Décrire un personnage

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Étape quasi indispensable à tout roman, dans quelque quantité que ce soit (du plus minimaliste au plus pointilleux), la description d'un protagoniste est souvent une étape clef qui va lui donner corps, aux yeux du lecteur. Parce qu'il est hors de question que continue cette mode qui sévit sur internet de s'en passer pour remplacer par des images. Eh oui, si vous n'êtes pas familiers du milieu débutant, vous apprendrez qu'il existe des auteurs qui profitent des bénéfices d'internet pour introduire leur personnage « et là arriva Ursule », et PAF, le prénom du protagoniste est affublé d'un lien qui vous renvoie à une photo de star, d'actrice ou que sais-je, pour remplacer toute description. On a eu l'occasion de voir des choses semblables pour des vêtements, des blogs entiers se consacrant à collectionner des combinaisons vestimentaires sur leurs articles pour que les auteurs trop flemmards se contentent d'un lien vers les habits qu'ils feront porter à leurs personnages. (à ce compte-là, ce ne sont plus des protagonistes, mais des poupées Barbie qui ont le droit à une histoire).

La description de personnage est nécessaire dans beaucoup de cas, même s'il existe des romans sans aucune description personnelle. Interprétative, analytique, émotionnelle, concise : toute manière dont vous présenterez votre personnage influencera votre lectorat, aussi, mieux vaut-il se décider avant à propos de la méthode à employer. Place de la description, longueur, vocabulaire, cet article se veut global et vous donnera des pistes de réflexion pour donner vie aux acteurs de vos histoires.

Qui décrit votre personnage ?

Selon le point de vue que vous adopterez tout au long de votre récit, une même description ne présentera pas le même contenu. Nous distinguerons trois genres différents, selon les trois points de vue les plus employés dans la littérature. Pour cela, nous prendrons en modèle une adolescente banale, que nous appellerons, au pif, Cunégonde !

Notre chère Cunégonde n'apparaîtra pas de la même manière si son personnage est apporté par une entité supérieure et omnisciente qui s'est reconverti en narrateur d'histoire, par son voisin ou par... elle-même. Voyons plutôt.

Point de vue omniscient

Notre bonne entité qui sait tout va décrire Cunégonde de manière globale, peut éventuellement s'arrêter sur quelques détails, et peut également lier le physique du personnage à son vécu, puisqu'omniscience oblige, nous pouvons tout connaître de la vie de cette chère personne !

Exemple : Cunégonde marchait dans la rue d'un pas décidé, semant le regard des passants du claquement de ses talons rouges. Sa volumineuse chevelure blonde volait à ses arrières, bien que certaines mèches rebelles chatouillent les contours de son visage bronzé, souvenir de ses dernières vacances au soleil. Son pendentif battait sa peau au rythme de ses pas ; jamais Cunégonde ne se séparait du collier que sa mère lui avait offert. Et si cette dernière l'avait appelée ce matin pour la voir, cela devait être urgent...

Points à exploiter : Permet de parler de tout et de lier apparence et vécu.

Points sensibles : Pas d'émotions personnelles rattachée à la description.

Point de vue extérieur

Notre bon voisin a un petit faible pour Cunégonde, par conséquent, il ne va pas forcément la voir du même œil que notre entité omnisciente. Aussi, pour peu que notre cher voisin soit le héros de notre roman, la description sera sensiblement différente.

Exemple : Comme tous les matins, Hubert la vit passer sous sa fenêtre. Si grande, si svelte. Ses cheveux blonds donnaient l'impression de voguer sur un rayon de soleil au parfum si suave. Toutes les couleurs semblaient s'harmoniser sur elle, du rouge de ses chaussures au teint hâlé de son visage. Et il ne put s'empêcher de reluquer son déhanchement au gré de ses pas, sa robe soulignant ses courbes féminines si appréciables.

Conseils d'écriture (garantis avec gros délires et aucun sérieux)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant