Chapitre 1 : L'univers, non loin

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Quand on nous parle de l'univers, on nous rabâche souvent sa dimension infinie, un ensemble dont on ne connaîtra jamais totalement le contenu. Cependant, je pense que c'est cette notion d'infini qui nous pousse à l'observation, à la curiosité. La matière s'assemble pour créer d'autres éléments, de ce principe, tout fait partie d'un chaînon, tout ce qui nous entoure est donc essentiel.

Une main se posa sur mon épaule et me sortit de mes pensées, c'était celle du sergent-chef Farell. Je regardais autour de moi, les autres membres de l'escouade avaient tous un air sérieux tandis que la fatigue se voyait sur mon visage. Je ne savais pas depuis combien de temps j'étais à bord du vaisseau, j'étais trop occupé à avoir la tête dans les nuages. Nous étions tous dans le cockpit prêt à attendre les ordres de mission. Le sergent tourna sa tête vers moi et s'approcha.

« Tu n'as pas l'air concentré, soldat, souffla-t-il. »

Je fis un non de la tête avec un air désolé, il me regarda d'abord d'un air sévère mais un sourire en coin trahissait sa dureté apparente.

« Bien, les ordres aujourd'hui sont simples et sans danger.

Nous nous dirigeons actuellement vers Leri, l'une des planètes permettant la retransmission radio pour notre zone. Vous devez tout simplement amener les techniciens jusqu'aux points donnés. Ils pourront ensuite changer les noyaux des trois générateurs de passerelles radios, qui doivent être changés tous les ans. Je formerais les escouades quand nous serons presque arrivés. »

Cette mission servait surtout à tester notre capacité à nous repérer après être parachuté dans un milieu inconnu. Bien évidemment une carte était à notre disposition sur les lunettes à réalité augmenté qui était un des éléments de notre tenue de soldat. Je comptais, le nombre de soldats présents, nous étions que huit, il manquait quelqu'un. Nous devions toujours agir par neuf. Soudain une voix s'éleva de la part de la personne aux commandes du vaisseau.

« J'ai pas l'habitude de piloter une bête pareil ! »

Je reconnu cette voix, c'était Rehl, un ami d'enfance. Lui et moi avions été sollicités par le Centre de formations spécialisé Hilson, moi en tant que soldat et Rehl en tant que pilote. Il excellait dans le pilotage des VEA (des vaisseaux armés, à équipage et de petite taille), cependant le vaisseau auquel nous étions actuellement à bord était un SD TPS 58, un VEAMT (un vaisseau armé avec équipage et d'une taille moyenne). Ainsi Rehl devait analyser l'ensemble des informations affichées sur les multiples écrans. Avec une vitesse de croisière de 72000 kilomètres par heure il était bien difficile d'esquiver les gros astéroïdes qui se trouvaient sur le chemin, cependant le « Déflecteur » permettait de se débarrasser des plus petits éléments sur la trajectoire. Pour piloter un tel vaisseau il fallait des réflexes et une bonne analyse des trajectoires, des capacités que seule une poignée de pilotes avait. Rehl lui développait ces aptitudes mais n'avait pas encore été confronté à un tel challenge. Il n'avait pas le choix, c'était un test décidé par un adjudant-chef. Pour Rehl c'était un défi, pour les supérieurs de l'armée, c'était un test d'aptitude ma foi un peu dangereux pour les passagers. Rehl avait les yeux qui ne clignaient pas, il manipulait le vaisseau avec difficulté. Des gouttelettes de sueur coulèrent sur ses joues montrant sa concentration. Un astéroïde fut esquivé de justesse, une accélération brutale fut nécessaire pour éviter la collision. Après un court moment son visage se décrispa. Je regardais vers où on se dirigeait, c'était une petite planète assez verte. Cette planète était notre destination, Leri. Le sergent-chef Farell forma trois équipes de trois, j'étais avec Rehl et un soldat confirmé dont je ne connaissais pas le nom. Les autres groupes avaient aussi la même formation, deux nouveaux soldats et un soldat confirmé. Je lu les informations de cette planète grâce aux lunettes dont j'étais équipé. L'atmosphère de cette planète était respirable pour les hommes, cependant sa concentration en oxygène n'était pas optimale pour pouvoir y vivre, voire même y rester plus d'une journée. Par contre sa concentration en dioxyde de carbone était parfaite pour le développement de l'écosystème. Elle était riche en végétation et en eau, avec une faune et une flore plutôt pacifique, il n'y avait pas de créatures hostiles ou ayant une dangerosité élevée.

Chapitre 1 : L'univers, non loinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant