Chapitre X : Confusion

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Doucement, je me levai et détachai le papier accroché à la patte du pigeon. Je me dépêchai de l'ouvrir et je lis :


Salut Erza ! Je suis désolé de ne pas t'avoir donné de nouvelles mais j'avais oublié que nous devions aller supprimer une guilde noire dans l'après-midi. Tout s'est bien passé, je te rassure. Meldy m'a posé quelques questions et a sous-entendu des choses mais je suis resté ferme et normalement elle ne sait rien. Là, elle est en train de se moquer de moi parce que je t'écris, et Hoteye est aux anges en répétant "l'amour lui sourit, l'amour ci, l'amour ça"... Bref, tu n'imagines pas leur folie quand ils ont vu ton prénom dans la lettre.


Du coup, si tu veux, on peut se voir cette après-midi. Ma guilde veut aller voir une parade de Noël et du nouvel an en ville. Je pense que l'on pourrait se voir dans la forêt, à moins que tu ne veuilles y aller aussi ? Comme tu veux. Ou alors, on ne se voit pas du tout... J'avais pensé à 14h à l'orée de la forêt, envoie-moi une lettre pour me dire si ça te convient.


Dans tout les cas, je suis désolé de t'avoir inquiétée si jamais c'est le cas. À peut-être bientôt, je t'aime ma Erza,


Jellal.


Mon cœur s'allégea et je souris. J'attrapai une feuille et un stylo, puis j'écrivis :


Bonjour Jellal, je suis rassurée de ta lettre. Je me demandais s'il ne t'était pas arrivé quelque chose. 14h à l'orée de la forêt me convient, alors à tout à l'heure mon Jellal, je t'aime, tu me manques...


Erza


J'attachai mon message à sa patte et je lui murmurai :


- C'est pour Jellal, vole.


Aussitôt dit, aussitôt fait : il s'envola. Je me laissai tomber sur mon lit et je levai la tête, soupirant d'apaisement.


Il était presque quatorze heures et je me dirigeai vers la forêt, ayant prétendu que je devais faire une mission. Arrivée à l'orée, je m'adossai à un arbre et j'attendis patiemment... Soudain, une rose tomba devant moi et je la rattrapai juste à temps. Je relevai à peine la tête qu'il se retrouva devant moi. Je souris, m'approchai et baissai doucement sa capuche. Je posai mes mains sur ses joues fraîches et Jellal m'enlaça doucement. Nous nous fixions dans les yeux tendrement, et je finis par lui murmurer :


- Tu m'as manqué...


- Toi aussi tu m'as manqué, Erza... Mais il va falloir que l'on s'y habitue car nous ne pouvons pas vraiment nous voir en public... En plus, ma guilde bouge souvent...


- Je le sais bien, mais n'y pensons pas et concentrons-nous sur notre après-midi.


- Tu as raison. Qu'est-ce que tu veux faire ?


- J'aimerais que tu m'embrasses... Ça m'a manqué, lui avouai-je timidement.


Ses joues rosirent légèrement et il se rapprocha pour coller mon visage au sien. Tout doucement, il glissa ses lèvres tièdes sur les miennes. Mes mains vêtues de métal entourèrent son cou délicatement et l'une s'engouffra dans ses épais cheveux bleu. Je dégageai ma langue et vins caresser sa bouche avec, cherchant à rejoindre la sienne pour que le baiser s'intensifie. Il entrouvrit directement ses lèvres et une fougueuse danse emporta les deux organes humides. Je sentais sa salive se mélanger à la mienne, je sentais sa respiration être brusque, je sentais ses mains vainement tenter de me caresser le dos.


Après quelques légers bécots, nous nous relâchâmes avant de nous écarter. Alors qu'il allait m'enlacer, j'utilisai ma magie et me voilà simplement vêtue de ma chemise blanche, d'une légère veste, de ma jupe et de mes habituelles bottes. Là, il me serra presque fortement dans mes bras. Mes mains s'agrippaient à son dos, mon visage caressait son cou, nos corps se réchauffaient... et je ne vivais pas un rêve. Il me murmura alors :


- Je t'aime Erza...


- Je t'aime aussi Jellal...


Je souris et nous nous mîmes à marcher dans les bois en discutant de choses et d'autres. Je me sentais tellement bien, près de lui... Je pouvais tout dire, tout faire, il ne me jugeait jamais. Au bout d'une longue heure de discussion, il me proposa de nous asseoir, ce que j'acceptai. Il s'adossa à un arbre et je me posai doucement contre lui. Il m'enlaça tendrement et nous restâmes silencieux, observant simplement cette forêt gelée par l'hiver.


- Erza...


Il avait dit mon prénom comme s'il était inquiet. Je demandai :


- Oui ?


- Je repense souvent à la Tour du Paradis, surtout depuis avant-hier...


- N'y pense pas...


- Je ne peux pas, je me dis que c'est mal ce que je fais là maintenant, avec toi...


- Tu dis que c'est mal de m'aimer ?


- Oui. Comprends-moi... J'ai tenté de te tuer, et là, je me rends heureux... m'expliqua-t-il.


- Jellal... Ce n'était pas toi, tu ne pouvais rien faire...


- Tu sais Erza, on aurait peut-être pas dû... On aurait peut-être pas dû se mettre ensemble...


- Tu regrettes ? m'indignai-je.


- Si je pouvais retourner dans le passé, j'aurais fait en sorte de ne pas faire tout ça, ce soir de Noël...


Je m'écartai, croisant mes bras en même temps. Que répondre ? Je ne savais pas... Prise d'une brusque inspiration, je demandai :


- Et tout ce qu'on a fait, ce n'était rien pour toi ?


- Si, bien sûr que si.


- Alors pourquoi tu me dis ça ? Je ne comprends pas...


- Erza, c'est juste que... C'est dur pour moi, psychologiquement... Mais maintenant que je me suis engagé dans cette relation, je ne vais pas te blesser, je vais rester avec toi, d'accord ? me murmura-t-il en me prenant doucement la main.


Je restai silencieuse, yeux baissés. Je le questionnai :


- Est-ce que tu m'aimes ?


- Oui, bien sûr que oui.


- Es-tu heureux avec moi ?


- Oui.


- Alors pourquoi est-ce que tu disais le contraire ? répliquai-je presque sèchement.


- Ce n'était pas une question de bonheur, mais une question psychologique... Ça me rend mal à l'aise, cette relation.


- Pourtant, pendant qu'on le faisait, tu n'avais pas l'air mal à l'aise.


- L'alcool a dû me détendre... Erza, ne te vexe pas...


Une larme glissa le long de ma joue gauche et froide. Je murmurai :


- Tu es dans doute mieux sans moi...


Avant qu'il ne puisse répondre, j'avais disparu dans la forêt grâce à mon armure de vitesse.



Amoureuse d'un Fugitif | TERMINÉE |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant