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La journée était assez banale. Je l'avais passé avec quelques amis, comme tous les jours, mais je n'avais pas vraiment pris part à leurs conversations, comme tous les jours. Je preferais de loin mes poésies romantiques à leurs questions aussi puériles que dégradantes pour notre génération.

En toute honnêté, je ne me suis jamais réellement sentie à ma place parmis eux ( ou même ailleurs) mais ils arrivaient à me faire sourire ou à capter mon attention de temps à autre et ça me suffisait.

- Alors comme ça tu t'en vas une semaine avant les vacances ?

Aïe. C'était Paul , une vieille connaissance qui venait de me taper dans l'épaule. Plus ami avec mon frère que moi, je m'étais cependant habitué à sa présence, que ce soit au lycée ou chez moi. Sa compagnie était agréable quand il laissait ses hormones de côté, puis il avait le même goût de l'art que moi , même si il ne l'avouerai jamais aux autres.

Ses paroles avaient retenu l'attention de mes amis qui se mirent à me fixer en attente d'une réponse. Ne sachant pas quoi dire, je preferai répondre par une autre question:

- C'est Simon qui t'a prévenu?

-Peut être bien... mais j'ai pas bien compris ce qu'il m'a dit , vous partez ou déjà? Il se mit à me fixer lui aussi et dieu que ses yeux étaient beau. Un mélange de gris et de marron, le tout ne ressemblant à rien de reel , mais à tout d'imaginaire. Quel chanceux.

- Un petit village pas loin de Paris au nom bizarre. Ma mère doit s'y rendre pour le travail.

Tous me questionnerent du regard mais seul Julie pris la parole:

- Quel est le rapport avec Simon et toi. Vous êtes assez grand pour rester ici puis il y a votre père, même si il travaille beaucoup il peut vous garder si il accepte de rester. Moi je peux te garder.

Julie était sans doute celle avec qui j'étais la plus proche. Toujours souriante et assurée elle contrastait avec mes habitudes lunatiques et maladroites.

-Elle prend pour prétexte notre belle capitale. Elle aimerait nous montrer l'art Parisien, le Louvre. La pauvre, la dernière fois Simon à trébuché sur un tableau de Delacroix. Après avoir vérifié la peinture, la sécurité nous a pris à part et nous a gentiment demandé de quitter le musée. Elle espère sûrement que maintenant qu'on est plus vieux, un tel accident ne se reproduira pas.

Après avoir ris encore quelques minutes de nos anecdotes de jeunesse , nous partîmes tous en cours, non sans quelques plaintes.

Une fois de retour chez moi, je m'empressai de faire ma valise. Ma mere m'avait dit un peu plus tôt de prendre pour environ 1 semaine et que s'il le faut, on m'acheterai des vêtements sur place. Je remplis donc principalement ma valise de divers livres et compositions de piano afin de les étudier. Je pris également le nécessaire pour une semaine près de Paris.

Le trajet jusqu'a l'aéroport se fit dans le silence. Simon avait ses écouteurs, ma mère lisait ses mails sur son iPhone et mon père conduisait. Pour ma part je me contentais d'admirer le paysage de la belle ville dans laquelle je suis née et ai grandi, Bordeaux. Je trouvais l'architecture de la ville époustouflante. L'urbanisation des dernières années n'avait en rien entaché le style bordelais qui demeurait un exemple parfait de l'élégance française.

Arrivée à l'aéroport je pris place sur mon siège, j'étais entre le hublot et une vielle dame qui m'avait l'air sympathique. Lorsque l'avion décolla je m'assoupis rapidement et recommençai à faire un de ces rêves étranges.

•••♡•••

Cette fois j'étais dans un bureau, il y avait, dans cette pièce, deux hommes. L'un était en costard cravate, il avait certaines rides à son âge, l'autre en revanche était plus jeune, je lui donné 25 ans à tout cassé. Il était comme vidé de tout émotion, il n'y avait plus cette lueur qui brillait dans les yeux de chacun habituellement. Tout à coup, les deux hommes se tournèrent vers moi et me fixerent. Une personne passa à travers corps et je compris que dans cette scène je n'étais que spectatrice.Je voyais et entendais tout mais sans pour autant y jouer un rôle. Une conversation s'installa alors:

-Quand arrive-t'elle ? Vocifera le premier homme, et aussi plus âgé, que j'ai vu dans cette pièce.

Celui qui venait de faire irruption dans la pièce lui répondit d'une chevrotante:

-Elle arrive, le patient 4527 arrive avec...

Une voix interrompit leur "conversation"

-LE VOL NUMÉRO 1653476 EST PRÊT À ATTERIR, PRÉPARER VOUS A QUELQUES SECOUSSES, MERCI D'AVOIR CHOISI NOTRE COMPAGNIE AÉRIENNE POUR VOTRE VOYAGE.

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Je compris assez rapidement que la dernière phrase n'avait pas été prononcé par un des hommes de mon rêve, mais bien par la femme qui nous servait d'hôtesse. Le trajet m'avait paru étonnement court. Je demandai alors à la femme à mes cotés combien de temps j'avais dormi.

-Tout le trajet mademoiselle, hereusement vous ne ronfliez pas.

Je la remerciai puis la saluai avant de rejoindre ma famille déjà descendu. Un taxi nous escorta jusqu'à la maison d'hôte où nous allions résider pendant notre séjour. Le conducteur se mit à nous parler de Paris et ses alentours et de ce que nous pouvions faire pour nous occuper dans le village d'Estancia. Je perdis soudainement mon intérêt et décidai de m'assoupir pour le reste du trajet.

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-... Pas d'alcool, pas de drogue, le petit-déjeuner est à 6:00, le déjeuner à 12:00 et le repas à 20:00. Des questions?

L'hôtesse d'accueil venait de nous faire part de toutes les règles et conditions du séjour. je l'observais un instant afin de savoir quel genre de personne se trouvait dans ce village. C'était une femme de la cinquantaine aux cheveux grisonnants et a l'air dur. N'ayant aucune questions, elle me toisa de haut en bas avant de partir en ajoutant:

-Parfait. Bienvenue Estancia. Si vous avez besoin de quoi que ce soit adressez vous à mon fils Timothy. Son bureau se trouve juste a votre droite. C'est d'ailleurs lui qui va vous escorter jusqu'à vos chambres. Il sera ravi d'aider des gens comme vous.

Des gens comme nous... Cette phrase me fit froid dans le dos. Une main se posa soudainement dans le bas de mon dos:

- Je suis Timothy. Si vous voulez bien me suivre...

Je le suivais, accompagné par mon père et mon frère et prenait également le temps d'observer les alentours. Le style était plutôt ancien, dans le genre vintage dépassé. On sentait vie  que cette maison était d'époque et qu'elle devait avoir été habitée par la même famille depuis quelques générations. Au mur, différents portrait d'hommes se ressemblant tous étaient accrochés. Ils avaient l'air fier et le sourire en coin. Je tiquai lorsque je vis Timothy sur la photo la plus récente. Il ne devait avoir connu que cet endroit pour maison et histoire, le pauvre.

Avant de monter dans l'ascenseur, je jetai un dernier coup d'oeil à ma mère restée à l'accueil afin de discuter de je ne sais quoi. Je vis alors leur deux regards se braquer sur moi avant que les portes de l'ascenseur ne se referment.

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⏰ Dernière mise à jour : May 10, 2018 ⏰

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