Des coups de feux retentirent, et un énième corps s'écrasa au sol. Les ennemis tombaient comme des mouches. Puis soudain, le silence régna. Le jeune homme s'éloigna lentement de la bâtisse en ruines qui le protégeait et avança prudemment. C'était un véritable massacre des deux côtés, les ennemis avaient été décimés, et peu de ses alliés avaient survécu. Des cadavres s'entassaient dans la rue déserte, une odeur de sang flottait dans l'air. Le jeune homme étouffait presque dans son treillis, et le soleil de plomb le faisait atrocement souffrir, comme si l'intérieur de son crâne allait bientôt entrer en ébullition. Il entendit l'un de ses équipiers vomir face à ce spectacle. Lui, il avait fini par s'y habituer. C'était son quotidien depuis des années. C'est une des choses les plus horribles là dedans : à force de tuer on s'habitue. L'odeur du sang ne l'écœurait plus. Le regard des morts, empli de terreur ne lui faisait plus d'effet, et la mort de ses camarades le rendait moins triste qu'au début. Même sa propre mort ne lui faisait plus peur. Il resta concentré et continua à avancer, sans se préoccuper de son équipier qui expulsait ses entrailles à quelques mètres de là. Il aurait tout le temps de le réconforter plus tard, il devait d'abord vérifier que l'endroit était bel et bien désert. Des bruits de pas se firent entendre, une voix cria quelque chose dans une langue que le jeune homme ne comprenait pas. Il fit volte-face et pointa son arme en direction de celui qui était apparu. Il marqua une légère pause quand il vit ce qui se trouvait en face de lui. Une pause qui ne dura qu'une poignée de secondes, mais qui lui laissa le temps de regarder en détail son assaillant. Ses cheveux étaient ébouriffés et son visage couvert de terre. Il avait dans le regard un mélange de haine et de peur, Ses yeux rouges indiquaient qu'il avait pleuré, de fines traces partaient de ses yeux, et dessinaient une ligne presque invisible sur ses joues rebondies avant d'atteindre son menton. Des larmes séchées. Il était maigre à faire peur, et tenait un fusil d'assaut qui paraissait immense tant lui était petit et sec. Ses mains osseuses ne tremblaient pas, il devait être habitué à se servir de cette arme. L'homme en treillis n'avait pas le choix, il visa l'ennemi et pressa la détente de son arme. Le corps de l'enfant heurta le sol dans un bruit mat tandis que le tireur s'éloignait sans même regarder en arrière. Ça aussi, il s'y était habitué.
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