- Adriana, je suis désolé .. Dis Alfonso en entrant dans le salon la tête baissée
- NOOOON ! NAN C'EST PAS POSSIBLE ! Je hurle en me jetant dans ses bras. Je frappe son torse, mes larmes coulent à flot le long de mes joues pour venir mourir dans mon cou ou au sol
- Je suis désolé. Ils ont fait tout ce qu'ils ont pu, me susurre-t-il à l'oreille en caressant mes cheveuxComment est-ce que ça a pu arriver ? Comment mon père, cet homme que je croyais presque immortel tant il était fort et intouchable, a-t-il pu être tué par l'arme d'un de ses propres hommes ?
Mon père, si fort, si charismatique, tellement respecté. Cet homme qui a tout fait pour moi, pour que je ne manque de rien et que je sois toujours en sécurité. Qu'est-ce que je vais devenir ?
Je sens cette douleur affreuse en moi, c'est que si mon cœur avait été serré au point de s'écraser et d'exploser en morceaux, déversant au passage tout le sang de mon cœur. Comme si en un instant, tout mon être était vidé de cette substance liquide et rouge qui nous maintien en vie. Cette pompe, juste là sous mon sein gauche a cessé de battre.- Je vais me charger des démarches. Les funérailles auront lieu dimanche, ajoute Afonso après m'avoir parlé longuement, mais je n'ai pas écouté ce qu'il disait
Je ne répond pas. Tout ce que je trouve à faire et d'aller m'asseoir dans le fauteuil de mon père, devant cette immense baie vitrée. Il s'asseyait toujours là, un verre de whisky pure à la main, à contempler ce paysage immobile.
Et me voilà, à sa place à essayer de sentir sa présence, son odeur qui m'ont quitté à tout jamais. Il était tout ce qu'il me restait, ma seule et unique famille, l'homme de ma vie. Et maintenant me voilà seule, dans cette immense villa qui lui appartenait. Seule face au monde, face à la vie, sans aucune famille, face à mes démons et face à la mort.- Mademoiselle Adriana, m'interpelle Maria. Je vous présente toutes mes condoléances ..
Je ne réponds pas. À quoi bon ? Toutes les condoléances et toute la compassion du monde ne me déchargeront pas de ma peine et de ma tristesse. Rien ne comblera ce vide avec lequel je devrai apprendre à vivre. Rien, ni personne, ne peut m'aider. Je dois surmonter cette perte seule. Je dois vivre avec cette terrible souffrance. On m'a arrachée à mon pilier, à la seule chose que j'avais. Pourquoi ? Pourquoi mon Dieu ! Je sais que notre mode de vie n'était pas en accord avec les vertus transmises dans notre religion, mais il n'empêche que nous somme très croyants et même pratiquants.
Je ne peux pas y croire, j'ai l'impression d'être dans un mauvais rêve et que je vais me réveiller, ce n'est pas possible qu'il soit parti aussi subitement.Je reste clouée là, dans ce fauteuil à fixer un point invisible, les larmes coulant de mes yeux sans bouger. Je suis comme dépossédée de mon âme, comme si elle s'était envolée, qu'elle n'était plus dans mon corps. Que seul mon corps est posé là sans voir ce qu'il se passe autour, sans rien entendre. Et pourtant je vois tous ces gens passer, me saluer, me présenter leurs condoléances et monter voir la dépouille de mon père. Mais je ne les entend pas, ne leur répond pas, je ne les regarde même pas.
Comme un signe, le soleil de Marbella si éclatant et radieux à l'habitude à peu à peu laissé place à un ciel gris nuageux. Puis à une averse. La pluie tombe comme jamais, à l'instar de mes larmes en ce triste jour. Et je la regarde tomber. Quand j'étais petite papa me disait que quand il pleuvait, c'était Dieu qui pleurait. Il pleurait pour toutes bêtises faites dans le monde. Aujourd'hui il pleure avec moi. Il m'accompagne dans ma peine et dans mon chagrin. Je ne suis pas comme beaucoup de personnes qui auraient demandé "pourquoi tu me l'as pris. Tu n'existe pas en fait". Non moi, je vois plutôt ça comme un signe: "Adriana, ton père n'est plus là, mais moi je le suis toujours. Je suis prêt de toi et je te soutiens regarde. Regarde toute les larmes que je déverse sur cette terre avec toi, pour que chacun sache que ce jour est un jour de deuil".
Et si ce n'était que ce jour qui soit endeuillé, mais désormais, c'est ma vie elle-même qui est endeuillée.
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Adriana, chef de la mafia à 18 ans
ActionÀ la mort de son père, chef de mafia, Adriana est dévastée. Elle se retrouve sans aucune famille et vient de perdre son pilier, abattu par l'un de ses propres hommes qui a maquillé ça en accident. Elle prend alors la plus grande décision de sa vie:...