Indélébile

p r o l o g u e

INDÉLÉBILE

Bang.

Sa tête résonnait sur le sol, un son lourd et vide à la fois. Cet éclat était mon signe de victoire. Le liquide rouge s'écoule sur le béton, remplis de roches. Le choc fut énorme, ayant causé l'arrêt du moteur de son corps. La vibration du revolver s'est fait sentir dans tout mon bras, une sensation que j'adore. Mission accompli, j'efface toutes les preuves autour de moi. La faible lumière au loin n'est plus très fidèle. Elle se met à battre de l'aile nous mettant presque dans une scène de film d'horreur typique de la ville d'Hollywood.

Ma respiration saccadée laissait une trainée de petits nuages, vu le temps frisquet à l'extérieur. J'admire mon accomplissement. Certain me diront que je suis un fou, un cinglé, voir même un détraqué. Je ne les contredit pas. J'aime bien l'image dont je laisse paraître. J'ai un visage froid et sans émotion, capable de manipuler n'importe qui sur son chemin. La carte de la romance est si facile à jouer, tous tombent dans le panneau. Je n'y peux rien, ça coule dans mes veines, ce sont mes gènes, gravé dans mon ADN. Je vis bien le goût de l'adrénaline, la nervosité et l'excitation que ça me procure.

Je crache sur la misérable victime plaqué au sol. Quand on court après le mal, celui-ci nous revient en plein fouet. Bien bon, pour ce dernier.

Sa lèvre est boursouflé, laissant couler le sang vif. Je reprend mon souffle, après une bataille massive. Certes, il s'est bien débattu. Mais rien ne vient à bout de survivre avec moi à ses côtés. Malheureusement, je n'ai pas d'amis. Encore moins un escroc. Je n'ai seulement des frères, qu'on ne touche pas si on tient à sa vie.

Je prend entre mes mains son téléphone portable dans la poche avant de son jean. De pauvres appels manqués qui ne connaîtront pas le retour d'appel. Le nom de sa femme s'affiche, la pauvre, si elle savait les raisons de pourquoi il ne se présente à la maison qu'au petites heures du matin, elle serait anéantie. Je le lance contre le mur, assez fort pour qu'il se fracasse en deux parties. Je retire la puce de localisation. Je défile le long de la ruelle abandonnée. Je laisse tomber le portable et la puce dans une bouche d'égout, et continue mon chemin, comme un être humain conforme à la société.

Un bruit strident dérangea mes pensées. C'était la sonnerie de mon téléphone. Je soupire, et le porte à mon oreille.

- Fait ? Dit la voix grave au téléphone.

- Positif. Répondais-je.

Aussitôt ces dernières paroles prononcés, un bruit sonore désagréable marqua la fin directe de l'appel. C'était toujours comme ça. Court, mais simple, afin d'éveiller aucun supçons. Nous sommes surveillés partout où nous allons. Même les micros du téléphone, à aller jusqu'au commis qui donne votre sandwich pour votre dîner. Le monde est corrompu, la société, elle , contrôlé.

Je ne suis muni que d'un téléphone portable jetable, pour moins de risques. Ma vie n'est basé que sur des mensonges depuis ma naissance. J'ai été conçu, éduqué, pour réaliser mes missions. Qu'elles soient simples ou non, je suis celui qu'on appelle pour les exécuter.

Je n'ai pas de sentiments face à cela. Je ne ressent point un pincement au coeur, ou bien de la culpabilité par la suite. J'y croirais sans difficulté si on me dirait que je suis né avec une arme entre mes mains.

Je n'ai pas de réel identité.
On me surnomme Indélébile.
Je suis plus rapide, habile que les autres. Je ne peux pas disparaître. Je n'ai aucun point faible, puisqu'on ne peux pas me prendre par les sentiments..

Je suis Indélébile pour mes frères.
Je suis Jacob, pour les autres.