Anfang vom Ende

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- Tu sais que tu es gay depuis quand ? Tes parents sont au courant ? Pourquoi ne me l'as-tu pas dit ? Comment ça se fait que Hoshi t'a embrassé ? Les bleux, c'était des suçons ? C'est toi qui les a fait ?

- Laure, franchement, tu peux te taire ?

Comment voulait-il que j'arrête de parler ? Cela faisait deux semaines qu'il refusait de répondre à mes interrogations, Qui étaient selon moi légitimes. Mon cousin s'était fait embrasser par SoonYoung, et il avait le culot monumental de ne rien m'expliquer. Et de même pour mon père et ma soeur, Qui ont eux aussi assisté à la scène, anéantissant une bonne fois pour toute l'innocence de ma cadette.

Théo vérifia une énième fois qu'il avait tous ses sacs. Je soupirai, voulant me dépêcher.

- Bon l'idiot, si tu as oublié un sac dans le taxi, c'est trop tard. J'ai pas envie de râter l'avion, magne-toi !

- C'est fou comme tu changes vite d'humeur. Je préférais encore quand tu me bombardais de questions. ricana-t-il en empoignant ses deux grosses valises rouges.

Les parents de Théophile avaient fini leur voyage d'affaire plus tôt que prévu initialement. Mon cousin pouvait donc rentrer chez lui, à Séoul. Petit connard de chanceux. Mais, avec plusieurs heures de négociations intensives avec mes parents, j'avais réussi à obtenir un mois d'échange linguistique dans l'école de langue que fréquentait Théophile. Ça me permettrait de revoir Hansol. Il croyait franchement que j'allais sagement attendre Noël avant de venir le retrouver ? Il me sous-estimait grandement.

Nous nous mimes dans la file pour enregistrer nos bagages. Bierset était nettement plus petit que Zaventem, mais cela ne m'empêchait pas d'apprécier le calme relatif de l'endroit. L'aéroport avait plutôt été construit pour le fret, mais a aussi un terminal touristique.

Théo sortit son GSM, de sa poche. Il souria bêtement. Il n'avait pas le numéro de SoonYoung, ça ne pouvait pas être lui. Il releva la tête vers moi, apparemment content.

- C'est maman qui dit qu'elle a hâte de nous voir.

- Elle a encore onze heures avant de voir nos jolie frimousses affaiblie par treize heures de vol ! fanfaronnai-je ironiquement. Et je ne suis pas sûre qu'elle sera ravie de te voir quand elle apprendra pour toi.

- De quoi ?

- Avec SoonYoung, je dois te faire un dessin ?

- Je ne comptais pas lui dire tout de suite. répliqua-t-il avec une dureté inhabituelle.

Il baissa la tête et se mordit les lèvres. Je n'avais jamais aimé ses parents. D'une part par leur fausseté et d'autre part par le besoin vital de se conformer à la famille modèle : deux parents aimants avec un fils "normal" et intelligent. Navrée monsieur et Madame Ranjou, vous êtes totalement plantés dans la deuxième partie. J'avançais les valises et rompus le silence.

- Ils... ne sauront pas t'accepter ?

- Laure... ça va faire un an que je me sais gay, j'ai déjà essayé, à chaque fois j'ai du rebrousser chemin. Ne serait-ce qu'aborder le sujet la met dans un état pas possible.

- Dans ce cas, je ne dirai rien. dis-je d'un ton bienveillant.

"Salut maman. Vu que c'est le répondeur, tu dois être au travail. C'est juste pour te dire qu'on fait escale à Francfort. Encore heureux que je parle un peu allemand, Théo a oublié tout le vocabulaire. À part " Ich bin Théophile Ranjou", Il a rien dit d'autre. Bref, travaille bien, bisous.

Je rangeai mon téléphone. Théophile arrive avec un paquet de chips au sel. Je le ruai dessus, ne supportant pas la nourriture des avions et ayant fait la diète jusque maintenant.

Run There's A Huntsman ( Vernon SEVENTEEN) EN PAUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant