Encore le même matin. Encore le même réveil. Seul dans les draps sales. La routine. Il fait encore nuit, une nuit noire, une nuit froide. Je tourne ma tête et aperçois mon téléphone portable, sur la table de nuit. Je l'attrape, et allume l'écran. 5h45 du matin. Bordel, pourquoi est-ce que je me réveille toujours si tôt. Je commence à m'y habituer, mais ça me fait toujours aussi chier. En ce moment, et depuis un petit moment qui commence à s'éterniser un peu trop, tout est sombre. Dans ma vie je veux dire. En fait, je me souviens pas avoir été heureux. Je crois pas avoir jamais été heureux. Vous savez, cette solitude, extérieure comme intérieure, elle commence à me bouffer. Je brûle à petit feu. Et je sais pas encore comment l'arrêter. Enfin bref. Après mon moment de réflexion quotidien, je décide de me lever. J'ouvre mon tiroir et en sort un paquet de clopes. J'en extrait une du paquet, ouvre la fenêtre et l'allume. Il fait froid. Je n'aperçois que le bout de ma cigarette, comme une seule lueur d'espoir dans ce monde anarchique, sale, perdu. J'observe la nuit. Je la savoure. Aucune étoile, pas de lune, que du noir, et des champs. Tout est sombre. Comme moi. J'aime ça.
