Lose Yourself | Malik

• Partie XIV •

Mes yeux s'ouvrent difficilement. J'ai mal partout. Je souffre. Je crie ma douleur.

Lorsque mes yeux s'accommodent au monde qui m'entoure, je suis dans une sorte de jungle. Je tourne ma tête sur la gauche, il y a un guéridon en bois où repose un bol en bois qui sent l'alcool.

Je me sens paralysée. Je tente de relever la tête, et je remarque que mon corps est bandé. Je me souviens de tout et une larme s'échappe de mes yeux.

J'hurle de nouveau. Je pleure, je n'en peux plus. Je veux juste mourir.

Mes paupières sont lourdes, et je ne résiste pas au sommeil.

~•~

Je vois quelqu'un sur ma droite. Sur une chaise en bois, repose sa veste. Je remarque que c'est un homme.

Il est de dos, et semble ranger quelques médicaments dans un meuble en bois.

_ « Depuis combien de temps suis-je ici ? je demande. Ma voix est éraillée.

_ Plus de quatre mois. Vous souffriez tellement de vos blessures que j'ai prolongé votre coma. Sa voix est posée, et grave.

_ Coma ? Je bégaye abasourdie. Pourquoi, comment... ?

_ Vous vous êtes presque faite dévorée par un crocodile. C'est moi, qui vous est sortie de là. Il reste de dos. À sa manière de parler, j'ai l'impression qu'il est médecin.

_ Merci. Je vous dois la vie. J'ai les larmes aux yeux en repensant à la cause de cet accident.

_ En quatre mois, votre corps à pu correctement se cicatriser. Je m'apprêtais à découper votre plâtre et vos bandages. Si vous êtes d'accord bien-sûr. Il nettoie des instruments, et profite pour en aiguiser quelques uns.

_ Je... Je souffle, fermant les yeux. Enlevez-moi ça.

_ Je pense pas cependant que vous soyez prête à voir votre corps...abîmé. Il concède.

_ Enlevez moi tout ça. » Je déclare déterminée.

Il pose son scalpel sur la commode en bois. Et se retourne vers moi. Ma vision est encore floue. Je ne distingue pas correctement son visage, mais il a les cheveux bruns.

Il s'assoit près de moi, et lentement, il découpe mon plâtre à ma jambe gauche. Je mords l'intérieur de ma joue lorsque le scalpel à complètement déchiré le plâtre. Je retiens un sanglot : ma jambe est marquée par d'énormes trous, et j'ai des croûtes énormes. À nouveau, je mords l'intérieur de ma joue pour ne pas pleurer.

_ « On arrête ? demande le brun, conciliant.

_ Non, continuez. »

Il hoche la tête et dénoue les bandages.
Je retiens d'une force inhumaine mes larmes. Je suis horrifiée par mon corps. Ma peau est parsemée de plaques blanches et roses.

Une fois qu'il a débandé tout mon corps, il me couvre d'un drap.

_ « J'aimerais savoir où il y a un miroir.

Pendant un moment, je crois l'avoir entendu souffler.

_ Après l'armoire en bois il y a une salle de bains. »

Je me lève, le drap glisse à mes pieds. Je me fous d'être nue. J'ai besoin de voir mon corps. Il le faut.

J'affronte mon propre regard inhumain dans la glace. Mon visage n'est plus le même. Ma peau est lacérée, et mes lèvres sont gercées. Je suis immonde.

Malgré tout, je ne veux pas pleurer. Mais une chose est certaine, je continuerai de vivre, pour arriver à mes fins.

~•~

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