Chapitre 4

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PVD Louis  

Liam attrapa mon bras et me regarda avec anxiété.

-Ca va ?" Me demanda t-il l'air inquiet. J'hochais la tête.

-Louis ?" C'était la voix d'Harry et la détresse dans sa voix me figea. Je me retournais alors et vis qu'il se trouvait en face d'une vingtaine de mes camarades si je puis les appeler comme ça. Je m'avançais vers lui près à le protéger côute que côute. Mon cœur râta un battement quand je sentis sa main glisser dans la mienne. Tous les regards se posèrent sur elles. Comment un démon comme moi, un paria méprisé pouvait il tenir celle d'un être humain ? Cela devait être la question qui les taraudait. Avec surprise, ils se séparèrent en deux groupes créant ainsi une sorte de haie d'honneur. Harry et moi la traversâmes. J'étais quand même sur mes gardes on ne sait jamais. La voiture se trouvait juste derrière eux.

-Je conduis." Déclara Harry. Le ton de sa voix laissait suposer qu'il était pressé de déguerpir d'ici. Il fit démarrer le véhicule et nous nous retrouvâmes vite trempés à cause des torrents de pluie qui s'abattaient sur nous. Oui, la voiture est une décapotable mais la carrosserie sous entend assez clairement de son ancienneté. J'étais de nouveau perdu dans mes pensées quand Harry brisa le silence qui régnait depuis 10 minutes.

-Purée je suis gelé ! Je dois me ranger sur le côté." Nous sortîmes donc du véhicule après qu'il se soit garé  et je suivis Harry vers l'entrée de la maison qui se présentait à nous. Vu l'état du jardin, elle était probablement inhabité.

-Fermez à clé !" Grogna Harry dont le lèvres avaient pris une teinte bleue. Je défonçais alors la porte et nous pûmes entrer. Il faisait noir à l'intérieur. Harry alluma une bougie ce qui améliora un peu les choses. Nous mangeâmes les conserves trouvées dans les placards de la cuisine et Harry se réchauffait auprès du feu. Etant un démon, le froid me touchait bien moins alors je le laissais profiter de sa chaleur. Après être monté à l'étage, il réapparût derrière les barreaux de l'escalier.

-Je suis épuisé. Le lit n'est pas trop pourri. Je vais donc dormir." Je lui souris en hochant la tête. "Bonne nuit." Souffla-til.  Il commença à remonter les marches de l'escalier quand il s'arrêta soudainement. "Louis ?"

-Oui.

-Je me disais...tu pourrais dormir en haut tu sais si tu veux...par terre." Il inspira profondément. "Ces maisons me font flipper donc..."Je ne savais pas quoi répondre tellement j'étais abasourdis. je déglutis quand je vis qu'Harry me fixait en attente d'une réponse. Je m'éclaircis la gorge et réussis à prononçer :"Ok". Il grimpa les marches rapidement. Je le rejoins d'un pas peu sur dans la chambre. Il était déjà allongé dans le lit qui occupait la pièce je m'installais alors comme prévu sur le sol. Un fard lumineux traversa la fenêtre. Nous nous dirigeâmes directement vers cette-dernière. A travers les rideaux se trouvait plusieurs camionnettes ou des hommes tenaient des lampes torches.

-Et merde, c'est mon père!" Paniqua Harry. La lumière d'une lampe torche se refléta sur la  fenêtre. Recule ! Je fis un bond en arrière pour me camoufler. Harry fixait les camionnettes en patrouille à l'extérieur. "Il t'aurait tué." Lâcha t-il. "Il t'aurait mit une balle dans la tête...et tu aurais été mort." Nous nous regardâmes longuement quand il secoua finalement la tête comme pour se remettre les idées en place. Les véhicules s'éloignèrent et l'obscurité regagna l'extérieur. Harry retourna s'engouffrer dans le lit. Malgré les épais édredons, je le vis frissonner et claquer des dents ce qui me fit de la peine. je me surpris à avoir envie d'aller le rejoindre dans son lit pour le réchauffer mais ma nature me remit vite les idées en place. A lieu de ça, je restais là, allongé à même le  sol, un bras replié sous la tête.

-Hey." M'interpella t-il. Il était allongé sur le côté et me regardait avec ses beaux yeux vert qui me plaisaient tant. Je tournais la tête vers lui.La question qu'il me posa alors me cloua sur place, litttéralement même car je n'arrivais plus à bouger sous le choc. "Tu dois tuer des gens ?" Que dire ? La vérité serait le mieux il ne me croirait pas de toute façon si je niais.

-Oui.

-Sinon quoi? Je veux dire c 'est quoi qui t'y pousse ? C'est pour survivre ou un truc comme ça ?

-En insufflant la vie d'être humain, notre corps gagne en énergie et nous pouvons survivre de cette manière.

-Mais tu ne m'a pas tué. Tu m'as sauvé. Plusieurs fois même. Il s'allongea sur le dos en fixant le plafond. "Je vois bien que t'essais du mieux possible d'être humain, ça se voit. Ca doit être horrible d'être piégé de cette façon, être ce que l'ont ne veut pas être sans pouvoir rien y faire." Ses mots me rendirent si heureux. Il me comprenait et ne me jugeait pas comme étant simplement un grotesque monstre, une bête vile et maléfique. Non il cherchait à me cerner et j'appréciais cela.

-T'es quelqu'un de bien Louis." Continua t'il en fixant le plafond. Oh mon Dieu ! Respire Louis, respire. Contrôle ta joie. Mais soudain la dure réalité me jaillit au visage. Quelqu'un de bien n'aurait pas agi comme moi. Quelqu'un de bien saurait se maîtriser. Quelqu'un de bien était tout mon contraire.

-J'ai déjà tué." Avouais-je dans un souffle presque inaudible. Il se retourna vers moi et ancra ses yeux verts dans mes prunelles bleues.

-Oui j'imagine. Combien de personne ? Deux, trois quatre maxi nan?"Demanda t-il innocemment. Mon coeur se serra.

-Une centaine...Soufflai-je. Voilà tout est finit. Harry retint son souffle quelques instants.

-Désolé." Il me fit dos. Non, non, non.

-Harry ?" L'appellai-je la gorge serrée. Il ne répondit pas. "Je suis navré d'être ce que je suis." Murmurrai-je la voix tremblante.

Ellipse nuit

J'ouvris les yeux après une nuit agitée. Eh oui, les démons peuvent aussi faire des cauchemars. Une minute ! Où est Harry ?! Je sortis précipitamment de la maison après en avoir exploré chaque recoins et regardais l'horizon. Rien que des arbres, un décor en friche, de l'herbe pourrie. Aucune trace humaine. Je retournais dans la maison et m'écroulais sur un canapé la tête entre les mains. Retourner dans cet aéroport est tout ce qu'il me reste à faire. On oublie donc le rêve. On ne peut pas être ce que l'ont veux. Je resterai un démon, malheureux et solitaire. Comment ai-je pu croire qu'il resterai avec moi ? Espoir perdu. Voilà ce qui arrive quand on en veut trop. Je devrais être heureux du temps que ça a duré. Rien ne change. Je dois accepter ça c'est plus facile de ne rien éprouver. Je n'aurais pas le cœur brisé.

Demonic loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant