C'était il y a environ 3 ans. J'étais en colonie, aux vacances de la Toussaint, avec mes trois amis. Celle-ci était située à côté d'une fête foraine abandonnée. Les animateurs nous avaient formellement interdit d'y aller, de peur qu'il nous arrive quelque chose de grave. Malgré tous ces avertissements, l'envie de visiter ce lieu fut de plus en plus forte. Le soir d'Halloween me paraissait idéal pour m'y rendre; l'ambiance y serait des plus inquiétante. Vers 23h15, je me trouvais devant la porte d'entrée. Je sortis dehors, lorsque je vis d'étranges silhouettes. Elle m'appelèrent, et je m'aperçus que c'étaient mes amis. Je fus heureuse de les voir car j'appréhendais l'idée d'être seule dans cet endroit lugubre. Nous nous dirigeâmes enthousiaste vers ce lieu intrigant.
Nous arrivâmes devant cet espace perdu. C'était vide, sombre et sinistre. Nous avançâmes vers l'attraction nommée "le train fantôme" pour nous faire peur. Nous étions à la moitié du chemin, quand nous entendîmes d'étranges bruits. Cela ressemblait à des paroles incompréhensibles, comme si quelqu'un observait tous nos faits et gestes. Mais, nous continuâmes d'avancer en nous disant que ce n'était que notre imagination. Uns fois arrivés, nous nous rendîmes compte que nos impressions s'avéraient être réelles. Les paroles que nous entendions venaient du train fantôme...
Curieux, nous nous aventurâmes tout de même à l'intérieur. Les garçons masquaient leurs angoisses, mais au fond, ils avaient la chair de poule. Les paroles devenaient de plus en plus claires jusqu'à ce que l'on puisse parfaitement les entendre. C'était de l'anglais, ce qui était normal car nous étions en Écosse. J'avais l'impression que les personnes qui discutaient étaient en face de moi, mais je ne voyais rien. Je m'apprêtais à demander à Maëlle, ma meilleure amie, si elle avait le même ressenti que moi, quand je m'aperçus qu'elle n'était pas là. Les voix que j'entendais devinrent des rire et je pus distinguer deux mots qu'elles prononcèrent entre deux éclats de rire: "Too late". Je commençais à m'inquiéter mais Julien et Gauthier me dirent qu'elle était sûrement partie aux toilettes. Je lui envoyai un message pour lui dire que nous partions vers le palais des glaces.
Une fois devant, je me disais que si quelqu'un se perdait, on ne le retrouverait plus. Cet endroit était bien plus grand que nous ne l'avions imaginé. Les voix recommencèrent mais, j'entendais quelque chose d'autre. C'était de la musique. Vous savez, la musique qu'il y a dans les fêtes foraines lorsqu'elles ne sont pas abandonnées. Cela me fit frémir d'entendre le son de cette mélodie. Les lumières s'allumèrent d'un coup, le musique devint plus forte et les manèges se mirent en marche. Les garçons étaient tout contents de voir que ce lieu était encore alimenté en électricité, mais moi, j'étais de plus en plus angoissée. Je ne voulais pas aller à l'intérieur mais Gauthier m'y força.
Il faisait sombre et l'air était glacial. J'avais l'impression que nous étions suivis. Mon coeur s'accéléra lorsque j'entendis des pas derrière moi. Je me retournai, il n'y avait personne. J'essayais de me rassurer en me disant que j'étais fatiguée ou bien que je rêvais. Je me pinçais aussi fort que je pus pour me réveiller de ce cauchemar mais c'était bien réel. J'étais bien là, au milieu du palais des glaces, perdue avec Julien et Gauthier. Je leur disais "Retournons sur nos pas" mais ils ne voulaient rien entendre.
Nous nous trouvâmes dans une salle rond aux parois couvertes de miroirs. Au centre, il y avait un corps. J'eus des sueurs froides et mes dents commencèrent à claquer. Mes amis et moi restions là, à contempler ce spectacle horrifiant. Nous ne savions pas ce que nous devions faire; voir qui était cette personne ou passer sans y faire attention? Je ne pouvais plus bouger. J'étais paralysée à la vue de cet individu. Julien prit son courage à deux mains et alla voir à qui appartenait ce corps qui paraissait sans âme. Il reconnu aussitôt le visage pâle de Maëlle. Elle reprit connaissance après que l'on lui ai mit un peu d'eau sur le visage. Elle délirai complètement disant qu'elle avait été enlevée par des fantômes. Je ne voulais pas la croire mais ce qu'elle racontait ne me semblait pas impossible. Nous nous dépêchâmes de sortir de cette attraction. Malgré ces étranges phénomènes, nous continuâmes de nous enfoncer dans ce lieu de plus en plus mystérieux. Nous nous dirigeâmes vers un labyrinthe. Plus nous nous rapprochions, plus je ressentais un profond malaise. Une petite voix disait en moi "N'y va pas, il va encore se passer quelque chose de terrible!". Mais je continuai d'avancer.
Mes jambes tremblaient, j'avais des frissons dans le dos. Devant le labyrinthe je crus que j'allais m'évanouir. L'entrée était effrayante. Il y avait deux murs bien plus hauts que nous. Il y faisait noir et une fine brume régnait au bas du sol. Nous reculâmes tous d'un pas. Les lampes torches que nous avions emporté n'étaient pas assez fortes pour éclairer les ténèbres qui régnait en ce lieu. Nous ne voulions pas y entrer. Nous nous apprêtions à repartir dans le sens contraire mais une force inconnue nous poussa à l'intérieur. Lorsque nous nous retournâmes l'entrée avait disparu et nous fûmes séparés en deux groupes. Je me retrouvai avec Gauthier. Malgré nos cris, personne ne répondait à nos appels. Nous décidâmes donc de marcher en essayant de trouver la sortir. Gauthier commença à me parler de cette fête foraine. Il disait que nous n'aurions jamais dû venir ici mais il se tut brusquement. Je mis quelques temps à me rendre compte qu'il n'étais plus avec moi. Ou plutôt, je n'étais avec lui, car c'est moi qui avais changé de place.
Ma peur me submergeait comme la brume qui m'entourait. Étant seule, je ne pouvais compter que sur moi-même. Je ne savais pas où j'étais ni où j'allais. Les paroles qui m'avaient menées jusqu'au train fantôme devenaient de plus en plus explicites. Même si je ne comprenais pas l'anglais, l'atmosphère étrange du labyrinthe et les paroles que j'entendais encore et toujours me glaçaient le sang. Je fus attirée par une lueur provenant du fond de l'allée restreinte dans laquelle je me trouvais. Je percevais des cris. Plus ils étaient forts, plus la lueur se rapprochait de moi. Je vis Gauthier m'attraper le bras et me tirer de toutes ses forces. Il m'entraina jusqu'à la sortie du labyrinthe. Nous fuîmes à la sortie accompagnés de Maëlle et Julien. Une fois dehors, nous courûmes aussi vite que nous pûmes pour nous écarter le plus possible de cet endroit maléfique. Alors que nous étions à quelques pas de notre hôtel, je tombai et je me cognai la tête contre le sol.
Je me réveillais tranquillement dans mon lit. Il était 8 heures. J'étais en pleine forme, prête à démarrer une nouvelle journée. J'enlevai mon pyjama pour m'habiller lorsque je repensais à ce qu'il s'était passé la nuit dernière. Je me rendis compte que j'avais dû rêver car tout semblait normal. Aucunes égratignures, aucuns bleus et aucunes courbatures. Je rejoignais mes amis dans le réfectoire et nous prîmes un bon petit déjeuner. La seule chose que je n'avais pas remarqué était mes chaussures neuves couvertes de boues.
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Recueil de nouvelles
Short StoryC'est juste un petit recueil de nouvelles aléatoires...