Chapitre I

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On m'a toujours dit qu'il fallait se protéger, peu importe la situation.

Que ce soit par exemple sexuellement ou bien contre le soleil et j'ai suivi tout ces conseils aveuglement jusqu'à mes dix-huit ans, sans me demander s'ils étaient tous bons et bien utiles.

Mais nous faisons tous des erreurs et nous ne pouvons pas toujours nous en protéger, surtout quand cela semble tout droit venu du ciel.

Et c'est ainsi que je me suis retrouvé avec Nylan dans les bras, qui me fixait de ses grands-yeux bleus, au bon milieu d'un parc un jour ensoleillé.

Avec en prime des passants qui m'offraient des regards dédaigneux et plein de mépris ainsi qu'une fille en pleurs m'abreuvant de mots tous plus laids les uns que les autres, sans que je ne puisse rien dire.

Même si l'impression d'être dans un brouillard se faisait de plus en plus pressante, j'en étais arrivé à comprendre qu'il était mon fils – chose dont je ne doutais pas une seconde tant il me ressemblait -, que j'allais devoir me débrouiller pour m'occuper de lui et que bien sûr, je n'entendrais plus jamais parler d'elle.


Pourquoi Nylan ?

La question est revenue souvent pendant les premiers mois lorsque je prononçais le nom de mon fils.

Et bien tout simplement parce lorsque je l'ai tenu dans mes bras pour la première fois, je l'ai trouvé aussi fin et fragile qu'un fil de nylon.

Mais quel parent censé – parce qu'il m'arrive espérer l'être - appellerait son enfant Nylon ?

C'est ainsi que Nylan s'est imposé, gazouillant dans le creux de mes bras.


Et c'est à cet instant que j'ai compris l'ampleur de l'amour dévorant qu'éprouvent les parents à l'égard de leur progéniture.

Ce genre d'amour que jetrouvais trop stupide, niais et envahissant dans ma plus tendre enfance quandmes parents gravitaient autour de moi.

Corail [BoyxBoy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant