La Flûte Du Hamelin

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  Pandore m'assistait. Sous sa forme éthérée, elle était d'une beauté éclatante. Mais mon devoir passe avant les élans de mon coeur.
  J'ai appris que l'un des objets a été récemment utilisé pour annihilé tout une nation. Je dois chercher l'Atlantide.

  L'homme était sagement accoudé à sa chaise et buvais son café. Un serveur l'approcha :

-"Désolé de vous déranger monsieur mais une cliente m'a demandé de vous remettre ceci."
 
Il lui tendit un morceau de papier.

-"Je peux savoir qui vous l'a donné ?"questionna-t-il prudemment.

-"Ah... c'est que ... je ne m'en souviens pas. Elle est partie tout de suite après."
 
Le serveur s'éloigna. L'homme, curieux, observa le bout de papier. Apparemment, il n'y décelait rien d'anormal. Peut-être la réponse se trouvait-elle ailleurs ? Il l'exposa au soleil. Un message apparut. Il était écris dans une langue indéchiffrable et pourtant l'homme le lut sans difficulté. "Je sais. Vous avez quelque chose qui m'appartient. Rendez-le et aucun mal ne vous sera fait. " L'homme regarda anxieusement autour de lui. Il n'y avait que des clients et des passants, personne ne semblait lui prêter attention. Il appela un serveur et paya sa commande, puis il sortit du café.

  Pandore s'envola alors et alla retrouver Azaël. Elle avait elle-même déposé, sous ses ordres, le message. Étant capable de prendre consistance et de devenir visible, elle ne peut néanmoins faire partie des souvenirs des personnes qui l'ont vu. A part son possesseur. Sa présence était irrémédiablement effacé de la mémoire des gens. Ainsi, elle pouvait se rendre n'importe oú, comme bon lui semble, sous sa forme fantomatique.

  Collé contre un mur, son jeune maître attendait patiemment. Voyant arriver Pandore, il se redressa précipitamment.

-"Oú est-il ? Il a pu lire le message ?"

-"Oui et il pense que c'est une jeune fille qui le lui a donnée.Il se dirige vers sa maison."expliqua fièrement l'esprit.

-"Bien joué. On y va."
 
Azaël suiva donc le fantôme.

-"Est-ce qu'il est loin ?"demanda le jeune gardien, faisant retourner les gens qui, eux, pensent que l'adolescent parle seul et à voix haute en plus.

-"Non. Ah je le vois ! Il est au bout de la rue. Droit devant nous."indiqua Pandore.
 
Le Gardien bifurqua à droite et accéléra la cadence. Son souffle commença à lui échapper. Même si il était en bonne forme physique, son endurance n'était pas son point fort. Cependant il continua. Son but était proche. Pas question de le laisser s'en aller.

  L'homme marchait d'un pas rapide. Depuis qu'il avait l'objet il était devenu paranoïaque. Un bruit ici, un cliquetis métallique par là et tous ses sens étaient en alerte. Aujourd'hui, plus que jamais, sa tension était à son paroxysme. Il serrait fort un paquet contre lui. Il s'apprêta à traverser la rue quand une personne le percuta violemment.
-"Eh ! Vous pourriez faire attention !"
 
Il se baissa et ramassa son précieux paquet. On lui aggripa fortement la main.

-"Monsieur François Gondeau, je sais tout de vous. À commencer par la curieuse flûte que vous possédez. N'ai-je pas raison ? Et n'essayez pas d'appeler à l'aide ou de me dire que qu'une tierce personne vous attend. Vous n'avez pas de famille et peu de proches, de plus, vous avez pris un chemin peu fréquenté et donc personne ne viendra. Vous allez peut-être nier tout ce que je dis et notamment l'existence de la flûte. Mais sachez que le message que je vous ai envoyé et la langue que j'utilise en ce moment ont été totalement oublié. Et pourtant vous la comprenez sans difficulté. Quelque chose à redire ?"

-"Qui êtes-vous ? On m'a dit que vous étiez une fille."
 
Sa voix tremblait légèrement malgré tous ses efforts pour paraître normal.

-"Eh bien désolé de vous décevoir mais la fille est l'esprit d'une certaine boîte. La boîte de Pandore. Vous ne savez réellement pas qui je suis ? Ça me chagrine."

-"Pandore ... vous ... Vous êtes le Gardien !"
 
Une voix retentit dans la tête du français : "Cours, cours. Il me veut ! Échappe-lui et je te donnerai ce que tu desire. Tout, y compris tes rêves les plus fous !" Puis la voix se tut.

  Azaël venait d'intercepter l'homme et lui avait gentiment expliqué qui valait mieux lui rendre la flûte. Quand soudain l'homme tressaillit, se releva d'un seul coup et s'enfuya rapidement.
-"La flûte lui a parlé, je l'ai entendu murmuré dans sa tête"lui dit Pandore."D'ailleurs, il va sûrement l'utiliser. "

-"Je sais."repondit simplement son maître.
 
Il sortit une fronde de sa poche et visa l'homme qui courait. La pierre partit à une vitesse fulgurante et percuta la jambe du fuyard. Celui-ci s'agenouilla de douleur et sortit une flûte en bois taillé. La flûte du Hamelin. Elle contrôlait votre corps par sa douce mélodie.

-"Ah, ce n'est pas bon tout ça !"se dit Azaël.
 
Un air de musique s'éleva dans les airs. Les notes semblaient lourdes et traînante. Azaël sentit que la flûte l'obligeait à se contraindre à sa volonté. Il baissa un genou. Un poids énorme le compressait. Il baissa le deuxième genou.
 
Une voix retentit. Elle provenait de la flûte.

-"Tu sais qui je suis n'est-ce pas gardien ?"
 
Le dernier mot sonnait comme une injure.

-"Tu es l'esprit de la flûte. Le joueur de flûte du Hamelin."repondit difficilement Azaël, écrasé par un poid invisible.

-"Tu ne connais pas mon nom ? Même l'Histoire l'a effacé ! C'est à cause de vous, les gardiens. Et particulièrement ton ancêtre ! Ces objets nous revenaient de droit et vous les avez volé !"
 
Sous les effets de la colère, le contrôle que la flûte exerçait sur Azaël s'était accentué. Le jeune homme suait de douleur tellement la pression sur ces épaules étaient colossale. Cependant il ne faiblissait pas, au contraire, il résistait et parvenait à se tenir debout bien que ses traits étaient crispés de fatigue. Il éleva la voix :

-"Sache que mes ancêtre n'étaient pas des voleurs mais des protecteurs ! Ce sont des gens gens comme vous, attiré par l'appât du gain, qui ont causé les antiques désastres !"cria le heune homme.
 
En même temps qu'il hurlait il faisait signe a Pandore de s'approcher de l'homme. En pleine transe, celui-ci ne remarqua pas qu'une ombre s'approchait. Quant au Joueur de flûte, il était bien trop préoccupé par Azaël. Elle reprit consistance à quelque pas du possesseur. Et lui decocha un vigoureux coup de pied à la gorge. Trop surpris par cette apparition, il lâcha la flûte et s'éffondra. Azaël courut vers la flûte, la ramassa et l'entreposa dans une boîte d'un noir luisant.

-"Joli coup de pied !"complimenta-t-il.

-"Je ne sais pas ... j'ai instinctivement levé mon pied contre cet individu."lui dit Pandore."Tu crois qu'il va se réveiller ?"
 
Elle désigna l'homme, affalé par terre et qui gémissait.

-"Il ne se souviendra de rien. Laissons-le là."déclara froidement Azaël.
 
Il s'étira. Avec la Flûte, la Boîte de Pandore et la Fronde de David, celle qu'il a utilisé lors du combat, il possédait trois artefacts. Il regarda la Fronde qui reposait tranquillement dans sa main. On lui a dit que l'esprit, David, ne s'était jamais présenté à un membre de sa famille. Pourtant David était, de son vivant, un héros. Et il n'a jamais eu d'affrontement avec un de ses ancêtres. Alors pourquoi cet esprit fuyait-il les gardiens ? Il rangea sagement Fronde et s'en alla retourner à son appartement.

  Dans sa poche, la Fronde brilla d'un éclat sombre et lumineux à la fois.

Le GardienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant