le ciel remue sans cesse ses racines dans le ventre du temps
et ta pensée te fonde comme un grand arbre surgi des sources
invisibles sur quelle rive marches- tu quelle voix ferre tes désirs
mais un ouvrier a donné le signal pour arrêter ce train cet hiver
cet enfer où ils viennent tous mourir dans la terreur des migrations
le serpent s' est dressé pendant que la sirène pose ses lèvres glacées
sur la rive qui se fige *moderato cantabile le dieu des portes
les referme et craquent les énigmes de ton sphinx abattu
la grande mère érupte des venins des ordures et les terribles
flammes brûlent de laver tes murs Babylone et de t' ensevelir
à jamais
un ouvrier pour redonner du sens à l' ouvrage à l' oeuvre
de l'amour en rade sur des rails qui te mènent en l' enfer d' un chemin
tout tracé qui t' enfonce dans l' ornière des coulpes vaniteuses
un ouvrier pour dire non aux machines infernales aux trains de déportés
aux asphyxiés des statistiques des ressources inhumaines aux hommes
marchandisés aux femmes violées aux enfants dépecés
pour dire non aux infâmes programmes des forces mortifères
regarde par la fenêtre du jardin reste-t-il encore un jardin
dans ta pensée arrose-le de cette source dis non à la *fin de partie
des poubelles de Beckett n' a rien écrit sur ce mur aux ombres
chatoyantes qui bougent des reflets et vibrant des pétales
des roses endormies dans ce bois dormant depuis plus de cent ans
sous les décombres des révolutions industrielles et autres ritournelles
des quatre quarante le dieu des mort-vivants l' enfermement sanitaire
et la terre et la terre et la source où est-elle où est-elle
... * And a job for each
Each man to his work ...
travaille donc ouvrier ce rêve oublié au fond de la Méditerranée
dans les jungles de Calais des serpents se lèvent-ils encore
sur les rails pour te donner des ailes qui perceront le ciel
* Moderato cantabile, roman de Marguerite Duras
*Fin de partie, pièce de Samuel Beckett
* T.S.Eliot in Choruses from 'The Rock'
English version in letters from here and there
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vivre libre
Poetrytu rêves à l' ancien gîte mais toujours l' abîme d' imposture des puissances du monde repousse la paix dans les rouages d' une course infernale dictatures digitales qui quadrillent et l' espace et le temps le bois des langues brûle Chante vagabond...