La Lettre

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Jamais. Jamais tu ne m'as laissé entrer dans ta chambre. Tu ne voulais pas que je te connaisse. Pourtant en tant que couple, nous aurions dû tout savoir l'un sur l'autre. Mais je ne savais rien de toi. Rien de ton passé, juste ton présent. Et encore.

La première fois que tu es venu chez moi, tu te souviens ? Je t'ai montré ma chambre immédiatement. Tout simplement parce que ma chambre c'est moi. Nous nous sommes assis sur mon lit, et tu m'as posé un tas de questions sur moi, mon passé et ma famille. Je t'ai tout dis, tout raconté. Pour accompagner mes multiples récits et anecdotes, je t'ai montré plusieurs photos de mon passé, de ma famille. Et plus je t'en disais, plus je t'en montrais, plus je voyais ton magnifique sourire s'agrandir sur ton visage. J'étais tellement heureuse.

Un jour, tu t'étais enfin décidé a m'amener chez toi. J'ai pus rencontrer ta famille. Ta mère était si gentille, ton père me faisait beaucoup rire et ta sœur était adorable. Tu avais une famille tellement formidable ! Ta mère nous avait même préparer quelques gâteaux pour qu'on puisse passer une après midi parfaite ensemble, tu t'en souviens ? Mais, à un moment, ta sœur m'a mise à pars pour me parler.

« Je sais que tu attends avec impatience que mon frère t'invite à monter dans sa chambre mais personne ne peut y rentrer. Il n'a jamais voulu que moi ou maman entre juste pour faire le ménage par exemple. Je ne veux pas te décevoir ni te laisser avoir de faux espoir, dit elle en marquant une pause. Il est tellement têtu et matérialiste, pas vrai ? Renchéri-t-elle en riant. »

Je me souviens encore de ces mots, ils résonnent souvent dans ma tête. Ce jour-là, j'étais déçu car elle avait raison. Je me rappelle, tu m'as embrassé en t'excusant et tu m'as juste dis qu'il n'y avait rien d'intéressant dans ta chambre. Puis tu es monté à l'étage pour y aller. Je t'ai suivi et la seule chose que j'ai pus voir c'est la couleur de tes murs : noir.

Je suis retournée avec ta famille dès que tu as fermé la porte. Quand tu es redescendu, tu avais une rose dans les mains. Tu me l'as tendu et tu m'as dis de faire attention à ne pas me couper. Elle était si belle. A la fin de cette journée, tu m'as raccompagnée chez moi. Tu as déposé un baiser sur mon front, tu as dis que tu m'aimais et tu es partis. Tu t'es retourné et tu m'as envoyer un bisou avec ta main.

Notre relation était magnifique, tu ne trouves pas ? Nous étions tellement heureux ensemble. Tu étais toujours là pour moi et j'étais toujours là pour toi. Même si tu ne m'as jamais parler de toi, tu avais tes raisons et j'attendais juste le jour où tu te lancerais. Mais il faut croire que maintenant ce jour n'arrivera jamais...

Tous les mois, à la même date, tu venais chez moi avec une rose à la main. C'était devenu un genre de rituel pour toi. Mais un jour, je t'attendais à la porte, j'attendais que tu viennes pour renouveler la rose du mois dernier. Ce jour-là, tu n'es jamais venu... Tu ne répondais pas à mes messages, même ta mère ne savait pas où tu étais. J'étais tellement inquiète. Tu te souviens de ce jours là ? C'était le jour de nos trois ans.

Tu n'étais jamais en retard. Au bout d'une heure, une boule énorme me prenait le ventre. J'avais tellement mal. Je stressais, j'avais peur qu'il te soit arrivé quelque chose. A ce moment là, j'avais juste envie de pleurer. Mais au lieu de ça, je suis partie à ta recherche. J'ai fais le trajet entre nos deux maisons une bonne dizaine de fois. Je ne t'ai pas vu. Alors je suis allée au fleuriste le plus proche.

C'est là que je t'ai vu. Tu étais allongé sur la route, une rose dans la main. Le fleuriste était prêt de toi, il faisait tout pour que tu reste conscient. J'étais horrifiée. Je tremblais énormément. Je me suis approchée de toi. Je suis tombée à genoux et j'ai pris ta main. Tu m'as regardé faiblement et tu m'as souris alors que moi je commençais à pleurer. Mes larmes noyaient mes joues et toi, tu les essuyais. Tu détestais me voir pleurer. Au loin, j'entendais une sirène mais je n'ai jamais quitté ton regard. J'ai posé mon front sur le tiens, je ne voulais pas que tu me laisses. Quand j'ai relevé la tête, tu m'as tendu la rose.

In Your RoomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant