Chapitre 1: L'académie.

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Glimmer


_ Glimmer. Debout !
Oh non !! Voilà la première chose qui me vient à l'esprit en entendant la voix de ma mère provenir du rez-de-chaussée. Je m'emmitoufle dans ma couverture et me tourne vers le mur. Je n'ai absolument pas l'intention de me lever. Je risque de me faire trucider par maman, mais je m'en fiche. J'ai besoin de mes dix heures de sommeil. À peine ai-je eu cette pensée que la voix de ma très chère génitrice résonne à nouveau :
_ Glimmer ! Je te jure que si tu loupes ton train, ça va barder !
Je me redresse subitement à la mention du train. Le train !! J'avais complètement oublié ce foutu train! Je saute brusquement de mon lit et cours dans la salle de bain attenante à ma chambre. J'attrape une serviette, que je pose vite fait sur le lavabo, puis je me rue sous la douche.
Comment ai-je pu oublier qu'aujourd'hui était le grand jour? Je suis vraiment bête. Ça fait des jours que mes parents me cassent la tête avec mon inscription à l'académie, et moi, j'oublie. Je secoue la tête, en me disant que je suis une sotte, en passant le jet d'eau sur mes cheveux.
L'académie... Je soupire en repensant au district Deux et à cette académie. Je n'ai aucune envie d'y aller mais je n'ai pas vraiment le choix. J'appuie sur un bouton de la douche et j'attends que le savon sorte du conduit qui sert à cet effet. Je m'enduis le corps du savon à l'odeur de mandarine en repensant à la dispute que j'ai eu avec mes parents le mois dernier.

Je suis assise à table, en face de mes parents. Le dîner est, comme d'habitude, très silencieux. Je mange les légumes que Lola m'a servi en attardant mon regard sur un coin du meuble de la salle à manger. J'observe les détails du meuble ancien. Sa courbe, ses ornements, et tout ce qui fait que j'apprécie ce meuble, quand mon père prend la parole. Je me tourne vers lui et l'écoute, m'attendant à ce qu'il parle encore de son travail.
_ Glimmer, mon enfant. Ta mère et moi avons pris une importante décision te concernant.
Je fronce les sourcils à cette phrase. Je déteste quand mes parents choisissent pour moi, surtout que, très souvent, leurs choix ne me plaisent pas. J'attends donc qu'ils m'annoncent la décision qu'ils ont pris à mon égard, méfiante.
_ On a réussi l'incroyable exploit de te faire rentrer à l'académie du district Deux! dit ma mère d'une voix pleine de joie et de fierté.
Je reste figée à la mention de l'Académie. Il y a qu'une seule académie dans le district Deux, celle des Hunger Games. J'attends que mon père dise un truc mais il se tait, attendant ma réaction. Ils veulent un réponse. Et bien, je vais la leur donner.
_ Il est hors de question que j'y aille.
Ma voix est plate et déterminée. Je n'irai pas là-bas de mon plein gré. Mais ma détermination faiblit quand je vois le regard de mon père. Il est froid et méchant tandis que celui de ma mère est choqué. Je comprends pourquoi. J'ai osé répondre à leur question d'une voix dénuée de politesse et en plus par la négative.
_ Penses-tu vraiment avoir le choix? me demande mon père d'une voix posée.
_ Non. Mais je n'irai pas là-bas.
_ Mais.... Te rends-tu compte de la chance que tu as?
_ Oui, mère, je m'en rends compte.
_ Alors, pourquoi refuses-tu d'y aller?! C'est une opportunité énorme que tu as là!
Je sais parfaitement pourquoi je refuse d'y aller. Mais je sais que si je leur dis mes raisons, il y a de grandes chances qu'ils se mettent en colère. Je reste silencieuse en bougeant mes légumes avec ma fourchette, préférant éluder la question.
_ Cesse de faire ton enfant gâtée et réponds à ta mère!
Je relève vivement la tête quand j'entends mon père m'appeler "enfant gâtée". Je sens la colère monter en moi. Moi, une enfant gâtée! J'ai certes les trois-quarts du temps ce que je veux, mais il faut toujours que je fasse quelque chose en retour.
_ Je ne veux pas quitter mon district. Je ne veux pas aller me battre contre d'autres personnes, juste pour votre bon vouloir! Et je refuse de m'entraîner aux Hunger Games parce que je n'y participerai sans doute jamais! Je ne me porterai pas volontaire! Désolée de briser vos rêves.
Je connais mes parents. Ils sont ambitieux et ne pensent qu'à deux choses: leur prestige et leur argent. Et si leur fille gagnait les Hunger Games, chose qu'ils désirent depuis ma naissance, ils obtiendraient l'accroissement de ces deux choses si importante pour eux.

Aimer Jusqu'à La mort.Tome 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant