DEADLY RAIN

Chapitre 1

De longues fissures zèbrent la chaussée. Les alarmes des voitures stationnées m'assourdissent. Un morceau de vitre m'a éclaté sur le haut du crâne et un petit filet de sang coule sur ma joue. Un autre débris de verre est enfoncé dans la main de Mathis. Le deuxième me fait tombé à terre. Une large crevasse s'ouvre sur le rond point en face de nous. Une kia dérape sur la chaussée et fonce vers nous. Je suis tétanisé, je n'ai pas la force de bouger. Je vois le visage de la conductrice qui a perdu le contrôle de son véhicule et qui donne vainement des coups de volant vers la droite. Dans un choc extraordinaire la kia percute un réverbère au dessus de moi. Ce dernier grince et s'abats a cinquante centimètres de ma main. Samuel m'attrape et me jette sur le côté. Le lampadaire s'ouvre en deux dans le sens de la longueur. Les répliques continuent de faire trembler le sol. La façade d'un immeuble s'écroule en face de nous, ensevelissant plusieurs voitures sous les décombres. On se met à courir vers un hall d'immeuble ouvert. Je jette un coup d'œil à la kia ; la conductrice a la poitrine enfoncée dans le volant, la tête contre le pare-brise à moitié explosé. Son sang se mélange aux bris de Plexiglas. C'est l'horreur.

Dans le bus, c'est un concert de cris. Beaucoup de gens sont debout entre les sièges et s'agitent, alors que le chauffeur fait ce qu'il peut pour éviter une voiture couchée sur le côté en plein milieu de la route. J'aperçois mon lotissement a quelques centaines de mètres. Une secousse fait brusquement bougé le bus. Un garçon debout dans le couloir est projeté sur le côté et se cogne le crâne au siège juste devant moi avant de s'écrouler dans la rangée entre les sièges. Il est mort, c'est certain. Sa tête n'a plus la bonne forme, elle est toute bosselée, des jets de sang coulent de la plaie béante qu'il a au front. Je suis choqué, tétanisé, je reste assis sans savoir quoi faire, comme à moitié endormi. Je vois deux platanes tombés sur la chaussée. Le chauffeur ne peut plus ralentir, il est déjà debout sur la pédale de frein:
- ATTACHEZ VOS CEINTURES! Hurle-t-il. Tout le monde le fait sauf moi. Je m'arrive plus à bouger. On est à trente mètres des platanes. Vincent prend ma ceinture . Vingt mètres. Il la passe autour de ma taille. Dix mètres . Il la clipse. Cinq mètres. Je ferme les yeux. Collision.