Brûlons nos maux.

vingt années.

Chère Marie,

Des années ont passé depuis nos échanges, j'ai vieilli et je me suis mariée, j'ai accompli les plus belles choses que la vie nous offre et pourtant, le bonheur tant convoité n'a jamais effleuré mon âme.

Les années ont passé oui, tout comme l'amour de ma vie. Celui que je n'ai su retenir, je l'ai amèrement regretté en me disant sans cesse : « Pourquoi ? » mais c'était moi. Ma faute.

On aime réellement qu'une fois durant toute notre vie, c'est étrange car c'est l'amour que l'on vit le moins, c'est l'amour le plus jeune. J'ai laissé passer cet amour en pensant trouver mieux dans un futur proche, mais là fut mon erreur : comment aurais-je pu trouver mieux que toi ?

J'ai espéré tourner la page un jour, donner mon cœur à nouveau comme je te l'ai donné, en vain. J'avais anéanti l'amour d'une vie pour une poignée de désirs juvéniles. Aujourd'hui après vingt longues années, la passion de mon amour n'a pas changé. Tu peux me blâmer, tu dois sûrement penser à la personne qui partage ma vie actuellement, je m'excuse d'ailleurs auprès d'elle. Rien ne te vaut.

J'ai regardé derrière moi à de nombreuse reprises voulant me rappeler que j'avais fait les bons choix, je cherchais bien plus à me rassurer qu'autre chose. J'avais absolument tout gâché.

Vingt années ont passé, vingt longues années et je n'ai jamais cessé de t'aimer ne serait-ce qu'une seconde. Je ferais tout pour t'entendre rire à nouveau, pour effleurer ta peau. Tu es tout ce que je voulais et le temps n'a pas su effacé ton visage de mes souvenirs.

Bien à toi, Liz.