Chapitre 1.

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24 juillet.

Je ne sais même pas pourquoi je suis là,  à écrire ici. Peut-être que cela me fera du bien ? Je ne sais pas. Enfin bref, journal. Oui, je parle à toi, mon journal. Suis-je folle ? Doit-on m'interner ? Bonnes questions. Moi, Mélia, jeune fille de 17 ans, j'écris dans un journal.

Nous sommes le 24 juillet aujourd'hui. Je suis en vacances. Enfin. Après une semaine de galère, je suis enfin capable de dormir 12 heures par jour. Aujourd'hui, qu'ai-je fait ? Rien de spécial. Dodo. Lecture. Manger. Ordinateur. On dirait que ma vie se résume à ça. C'est triste. Très triste.

Néanmoins, il y a cette personne qui rend mes jours moins longs. J'aime bien lui parler, à cette personne. Vraiment. Je l'aime bien. Même trop je pense. Mais ce rapprochement entre nous est étrange. Il ne m'a jamais paru si proche et si nécessaire. Car oui, j'ai besoin de lui. Non non, je ne suis pas amoureuse, loin de là. Je dis juste que j'ai besoin de lui. J'aime bien quand il m'envoie un message sur mon téléphone. Il s'intéresse un minimum à moi lui, on dirait. Je me sens bien quand c'est lui qui m'envoie un message en premier. Il tient un minimum à moi, au moins. Enfin, c'est ce que je me dis pour aller mieux. Aller mieux ? Oui. En ce moment je me sens horriblement seule. Pourquoi ? Je n'en sais rien. Vraiment rien. Et je n'ai pas envie de débattre sur ça maintenant. Puis de toutes manières, comment je pourrais débattre avec un journal ? Tu n'es même pas en vie. Tu ne me réponds pas. Mais tu m'apaises. Tu m'aides. Je dois l'avouer...

L'autre jour, il est venu à la maison. On s'est bien amusé. Enfin pour ma part. Lui, je ne sais pas. Il n'en parle pas. Il ne parle jamais de ce qu'il ressent. Jamais. Il ne se confie pas. Il y a des jours où je me sens inutile alors qu'il va mal. "Tu es sûr que ça va ?" "Tu peux tout me dire tu sais."  La seule réponse à laquelle j'ai le droit, c'est "Ne t'inquiète pas. C'est rien." Quand va-t-il comprendre que je me préoccupe de lui, hein ? Je n'aime pas le voir triste, mais j'ai l'impression qu'il ne le sait pas. De plus, il est froid. Très froid. Je suis une fille qui a besoin d'affection. Et avec lui, ce n'est pas gagné. Pas du tout même. On s'envoie régulièrement des messages. Je dois l'énerver avec mes cœurs partout et mes "je t'aime" lancés comme une bouteille à la mer qui n'atteindra jamais la terre ferme de nouveau. Enfin... je veux dire que pour lui, les "je t'aime" et les cœurs sont inutiles. C'est comme s'il était sans-cœur. Tout cela m'effraie. Je devrais lui parler, vraiment. Tout cela me trotte dans la tête depuis un bon moment déjà, ça en est trop. Demain, 22 heures. Je lui en parlerai.

24 juillet, 25 juillet.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant