attendre avec obéissance le signal que ne manque jamais de lui envoyer sa maman: "Allez viens mais sois sage maintenant". Rares sont les chevaux qui font acte de violence; je ne parle ici que d'animaux libres, pas de ceux qui seraient mal regroupés par l'homme ; il est alors normal que deux chevaux qui éprouve une antipathie mutuelle et qui sont forcer à cohabiter puissent "craquer". A noter enfin que des chevaux considère la violence comme un acte de faiblesse. Vous observerez qu'un cheval plein de noblesse ne se bat pas, son attitude altière suffit à en imposer à son adversaire. Que tirer de tout cela pour apprendre à punir notre "mauvais élève". Avant tout il faut déterminer quand il y a désobéissance et j'affirme que c'est extrêmement rare ! J'ai vu des milliers de chevaux se faire corriger, pourtant le plus souvent c'est le cavalier qui avait tort ! Qu'est-ce qu'un désobéissance ? C'est le refus du cheval de faire quelque chose que demande son cavalier; mais pour qu'il y ait faute du cheval il faut: 1) qu'il ait parfaitement compris la demande, 2) qu'il soit en mesure physique et psychique de le faire. Si le cheval a le moindre doute sur l'ordre de son cavalier, il réfléchit, hésite et peut donner une mauvaise réponse, mais il n'est pas fautif, c'est au cavalier de savoir se faire comprendre clairement. SI l'on demande au cheval de franchir un barre d'1,80m alors que c'est trop haut pour lui il n'y a pas faute évidemment ! S'il refuse de sauter un obstacle qui se présente à la sortie d'un virage mal négocié, qui est coupable ? Pas lui: il n'est pas en mesure physique d'obéir. L'humeur du cheval est aussi à prendre en compte, il est stupide de forcer un cheval à obéir alors qu'il est stresser pour "x raisons".
Mais prenons le cas ou le cheval fait réellement un faute: il vous mord cruellement sans raison ! Il reçoit immédiatement la baffe méritée et, aussitôt après, alors qu'il est tête haute, les yeux exorbités à ce demander ce qui va lui arriver, vous le rassurer de la voix et vous le caressez en lui faisant comprendre que vous le pardonnez ! Essayez ! Cette façon de faire est bien plus efficace que les coups répétés et les injures. Elle est en fait calquée sur la façon de faire des chevaux. Autre exemple: le refus. Je demande à mon cheval de se coucher. Il sait le faire et tout va bien, il n'a mal nulle part et le sable est accueillant. Il tourne en rond deux fois, trois fois, fléchit les antérieurs...et se redresse pour "regarder ailleurs" en faisant semblant d'avoir oublier la demande (trop comique !). Je reformule ma demande en l'appuyant d'un toucher de badine...nouveau refus. Il y a faute ! Que faire ? Certainement pas s'énerver et frapper, je défis quiconque de coucher un cheval avec de telle méthode ( ). Il est plus intelligent de le convaincre; je le mets au galop jusqu'à ce qu'il montre qu'il en a assez, je retourne au même endroit et il y a toutes les chances pour qu'il obéisse aussitôt Récompense et repos Il a toute la nuit pour réfléchir à ce qui s'est passé. J'ai un jour mis 3h pour coucher un cheval, nous étions à bouts force tous les 2, mais depuis cette séance, il n'oppose plus la moindre résistance. Le cheval comprend qu'il est forcé d'obéir, que son cavalier ne laissera jamais tomber, et qu'après tout il vaut mieux faire ce qu'il demande, avoir son sucre et aller grignoter du foin plutôt que de s'exténuer au galop. Les chevaux ont un grand sens de la justice, ils savent très bien quand il font une bêtise et comprennent parfaitement le mécontentement de leur cavalier. J'avais appris à Sorraya à me rapporter diverses objets que je cachais dans son box.Un jour, je discutait avec un spectateur et elle me rapporte le seau alors que j'avais demandé le gant ! Je la gronde et elle va reposer le seau ou elle l'avait pris et m'apporte le gant. Le lendemain je vérifie l'exercice et je fais une constatation: tant que je suis concentré Sorraya ne se trompe jamais, mais si je me "désintéresse" en parlant à quelqu'un, même au chat, elle me rapporte n'importe quoi ! Je cite ici cette anecdote pour montrer qu'arrivé à ce degré de complicité, la punition est devenue impossible: un petit "Mais enfin ma puce tu fais n'importe quoi" suffit à faire comprendre. Si j'avais "puni", Sorraya aurait été bouleversée. Autre exemple: il est souvent difficile d'apprendre aux jeunes chevaux de ranger les hanches. Il faut bien dans ce cas utiliser la cravache et donner des petits coups secs pour faire comprendre ce que l' on veut. Mais quand le cheval refuse la position demandée et refoule de toute sa masse, il ne faut pas hésiter à frapper sec une bonne fois pour rétablir votre autorité. Le cheval comprend et "accepte" la punition. Le même coup de cravache donné par le cavalier donné par énervement du cavalier alors qu'il n'y a pas de désobéissance manifeste n'est pas "accepté" par le cheval qui perd confiance en ce cavalier injuste qui lui fait mal sans raison valable. Cette notion de justice est très importante si l'on se souvient qu'avec les chevaux tous nos actes sont imprimés à l'encre indélébile. Respirez profondément et retrouver votre calme au lieu de donner le coup de cravache inutile qui entame la confiance de votre monture. Mais grondez-là et frappez d'un coup sec en cas de désobéissance ou de mauvaise volonté manifeste, justice ne veut pas dire laxisme.Le cheval admet la fermeté dans la rigueur: ils vivent ainsi à l'état sauvage. Une dernière constatation: nous voyons bien que plus le dressage avance et que moins nous avons besoin de stimuli pour nous faire comprendre, les aides s'allègent jusqu'à devenir imperceptibles alors qu'au début il en fallait des tonnes. Pour la punition, c'est la même chose: au début il faut bien le coup de cravache, mais apprenez à "l'alléger"petit à petit lui aussi; vous serez surpris de constater qu'au bout de quelques semaines les grondement réprobateur suffit à ramener à l'ordre. Quand à moi j'ai un principe: "De la cravache au brin de paille". Quand la complicité qui me lie à ma monture est suffisante, j'utilise un brin de paille en guise de cravache et j'en obtiens le même effet ! " Réduisez les punitions jusqu'à presque rien qui, bien compris, suffit toujours".

Très long je vous l'accorde, mais très intéressant (selon moi). On en apprend beaucoup sur le comportement du cheval, et comment le punir de façon juste. J'espère que vous trouverez ce texte aussi intéressant que moi !

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 08, 2016 ⏰

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