N'aie pas peur de tomber assure-toi d'avoir assez de force pour te relever.

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Au même moment, alors que Alfonso allait prendre la parole on frappe de nouveau à ma porte. Francisco apparaît sur le seuil, l'air gêné en se grattant la nuque.

Il ne manquait plus que lui. On peut dire ce que l'on veut mais je suis persuadée que cet homme est un traitre et qu'il a délibérément assassiné mon père. Je parle bien d'assassinat puisqu'à la différence d'un meurtre, un assassinat est prémédité. Tout le monde dit que c'était un accident, que lors d'une confrontation avec un ennemi des échanges de tirs ont eu lieu et qu'une balle perdue a touché mon père près du cœur, mais je sais que c'est faux. Je n'ai jamais aimé ce mec et je ne lui ai jamais fait confiance. Depuis toujours il est jaloux de mon père et je semble être la seule à l'avoir remarqué. Je ne vais rien dire pour l'instant et ne pas ébruiter mes soupçons, mais je compte bien obtenir la vérité et lui faire payer la mort de mon père.

- Adriana, ma puce ... Je suis tellement désolé. Je me sens tellement coupable, me dit-il.
- C'était ... Un accident, je réponds froidement.

Il a semblé comprendre qu'il n'était pas le bienvenu car il est ressorti aussitôt en fermant la porte.
Une fois la porte fermée Alfonso est allé la verrouiller et est revenu vers moi, l'air grave.

- Adriana tu ne peux pas faire ça !
- Oh que si, et je vais le faire. Je ne sais pas quelle place occupait mon père dans la hiérarchie de votre gang, ou peu importe comment vous appelez ça, mais je vais continuer ce qu'il a commencé. Et je vais le venger; je tuerai Francisco de mes propres mains, c'est une promesse.
- Tu es folle. Tu ne sais pas ce que tu dis ! C'est un milieu dangereux, plein de malfaiteurs et de monstres sans cœur. Tu ne peux pas faire ça. Tu es sous le choc. Tu es une jeune femme qui a un brillant avenir devant elle, me dit-il en essayant de me raisonner.
- Je le ferai, avec ou sans ton aide Alfonso !

Il pousse un soupire et semble se résigner. Il sait que je suis plus que têtue et que personne ne peut me faire changer d'avis, comme l'était mon père. Alfonso est la personne en qui j'ai le plus confiance désormais. Il est comme mon frère étant donné que mon père l'a pris sous son aile depuis qu'il est gosse. Il n'est pas beaucoup plus vieux que moi, il a 27 ans. Bon 10 ans de plus, ce n'est pas tant que ça. En dépit de son assez jeune âge, il connait les rouages de ce milieu, il travaille avec mon père depuis si longtemps qu'on pourrait dire que c'est un enfant de la mafia. S'il y a bien quelqu'un qui puisse m'aider et m'apprendre des choses en la matière, c'est lui.
Quant à Francisco et bien, je ne sais pas. Je sais juste qu'il était très proche de mon père et qu'il ne m'a jamais inspiré confiance. Mon père l'adorait, il le considérait comme son frère et je n'ai jamais compris ce qu'il lui trouvait. Cet homme est un fourbe et un hypocrite, un traitre. Il est Judas, l'apôtre traitre, j'en suis sûre.

Alfonso me fixe l'air dubitatif et j'ai l'impression qu'il réfléchi.

- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Ton père n'aurait pas voulu ça. Il t'a tellement protégée, il avait tellement peur pour toi. Tu sais, il n'a pas choisi ce qu'il est devenu. Après la mort de ta mère il s'est engouffré dans toutes sortes de trafics et hier encore il était chef de la mafia espagnole et ...
- Chef de la mafia !? Je le coupe en toussotant.
- Oui, tu as bien entendu. Pourquoi penses-tu qu'il avait des gardes du corps partout avec lui et qu'il en avait même pour toi ? Pourquoi penses-tu que pas mal de monde savait qui était ton père et n'osait pas s'approcher de toi ? Ton père était extrêmement respecté et craint. Adriana ce n'est pas un monde pour toi ! Tu vas hériter de la fortune de ton père, de cette immense villa. Tu pourras avoir une vie confortable et loin de tous problèmes. Ne sois pas têtue ..
- S'il te plait Alfonso. Ma décision est prise. Dis-je en tripotant la chevalière de mon père autour de mon cou.

Après cette discussion, je suis allée dans la chambre de mon père. Je marchais dans la pièce en regardant chaque détail, tout en prenant conscience de ce que je venais d'apprendre. Je savais que mon père jouait un rôle dans la mafia mais de là à me douter qu'il était chef .. Mon père était un baron. Mon père, si doux et si attentionné avait très certainement les mains pleines de sang. Et aussi fou que cela puisse paraître, je n'en suis pas choquée, je ne lui en veux même pas de m'avoir caché ses activités. Je ne sais pas, c'est étrange comme sensation. Je devrais être horrifiée, mais je ne ressens rien de tout ça.

Adriana, chef de la mafia à 18 ansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant