Textes en vrac

Sérénité

Une lumière vive m'aveugle et en même temps je suis plongée dans l'obscurité. Je ne sais pas ou je suis. Je suis au sol. Je suis seule. Ils sont là, tout autour de moi. Ils hurlent. Je suis si seule. Pourquoi sont-ils ici? Je me relève et tente de fuir. Ils sont là, tout autour de moi, ils me retiennent. J'essaie de les repousser. L'un d'entre eux me saisit le bras et me jette au sol, au milieu du cercle qu'ils ont formé autour de moi. Leurs hurlements sont insupportables. Je pleure et ils continuent à hurler. Je veux que ça s'arrête. Ça doit s'arrêter maintenant. Je me relève et je hurle, je hurle comme je n'ai jamais hurlé. Je me sens libérée. Ils ne crient plus. Je m'assois et me remet à pleurer. L'un d'entre eux pousse un gémissement plaintif, un autre éclate de rire, certains pleurent avec moi, puis ils se remettent tous à hurler. Je dois partir. Je repousse ceux qui se tiennent devant moi. Je sens qu'on me saisit encore le bras, mais cette fois c'est moi qui jette mon assaillant au sol. Puis je cours. Je cours sans trop savoir ou je vais. Ils sont derrière moi. Ils hurlent de rage en tentant de me rattraper. J'accélère. Je cours droit devant moi dans l'obscurité. Ils me suivent toujours. Je m'essouffle mais je continue à courir. Il fait si sombre. Je ne sais pas ou je vais. Je suis perdue. Je continue à courir. Je dois les semer, alors je cours. Puis je m'arrête.

Un gouffre immense me barre la route. Les hurlements se rapprochent. Ils vont m'avoir. Je ne veux pas. Je ne veux plus d'eux. Ils arrivent. Je ne veux pas. J'hésite. Je ne sais pas quoi faire. Ils sont là.

Je ferme les yeux et me laisse tomber dans le vide. La chute est longue. Je les entends hurler de rage et de désespoir, ils ne peuvent pas me suivre. J'ouvre les yeux, je suis toujours en train de tomber. Je les vois s'éloigner de plus en plus, leurs cris deviennent plus faibles. Puis plus rien. Plus aucun bruit. Plus aucune douleur. Je n'ai plus mal, je ne suis plus triste, je ne suis plus en colère. Mes yeux sont clos, je suis immobile. Je ne sais pas ou je suis, mais j'y suis bien. Je resterais ici pour toujours.

Dans le calme, la paix, la sérénité.

Dans cette mort si douce, si apaisante.