Faire mourir un personnage

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Avec les nouvelles séries comme Game of Thrones (histoire inspirée de la saga française des Rois Maudits de Maurice Druon, où les morts se ramassent aussi à la pelleteuse) et tout le tralala, faire mourir ses personnages passe aujourd'hui comme une habitude, voire un phénomène de mode. Certes, cela fait des siècles que les personnages meurent dans les histoires, dans les contes. Mais de nos jours, il paraît banal de faire mourir un ou deux personnages secondaires pour rajouter un petit dramatique à l'intrigue. Les plus téméraires sacrifieront leurs personnages principaux.

Faire mourir un personnage, d'accord, mais pourquoi ?

Première question à vous poser : pourquoi avez-vous voulu faire mourir ce malheureux bonhomme ?

· Parce que vous le trouviez de trop ? Oui, parfois, un personnage peut être encombrant ou inutile, aussi, la mort est un bon moyen pour s'en débarrasser de manière définitive.

· Parce que vous vouliez tirer des larmes à vos lecteurs qui n'ont pas été assez dépressifs au cours de leur lecture ? Hm, c'est une solution radicale si elle est réussie.

· Parce que son décès fait partie de l'intrigue ? Un petit accident est si vite arrivé, mais il peut servir à faire avancer l'action, à soulever des questions que le héros ne s'était pas posé jusqu'à là.

· Parce que... parce que !

Les raisons sont diverses et variées. Mais l'important est d'identifier le pourquoi. Car selon ce « pourquoi », vous n'écrirez pas la scène de la même manière, voire ne développerez pas le personnage de la même façon tout en sachant le funeste destin qui l'attend cent pages plus tard.

Après le pourquoi, le quand ?

Les circonstances autour de la mort d'un personnage dépendent de son époque. On ne meurt pas aujourd'hui des mêmes choses qu'il y a deux cents ans. De même, l'espérance de vie était fatalement différente. Déterminer son époque permet de ne pas monter un bel anachronisme dont il sera peut-être difficile de se dépêtrer. N'hésitez pas à vous renseigner sur les maladies, les méthodes de soins... Bref, tout ce qui permettra au décès d'être le plus réaliste possible dans un cadre donné.

Le plus important, le comment.

Divisons le comment en deux catégories principales : la mort naturelle et la mort provoquée.

La mort naturelle regroupera les habituelles mort de vieillesse, les mères mortes en couches, les bébés mort-né, les malades, tout ça. Mais mort naturelle ne signifie pas forcément qu'elle ne sera pas brutale. L'aspect « naturel » de la mort la rend parfois d'autant plus injuste. On ne peut pas aller à l'encontre du décès, il s'agit d'une fin inéluctable où personne n'est coupable. Je poserai juste un point d'orgue par rapport aux cancers, qui sont souvent mis à l'avant, dans certaines histoires, davantage dans l'optique d'avancer une notion de délai avant la mort inévitable et d'ancrer l'intrigue dans le drame. Cependant, qu'on se le dise, les gens cancéreux ne sont pas en pleine forme jusqu'au moment de leur décès, où « couic ». Les cancers présentent différents stades, n'hésitez pas à vous renseigner pour rendre cela plus crédible. De plus, si vous voulez jouer la carte de l'originalité, il serait intéressant pour vous de piocher parmi d'autres causes qui ne sont pas moins répandues ou moins terribles, mais davantage méconnues, comme la Sclérose en Plaques, la Sclérose Latérale Amyotrophique, la dégénérescence à corps de Lévy et bien d'autres...

Les morts provoquées peuvent également être très diverses. Par homicide, par accident ou par suicide.

Homicide, très simple, la personne se fait zigouiller par un autre. Épée dans le bide, décapiteé, empoisonnée... Tout dépend du contexte dans lequel s'inscrit cette mort. Ça peut être un combat, un désir de vengeance, juste un élan de psychopathie, bref, autant de raisons qui feraient que quelqu'un désirerait tuer un semblable. Les morts par homicide ont donc souvent comme conséquence de reporter sa haine (si le personnage décédé était apprécié) sur le responsable. En tout cas, cela noircira le tableau. Un effet intéressant si le personnage responsable est, à la base, pas si détestable que ça, voire attachant. Comment s'attacher par la suite à un personnage qui a tué quelqu'un de bon ? Drôle de paradoxe. L'effet est intéressant, toujours à nuancer selon le contexte. À l'inverse, un antagoniste tué par un héros rendra souvent ce dernier meilleur, car il a mis fin aux actions de ce personnage haïssable. Harry Potter a tué le professeur Quirell du haut de ses 11 ans ? Pas grave, c'est un héros, donnons-lui la coupe des quatre maisons !

Conseils d'écriture (garantis avec gros délires et aucun sérieux)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant