Aveux

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Maman, j'ai quelque chose à t'avouer.

Lorsque je dis que je dors mal, ce n'est pas tout à fait ce que tu crois.

C'est vrai, je dors mal. C'est vrai, je me réveille plusieurs fois dans la nuit par des rêves suspects. C'est vrai, je me réveille tôt même si je suis encore fatiguée. Mais si je m'endors aussi tard, ce n'est pas parce que je n'y arrive pas. C'est parce que je ne veux pas me coucher. Parce que j'ai peur.

Chaque soir, j'ai peur de me coucher. J'ai peur de lâcher mon occupation, d'éteindre la lumière, de faire face au silence. De faire face à mes pensées que je fuis continuellement. Et c'est cette peur qui me fait attendre jusqu'à ce que je sois à bout de force et que je sois sûre de m'endormir rapidement pour me résigner à éteindre et attendre de tomber dans les bras de Morphée.

J'aimerai te dire tout ça, mais je n'y arrive pas. Ne prends pas ça personnellement, me confier n'a jamais été quelque chose que j'aimais. J'ai toujours eu du mal. J'ai honte de moi et de mes pensées, je me sens pathétique. Alors, je me tais, et je te laisse dire ce que tu as à dire. Je te laisse me disputer pour des choses que tu ne sembles pas comprendre.

Est-ce que je me suis renfermée sur moi-même ? Peut-être bien. Mais tu vois Maman, j'ai réussi à me confier à trois de mes amies. Ce n'est pas mal, n'est-ce pas ?

Peut-être que c'est un premier pas.

Avec un peu de chance, celui-ci est hors du cercle vicieux.

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