Louder Than Love

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Je regardai à nouveau mon téléphone… 13h54. Dans moins d'une minute, cet ennuyeux cours d'histoire serait fini et je pourrais la voir, enfin. J'écoutais donc la prof sans vraiment l'écouter et surveillais constamment l'heure sur mon écran. 13h55. La sonnerie retentit et tout le monde se leva. J'attrapai mes affaires soigneusement pré-rangées et les fourrai dans mon sac avant de fermer celui-ci et d'attraper mon manteau, trop pressée pour l'enfiler. Je sortis de la salle et me précipitai dans les escaliers, manquant d'y tomber. L'amour m'aurait vraiment fait faire n'importe quoi ! Je passai par le foyer des Premières et accélérai dans le CDI jusqu'à la salle de travail 2 où je rejoignis Aria comme tous les lundis. Elle était assise en train de lire, les écouteurs dans les oreilles, ses longs cheveux bleu électrique balayant la table. Lorsqu'elle s'aperçut de ma présence, elle leva ses beaux yeux couleur saphir et m'offrit un grand sourire. Je crus que j'allais disjoncter.

-Riri ! s'exclama-t-elle.

-Hey ! lui répondis-je.

Je posai mon sac sur la table, entourai ses épaules de mes bras et lui embrassai la joue. Je m'éloignai à contre cœur et m'asseyai sur la chaise d'à côté.

-Toujours pas fini, ce livre ? lui demandai-je.

-Bientôt.

-Moi j'ai un Molière à lire mais j'ai trop la flemme...

-T'as toujours la flemme, sale gosse, ironisa-t-elle.

Je croisai mes bras sur ma poitrine et fis mine de bouder, tournant ma tête de l'autre côté.

-Boude pas ! Tu sais très bien que c'est vrai.

Je ne répondis rien et continuai mon petit jeu. Soudain elle enfonça son doigt dans ma taille, je sursautai et poussai un cri, mais je ne bougeai toujours pas. Je sentis alors un poids sur mon épaule. Lorsque, cette fois-ci, je tournai la tête, je vis le visage d'Aria avec un grand sourire pervers et j'éclatai de rire, suivie par elle-même.

-Finis ton livre au lieu de me martyriser !  réussis-je à articuler entre deux rires.

Elle me tira la langue et retourna à sa lecture. En plus d'être très intelligente, ce que j'admirais, elle lisait relativement vite… J'en profitai pour la contempler en me disant que je n'arriverais jamais à sa cheville, que jamais je ne serais digne d'elle. Eh oui, j'avais également le don de me baisser le moral toute seule. Mais je me sentais vraiment mal d'être tombée amoureuse d'une fille si agréable et si… parfaite, et hétéro, en plus… Jamais je n'aurais osé lui avouer ce que je ressentais pour elle, jamais. En plus, elle ne se doutait pas que je l'aimais : habituellement je déclarais ma flemme aux femmes que j'aimais, et là, je ne l'avais pas fait. Je n'avais jamais autant aimé quelqu'un, et j'avais tellement peur de la perdre, que cet amour soit le destructeur de notre magnifique amitié. Elle ferma son livre et le posa sur la table, ce qui me fit sortir de mes pensées. Elle tourna la tête dans ma direction et me fixa droit dans les yeux. Je ne savais pas quoi faire, sinon soutenir son regard et lui adresser un sourire. Sourire qu'elle me rendit en détournant le regard vers la table.

-Erika… commença-t-elle.

-Hm ?

-J'ai quelque chose à te dire et je veux profiter du fait qu'on ne soit qu'à deux pour te le dire…

A ce moment, mon rythme cardiaque s'accéléra et un espoir se forma dans le creux de mon ventre.

-Oh, vas-y, qu'y a-t-il ? répondis-je innocemment.

-Erika, il y a quelques temps, j'ai commencé à ressentir des choses étranges, que je n'avais pas l'habitude de ressentir et ça devient de plus en plus fort… Au début, je refusais de l'admettre mais c'est devenu une évidence, je ne peux pas le nier…

-Que… Je ne comprends pas… Qu'est-ce que tu veux dire ? demandai-je, confuse.

Elle soupira bruyamment et fixa ses jambes quelques secondes puis s'avança rapidement vers moi. Elle approcha sa tête lentement de la mienne, je voyais ses yeux fixer mes lèvres et je m'approchai aussi, scellant ainsi nos lèvres. Mon cerveau disjoncta. Mes bras s'enroulèrent instinctivement autour de son torse et elle plaça ses mains sous ma nuque. J'avais l'impression de vivre un rêve, mais, non, c'était bel et bien la réalité ! Lorsque nous mîmes fin au baiser, nous nous regardâmes et nous sourîmes, les yeux pétillants d'amour pour l'autre. Les siens étaient particulièrement magnifique…

-Je t'aime… me murmura-t-elle.

Je lui souris à pleines dents et l'embrassai à nouveau. Je léchai sa lèvre inférieure et elle me donna automatiquement accès à sa langue, que j'allai rencontrer avec la mienne et elles se mirent à danser ensemble jusqu'à ce que nous soyons toutes les deux à bout de souffle. Nous nous blottîmes ensuite l'une contre l'autre, sa tête dans mon cou, mes mains caressant son dos et ses cheveux.

-Moi aussi, je t'aime…

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Voilà, voilà, voici mon premier OS lesbien, j'espère qu'il vous plaît ! Il est inspiré de faits réels mais la plupart est inventée.

Papillons de gaytéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant