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Je monte les dernières marches d'escalier et je me retrouve devant sa porte. J'espère qu'elle n'a pas un flingue caché quelque part dans sa chambre parce que je tiens à rencontrer l'amour de ma vie, à vivre dans une maison de rêve au bord de la mer, me marier et peut-être avoir des enfants avant de mourir. Je suis pas prête à recevoir une balle dans le crâne pitié! Bon ok on s'en fout
Je toque

Pas de réponse. Je toque encore

<<-Entrez!>>
J'appuie sur le poignet et ouvre la porte. Elle est là sur le lit des tonnes de nourritures l'entourant et vêtue de tout noir. Les cheveux en désordre. La chambre est dans un tel état! On dirait qu'un tsunami était passé par ici. Elle lève le regard vers moi et soupire d'exaspération.

Oui je sais, c'est pas très agréable de m'avoir sur le dos à plein temps pourtant je lui ai laissé toute la journée ! Elle devrait s'en réjouir. Elle tient un pot de Nutella entre ses mains. ALERTE ALERTE DÉPRESSION EN VUE. Tiens celle là est de retour? Je n'étais jamais partie très chère. Et peux-tu me dire où tu étais pendant tout ce temps? Longue histoire. Pfff.

Je m'approche de son lit d'où elle regardait la télé fixée sur le mur d'en face. Elle me regarde bizarrement comme si je venais d'une autre planète. Je dus la pincer avant qu'elle daigne me laisser une place sur son foutu lit.

-Salut. Tentai-je afin de détendre l'atmosphère

Silence radio

Silence radio

-T'inquiète ma petite Axou d'amour. Je bougerai pas d'ici tant que tu me parles pas. Tu sais, j'ai toute la patience du monde dis-je sarcastiquement

-Je te hais me répondit-elle

-Oh tu sais c'est réciproque

Silence radio à nouveau.
Pour passer le temps, je me lève et commence à ranger sa chambre en désordre . Je commence par les linges sales. C'est fou ce que cette fille a autant d'habits que moi de slips. Elle m'étonnera toujours. D'habitude quand je range sa chambre elle n'est pas du tout d'accord ou soit elle me propose de ranger avec moi mais là elle me regarde d'un air dubitatif hésitant à m'aider ou pas.

Elle se ravise finalement. C'est comme si elle me punissait genre:"tiens et si tu rangeais ma chambre? Ce serait une des corvées pour obtenir mon pardon" La peste.

On frappe à la porte et je me précipite pour ouvrir. C'était Lana qui nous apportait notre délicieuse tarte aux pommes. Je la remercie et au moment de fermer la porte, elle se tourna vers Axelle et lui réprimande de me laisser m'expliquer. Après tout elle n'a pas le choix. Je suis la seule sur qui elle peut compter. Elle fusille Lana du regard et part dans la salle de bain. Très classe.
Elle revient et m'aide à ranger le reste sans piper mot: c'est déjà un début.

-Parle moi s'il te plaît commencé-je

-Tu veux que je te dise quoi? Merci pour ton soutien? Demande-t-elle en roulant des yeux.
Je soupire et me lance encore:

-Je suis désolée Axelle. Je t'aime et tu sais très bien que je pourrai pas te faire du mal intentionnellement...

-Oui je sais mais tu vois j'aimerais aussi que ma meilleure amie me laisse une place dans son emploi du temps. Je t'en veux pas pour les paroles blessantes que tu m'as dite. Mais plutôt pour ne pas m'avoir calculée et m'ignorer pendant tout ce temps. Je sais que j'aurai pas du te cacher que j'étais enceinte mais j'avais peur de ta réaction. De plus tu as horreur des bébés.

Euh oui c'est vrai que j'aime pas les bébés sauf mon petit frère. Je suis pas méchante mais ça me fout les boules quand je les vois pleurer à tout bout de chant avec leurs cris stridents, ou quand ils font popo ou quand ils sont pas gentils du tout du tout. J'aime les bébés que lorsqu'ils sont calmes, souriants ,paisibles et te bavent pas dessus. En somme, lorsqu'ils dorment. Ça c'est moi.

-Oui mais j'aurai pu comprendre. Pardonne moi s'il te plaît. Je te promets de ne plus te lâcher.

Elle me sourit et ouvrit grand ses bras. J'y accours pour m'y réfugier. Ce que je l'aime tellement. Je dus imaginer ce qu'elle a subi durant tout ce temps. Je me sépare d'elle et la regarde silencieusement. Elle sait où je veux en venir mais je veux pas la brusquer. Cela doit être un sujet délicat.... Elle décide quand même d'ouvrir sa bouche pour parler d'elle même

-Oui je sais où tu veux en venir. Au début, Aurel n'était pas d'accord, il m'avait traité de tous les noms pour s'avouer que le bébé n'était pas de lui et que j'avorte. Je lui ai rappelé la fois où nous l'avons fait sans nous protéger et il s'est ravisé. Il a finit par accepter la grossesse tout d'un coup.

Ce salaud! Comment a-t-il osé? Je le savais. Cette canaille est une belle ordure. La traiter de traînée ne le suffit pas. Il fallait qu'il aille même jusqu'à lui demander d'avorter.

-Et comment tu l'as perdu?

Quelques larmes commencent à perler au coin de ses yeux. Ça a du être dur pour elle. Je frictionne son dos pour la calmer. Elle prend une grande inspiration.

-C'était un soir il m'avait fait un dîner chez lui et m'a fait la surprise. Tout allait bien... Les bougies et tout, les petites attentions et les mots doux. Tout était parfait. Ensuite on a commencé à se chamailler, à courir dans toute la maison se lançant des projectiles. Et puis je sais plus, j'ai glissé dans les escaliers.

-Comment ça t'as glissé?

-Y avait une flaque d'huile

-Elle n'avait pas sa place là non?

-Oui c'est Aurel. Il avait fait renversé l'huile sur le parquet et a oublié de le nettoyer.

Ça sonne louche cette histoire. Ce gars est un vaurien. Il aurait bien pu mettre cette flaque d'huile là exprès sachant qu'elle tomberait et perdrait l'enfant. Il est très jeune et n'a sûrement pas envie de foutre sa vie en l'air . Axelle me regarde et sait déjà à quoi je pense. Oh oh.

-Drey je sais ce que tu penses mais il l'a pas fais exprès. Vous vous entendez pas bien mais il n'est sûrement pas comme ça. C'est monstrueux quand même.

-Je me tais. Et si on goûtait notre merveilleuse tarte?

-Avec plaisir! S'enquiert-elle

Mes pensées idiotes.....Où les histoires vivent. Découvrez maintenant