Chapitre I :

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   Une mère de famille, qui semblait être âgée d'une quarantaine d'années, sortait de la salle qu'occupait la psychologue. A peine eut elle tournée les talons, qu'un : « Mlle Keves » retentit.

   Une jolie jeune fille décroisa ses jambes, dénoua ses mains, et se leva pour rejoindre cette voix. Ses cheveux châtains tombaient gracieusement sur ses épaules recouvertes d'un gilet bien trop grand, ses yeux d'un marron profond balayèrent la salle d'attente, dans l'espoir que quelqu'un l'arrête en lui indiquant que ce n'était pas encore son tour. Malheureusement pour l'adolescente, rien ne se produisit. Elle lâcha un long soupir, prit une grande inspiration et entra dans le cabinet de la psychologue. Elle referma la porte derrière elle, puis se retourna pour observer la pièce dans laquelle elle allait passer les deux prochaines heures de la belle journée qui se profilait au dehors.

   Son regard se posa en premier sur le nom de sa « confidente » ; Mme Carrey. Le bureau de cette dernière était ordonné -contrairement à ceux des étudiants-, les stylos étaient parfaitement alignés à droite de la jeune fille, par couleur, par taille et par utilité. Elle en déduisit que, vu la place du stylo rouge, qui était en la dernière position, le « résultat » de la séance ne devait pas être très concluant si elle l'utilisait.

   Derrière la table, une grande armoire noire occupait la plus grande partie de la pièce et contenait sans doute les dossiers des patients de Mme Carrey. Comme dans la salle d'attente, une plante verte était placée dans un coin au fond, éclairée par la lumière naturelle qui émanait d'une fenêtre.

   La prénommée Keves s'assit sur le fauteuil qui se trouvait devant elle et qui paraissait beaucoup plus confortable que ceux de la salle d'attente. L'adolescente regarda la femme face à elle. Celle-ci avait un chignon parfaitement exécuté, aucun petit cheveu ne s'en échappait. Ses yeux, quasiment noirs, étaient soulignés d'un trait de crayon. Elle n'avait pas l'air aussi sévère et stricte que l'aurait pensé la jeune patiente. Elle arborait presque un air doux et rassurant.

   La psychologue prit la parole, avec un léger sourire :

-Tu es bien Malia Keves ?

-Oui. Sinon je ne serais pas là, répondit la dite Malia d'un ton dédaigneux.

   La « confidente » de la jeune fille retint un soupir. Celle-ci n'allait pas être un cas facile.

-Nous n'allons pas parler de la raison de ta présence ici, maintenant. Je veux avant tout en apprendre un peu plus sur ta vie d'avant, tes habitudes, tes amis. Je veux aussi que tu saches que je ne te forcerais pas à me parler de choses dont tu ne veux pas. Tu comprends ? Je suis là pour t'écouter et pour que cette écoute te soit bénéfique. Sans oublier, bien sûr, que tout ce que tu me diras restera dans ce bureau.

-Vous tenez ce discours à tous vos patients ?

-Malia. Je suis ici pour t'aider. Pas pour te faire du mal en te questionnant. Je ne prends aucun plaisir à torturer mes patients, tu es libre de t'en aller si tu le souhaites. Une thérapie ne peut fonctionner qu'à condition que tu coopères, sinon c'est inutile, donc je ne te ferais pas perdre ton temps, ni le mien.

   Malia soupira fortement, puis se mit à raconter un week-end parmi tant d'autres, avant... ça.

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-Thomas ! Sors de cette salle de bain sérieux ! Je dois sortir ! Rose m'attend et va encore râler si je suis en retard !, criais-je à mon frère aîné.

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⏰ Last updated: Feb 19, 2016 ⏰

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The Thruth About Her LifeWhere stories live. Discover now