[Chapitre 18]

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CHAPITRE 18

***

La chaleur ici est étouffante. Je crois que je ne m'y habituerai jamais. À New-York, le climat était bien plus supportable. Ici, même le vent de la mer ne paraît pas rafraîchir l'atmosphère. Mais je suis bien ici. La vie y est tellement plus simple, plus festive, plus conviviale. Je regarde ma montre. Il est temps que je rentre. En plus, les gens commencent à arriver sur la plage depuis une demie heure. Leurs enfants sont déjà surexcités de passer leur journée à la plage. Je souris aussitôt. Moi aussi, quand j'étais petite, j'adorais aller à la plage. Les rares fois où j'y allais, j'étais comme une folle.

Je monte les quelques marches menant sur les promenades du bord de mer en trottinant. Au loin, j'aperçois la villa. Je pourrais passer par la plage mais j'aime bien passer par les promenades. Les gens que j'y croise sourient tout le temps. Sûrement la joie d'être en vacances ou tout simplement de voir le calme de la mer.

Quand je suis arrivé ici, trois mois plus tôt, j'ai souri pendant des jours. Je me levais chaque matin, restait mes journées au bord de plage à regarder la mer. J'y étais bien. C'est sur cette plage que j'ai rencontré Gabriel. Il faisait son jogging sur cette plage ce matin là. Je ne sais pas ce qui m'a pris ce jour là. J'ai sûrement eu confiance. Bon, je dois avouer que ma première intention était une bonne partie de jambes en l'air. Quand je lui avais proposé cette idée folle, il n'a pas sourciller. Tant mieux... Je n'avais pas envie de supplier ce jour là.

Après des jours de baise sympa, il est devenu mon mec pansement. Je suis bien avec lui mais ça n'a rien à voir avec Aiden où tout était plus fusionnel avec lui. On ne se prend pas la tête. Pas de sentiments, pas de prises de têtes. Une vraie Black !

Je passe devant mon habituel kiosque à journaux. J'arrête ma course et retire les écouteurs de mes oreilles.

- Voilà la plus belle !

Je souris et salue Marcello. Il me sourit et me tend le Monaco-matin du jour. Je penche la tête et fouille dans la minuscule poche de mon jogging.

- Non, c'est pour moi, dit il. Je dois bien ça à Monsieur Gabriel.

Je souris. Je ne sais pas quelle dette il peut bien avoir envers Gabriel mais je m'en fous. Je le remercie et prend le journal des mains de Marcello. Mon regard est tout de suite attiré par l'affiche d'un magazine People. Aiden sourit, aux bras d'une magnifique rousse qui, il me semble, est un mannequin russe.

Je cherche du regard la pile de magazines People et en prend un.

Aiden Anderson : serial lover

Je grimace aussitôt en voyant le titre du magazine. Il y a vraiment qu'un magazine de pouf pour trouver ce genre d'accroche. Serial lover ? Serial crétin oui ! Je m'empêche de me faire violence à moi-même. Non, Roxane. Tu dois l'oublier. Ce mec t'a brisé le cœur. Autant que je lui ai brisé le sien.

- Prends le ! Je te le dois bien ! Me dit Marcello.

Je laisse échapper un rire puis je secoue la tête

- Tu ne me dois rien, Marcello.
- Bah disons que c'est pour le jour où je te devrais quelque chose...

Je ris une nouvelle fois. Cet homme est dingue ! Je le salue et pars, mes journaux à la main. Je prends la direction de la villa et regarde la première page du magazine. Non, je ne devrais pas lire ça. Ses magazines ne m'ont jamais intéressés et c'est pas parce que l'homme que j'aime y a un article que je dois commencer à me comporter comme une écervelée. Et puis, je ne suis pas sûre que lire cet article me ferait du bien.

Je balance le magazine dans une poubelle des promenades. Non, je ne dois pas lire l'article. Il m'a dit qu il ne voulait plus me voir et en quittant New-York, j'ai pris la même décision sans le vouloir.

BLACK POISON - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant