10- Fool's Gold

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William me dévisage tout sourire, une main sur le volant et le regard qui en dit long. Bon sang ! « Je vais prendre cher... »

— Je suis content que tu sois venue.

Je lui adresse ma réponse l'air volontairement dépité :

— Je n'ai pas vraiment eu le choix !

Il parait surpris ou peut être même déçu, mais change d'expression lorsque j'éclate de rire.

— Moi aussi je suis contente d'être là.

William profite alors du Stop pour m'attraper délicatement le menton et dépose un doux baiser sur mes lèvres.
Il affiche un petit sourire de satisfaction, porte sa main droite à mon genou et se reconcentre sur la route.

De mon côté, je suis saisie par le pouvoir de seulement cinq doigts sur ma peau. Et quand la paume de sa main se fait plus pressante, je ressens des fourmillements jusque dans ma colonne vertébrale. Subissant une vague de chaleur aussi spontanée que puissante, je me saisis de mon sac espérant y trouver un élastique.

— Tu veux que je mette la clim ? me demande-t-il avec douceur.

— Si ça ne te dérange pas, je préfèrerais ouvrir la fenêtre.

— Bien sûr.

J'actionne le bouton électrique et ce dernier s'emballe, baissant la fenêtre à une vitesse grand V.
L'air s'engouffre dans l'habitacle de la voiture, faisant voler dans tous les sens ma longue crinière, ainsi que des papiers.

— Mince ! Je suis désolée, m'empressé-je de dire, tout en tentant de rassembler les papiers et de maintenir ma robe qui joue les drapeaux volants.

Mais en vrai, je suis hilare face au chaos.

Lorsque je regarde William, il semble grave, et tandis que je m'interroge sur l'expression de son visage, il donne un grand coup de volant et conduit la voiture à l'orée de la forêt que nous longions. Il stoppe cette dernière.

Les cheveux en bataille, je m'apprête à redescendre ma robe qui expose un peu plus que mes jambes, lorsque William l'air toujours aussi sévère m'arrête dans mon initiative.

— Fais pas ça.

— Qu...Quoi !?!

— Ta robe, laisse-là comme elle est.

Un silence chargé de sens règne d'un coup dans la voiture. Le temps semble s'être suspendu, et je n'arrive à rien intégrer d'autre que ce que le regard enflammé de William me renvoie. Dans cet instant figé, seules nos poitrines, qui se soulèvent au rythme de plus en plus élevé de nos respirations, donnent vie à ce moment.

Obnubilée par les yeux avides de William, je m'en détache pourtant, attirée par le mouvement sensuel de sa langue sur sa lèvre inférieure.
Je me mords la mienne et signe par là-même mes intentions.

Dans un mouvement rapide et synchro, nous défaisons alors nos ceintures et je me retrouve presque aussitôt sur ses genoux.
William prend fermement mon visage entre ses mains et m'embrasse violemment. Nos langues exécutent leur danse endiablée, et je perçois à peine ses mains soulever ma robe, mais ressens plus que de raison leur contact sur mes fesses.

Au comble de l'excitation, j'entame des mouvements de hanches et William ne me presse que plus fort sur son bassin, plaquant mon entrejambe sur la turgescence de son intimité. Sentant la fermeté de son désir pour moi, mes sens se décuplent et je m'abandonne pleinement à la vigueur de ses caresses et de ses baisers.

Seigneur ! Cela fait si longtemps pour moi, que je ne peux m'empêcher de goûter avec délectation chaque étape de ce corps à corps. Je ne ressens étrangement aucune gêne et vis presque au ralenti la montée de l'ébat annoncé. William descend les bretelles de ma robe et sans plus d'égard pour eux que son état lui permet, il s'empare à pleines mains de mes seins, avant de les saisir de sa bouche.

Je sens la bosse sous son pantalon pulser, ce qui déclenche dans mon ventre une contraction quasi douloureuse. A cet instant, il ne m'en faudrait pas plus pour atteindre l'orgasme.

Mais William, peut-être conscient de ma proche explosion, se décroche un temps de moi pour défaire son pantalon, tandis que je me débarrasse non sans difficulté de ma culotte. Il attrape dans sa poche un préservatif dont il se couvre à une vitesse étonnante.

Il m'assène un dernier regard brûlant et empoigne mes hanches, mais me maintient à distance de ce qui m'attend.

Il se frotte délicatement sur mon bas ventre, et malgré le bout de latex qui sépare nos deux intimités, je sens la chaleur exquise de son anatomie. Je laisse alors échapper un râle qui l'encourage à poursuivre.

Alors, comme au ralenti, il se rend maitre de notre étreinte et empoigne mes courbes pour me descendre centimètre par centimètre sur sa fierté.

Une nouvelle vague de chaleur me submerge et passe de mon ventre au sommet de mon crâne. Je n'entends que le souffle plaintif de ma gorge. Et tandis que je n'ai parcouru qu'une partie de sa virilité, je le somme presque à l'agonie de s'exécuter.

— Bon sang ! Vas-y...

William termine alors la longue descente et me remplit de sa présence que je sens gonfler en moi.

Je n'ai pas le temps de pousser un gémissement, car il entame alors des mouvements de va-et-vient qui cette fois m'arrachent un cri de plaisir.

Je le rejoins dans ce corps à corps et accélère moi même la cadence. Je l'engouffre une dernière fois et implose sous l'orgasme libérateur. Au bord de m'évanouir, William reprend les commandes et me donne quelques derniers coups de reins, avant de se durcir et de se libérer lui même.

Nous restons sans bouger quelques minutes, le temps nécessaire à nos respirations de retrouver un rythme normal.
Recouvrant peu à peu mes esprits, je réalise soudain qu'il fait encore jour et que nous sommes garés près de la route.

Dans un mouvement de panique, je me sépare du corps de William, ce qui lui arrache une grimace.

— Pardon ! lui dis-je tout en tentant de me recouvrir.

— Hé ! T'inquiète, personne n'a rien vu.

— Qu'est-ce que t'en sais ? je lui demande en jetant de vifs regards aux alentours.

— J'en sais rien et de toute façon j'en ai rien à foutre. Si ça peut égayer leur petite vie... Reviens là.

Il me rattrape, tandis que je tente de quitter ses genoux et m'embrasse langoureusement.

— Ça va ? Je veux dire, tu vas bien ? me demande-t-il du miel dans la voix.

— Oui ça va, lui réponds-je en retrouvant d'un coup toute ma timidité. Et toi ?

— On ne peut mieux. Par contre, j'ai besoin de m'éclipser une minute dans la forêt, sourit-il en me montrant le préservatif toujours en place.

— Oh ! Bien sûr.

Je quitte alors ses cuisses, les joues roses, et je termine de réajuster ma robe.
Je profite de sa courte absence pour remettre ma culotte à sa place.

Je regarde brièvement mon reflet dans le miroir de poche et retrouve un visage que je n'avais pas vu depuis longtemps; celui de l'après sexe : mes pupilles sont encore dilatées et contrastent avec la fatigue qui se lit sous mes yeux, mes lèvres sont gonflées, mes joues toutes colorées et mes cheveux décoiffés. Je m'amuse de ce constat au moment où William revient.

— Qu'est-ce qu'il y a ? m'interroge-t-il amusé.

— Rien. Je me disais qu'il faudrait vraiment ouvrir les fenêtres parce que ça sent le délit à plein nez ici.

Nous avons alors repris la route vers la maison des Auguste, cheveux au vent.

J'ai enlevé mes chaussures, posé mes pieds sur le tableau de bords et me suis autorisée à chanter, accompagnée par William et la radio.

L'air marin en approche enivrait mes sens et en cet instant je n'éprouvais ni crainte, ni culpabilité. Et tant pis si William s'amusait de moi. J'étais bien...

Chirurgicalement vôtre ( Sous contrat d'édition )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant