~(Chapitre 7)~

8 3 0
                                    

Aglaée :

Comment? Pas assez de travail et de concentration ? Ça fait quatre heures que je me tue le dos, les mains, les jambes pour le satisfaire ! Quatre heures que je prends sur moi pour ne pas m'effondrer ou tout simplement pour ne pas le tuer! Quatre heures que je manque de faire une crise cardiaque! Et il ose me dire que je n'étais pas forte? Si seulement je n'étais pas si timide et si seulement je n'avais pas ce père... Je l'aurais déjà massacré cet entraîneur ! Et je devrais faire ça tous les deux jours ?

Ma crise de nerf passée et de retour dans les vestiaires je pensais aux avantages de cet entraînement : une perte de poids évidente, une capacité à se défendre supérieure, une capacité mentale et physique croissante etc... Je pense que je suis tombée dans le bon entraînement. Encore faut il avoir le bon entraîneur.

Mon père discutait avec l'entraîneur. D'ailleurs ? Comment se nomme -t- il? Je ne le savais pas, il faudrait que je demande à mon père. Et cet homme ? Qui était-il? Il me semblait l'avoir déjà aperçu quelque part mais où ? Et puis il semblait si bien me connaître... Un bruit me sortit de mes pensées.

-"Aglaée ? Tu vas bien?

-Oui Papa, ne t'en fait pas. Je suis prête, j'arrive.

-Très bien. Je suis fière de toi. Tu as bien travaillé. Il faudrait juste que tu te donnes à fond... Bon on en reparle avec maman à la maison."

Je restais soucieuse : l'entraîneur m'avait dit que je devais être concentrée et dédoubler et même "retripler" d'efforts, et mon père me dit qu'il est fière...

On quitte la salle. De retour chez nous, on a eu une discussion avec mes parents ainsi qu'avec mon frère Lino. Mon père voulait continuer jusqu'à ce que je sois aussi combattante qu'un soldat et ma mère ne voulait en aucun cas que je vive comme un soldat. Elle préférait la féminité, et les robes aux bagarres et aux pantalons. Driss ne voulait pas que je tombe dans l'idéologie d'un soldat mais voulait que j'apprenne à me défendre. Il était donc la balance entre ma mère et mon père. Pour ma part, je n'étais pas contre un entraînement par semaine mais je voulais continuer à me comporter comme une femme. De toute façon, les filles n'étaient pas autorisées à rentrer dans l'armée.

∆°∆°∆°∆°∆°∆°∆°∆°∆°∆°∆°∆°∆°∆°∆°∆°∆°∆°

Les jours passèrent. Ma cérémonie des 17 ans eu lieu et de nombreuses personnes étaient présentes. C'était une fête joyeuse et merveilleuse.

Les entraînements étaient plus espacés qu'au début car mon père trouvait que je progressait a grand pas. Il voulait que je me perfectionne sans cesse mais il voyait bien que ces entraînements me fatiguaient.

"Le Serpent" était le faux nom de mon entraîneur. Cela lui correspondait fortement ! Des tatouages, des piercings qui datent d'une grande période de rébellion dans notre cité. En tout cas, il était contre le Roi. Mais il avait prouvé qu'il était un excellent soldat et entraîneur au dépit de son parti. Le Roi ne l'a donc pas banni.
Le Serpent me narguait, m'humiliait, et des fois me frappait. J'ai appris quelques temps plus tard qu'il n'aimait pas les femmes qui faisaient autre chose que femme au foyer. Cela me répugnait. La loi avait tout de même été votée pour le travail des femmes ! Enfin... Toujours est-il qu'il ne dit jamais la vérité à mon père. Mais celui ci me félicite sans arrêt. Quand je demande des renseignements il se braque et s'en va.

J'ai revu ou plutôt aperçu Alexander aux entraînements. Il restait la, accoudé à la rambarde, et me regardait me battre contre Le Serpent ou contre d'autres élèves arrivés après. Il est toujours aussi beau mais toujours aussi discret... J'aimerais tant aller lui parler mais le temps que je termine mes étirements il était déjà parti. Il devait être pressé mais pour quoi faire? Je n'en sais rien..

Je faisais mes entraînements entre mes cours de médecine. Ils étaient d'ailleurs de plus en plus compliqués! Je ne baissais pas les bras. Le docteur Fazo ne m'a jamais reparlé du hors la loi qui étaient venu. Je le remercie mentalement, au moins je me sens un peu plus à l'aise mais aussi très culpabilisante...

Le bal arrivait la semaine d'après. Ma robe que j'avais confectionnée moi même était, sans vouloir me vanter, magnifique. Mon frère Lino voulait absolument la voir avant tout le monde mais c'était une surprise. C'était mon premier bal et j'étais assez nerveuse. Danser et les garçons n'étaient pas ma tasse de thé...

Pour Toujours...  À JamaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant