Une Lettre Pour Toi

« J'ai envie de toi. »
Tes cinq petits mots ont suffit à foutre ma vie en l'air. Tu savais que j'étais incapable de vous résister, toi et tes beaux yeux bleus. Tu savais que j'étais totalement à ta merci. Tu connaissais mes futurs gestes. Tu étais sûr que j'allais l'abandonner pour foncer dans tes bras et m'abandonner à toi. Et, bien sûr, tu avais raison. Tu as bien profité de mon corps, tu as bien endormi ma méfiance, tu as bien joué avec mon petit cœur. Tu m'as fait voyager. Tu m'as offert le paradis, durant nos nuits, nos si longues nuits. Puis tu m'as fait descendre en enfer.
J'ai tout sacrifié pour toi. J'ai laissé mon copain, j'ai arrêté mes études et mon petit boulot pour pouvoir te suivre au bout du monde. Pour pouvoir continuer de voir tes beaux yeux bleus. « Tu es fou. » m'a dit ma mère quand je lui ai annoncé. Oui, j'étais fou. Fou de toi. Je croyais en nous. Ou plutôt je croyais qu'il y avait un nous. Les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être. Et j'étais aveugle. L'amour rend aveugle. Et il n'y a pas eu de mariage pour me rendre la vue.

Et Elle est arrivée. Tu t'es lassé de mon corps. Tu préférais le sien. Moi qui pensais que tu n'aimais que les hommes. Tu m'as abandonné pour une fille. Quelle insulte ! Au moment de me quitter, je m'en souviendrai toujours, tu m'as dit : « Désolé, bébé. T'étais une bonne baise, mais Eleanor, elle est mieux ». Tu ne m'avais jamais aimé. J'étais seulement un plan cul. J'étais détruit. Tu as brisé mon cœur en mille morceaux. J'étais si amoureux d'un homme qui n'était que mensonges. Je suis retourné chez ma mère. Je n'avais plus rien. « Je te l'avais bien dit. » « J'étais juste amoureux de lui, Maman. » L'amour fait faire des bêtises.

Pendant des mois, j'étais incapable de me nourrir correctement. Je ne sortais plus, j'avais perdu le goût de vivre. Je ne pouvais plus dormir. Je ne suis pas retourné à l'Université. Je sais que maman s'inquiétait pour moi. Je refusais d'aller voir un psy. J'avais trop mal pour pouvoir parler. L'amour fait souffrir.

Et puis il y a eu le nouveau livreur de lait. Comme j'étais toujours debout en premier le matin, à cause de mes insomnies, c'est moi qui l'accueillait. Et comme on était sa dernière maison à livrer, il restait discuter avec moi. Il avait les yeux bleus, comme toi. Ils m'ont tout de suite subjugué. On est vite devenus amis, malgré mon caractère sombre, par ta faute. Il était très gentil, drôle, adorable, souriant. Il me rappelait toi avant que je ne connaisse le vrai toi, mais avec une étincelle dans les yeux que tu n'avais pas. Un jour, je lui ai tout raconté de ce que tu m'as fait. Ce jour-là, il m'a juste embrassé et il est parti. Il est revenu le lendemain, comme s'il ne m'avait jamais embrassé. On a discuté comme d'habitude. Et ceci pendant plus d'un an. Au fur et à mesure des mois, il a ramassé tous les morceaux de mon cœur que tu avais brisé et les a recollé ensemble, en prenant soin d'y graver son nom au passage. Au bout d'un an et demi, c'est moi qui l'ai embrassé.

Ça fait déjà trois ans que je le connais maintenant. Environ quatre ans depuis notre histoire. J'ai repris mes études à la fac, il m'y a encouragé. Dans six mois j'aurais mon diplôme. Et après, on se mariera lui et moi. On a déjà commencé à monter un dossier pour adopter un enfant. Si tu savais combien je l'aime...

D'ailleurs, je ne t'en veux plus. Parce que si tu ne m'avais pas abandonné de cette manière, je n'aurais pas rencontré mon merveilleux fiancé. Si tu veux, tu peux venir au mariage, on pourrait faire la paix en quelque sorte. Ce serait sans doute un peu bizarre mais pourquoi pas ? Et j'ai appris que tu avais épousé Eleanor, tiens. J'aimerais bien la rencontrer officiellement.

Et en fait, pour mon mariage, on a décidé de mélanger nos noms. Bientôt, on sera Harry et Louis Stylinson.
À bientôt peut-être,

Harry Styles, futur Stylinson.