Journal

15 juillet 2017

Je ne pensais pas ressortir ce carnet un jour mais... je voulais relire. Tout ce qu'elle a écrit...

Elle me manque terriblement aujourd'hui. La maison est vide sans elle. Je suis vide.

Si seulement elle pouvait revenir...

J'ai arrêté l'alcool. J'ai trouvé un boulot, mieux que celui que j'avais.

Mais ça ne l'a pas ramenée.

Je sais que je me fais des illusions mais... Mais je veux la revoir. Je veux revoir ma fille.

Je ne sais pas ce que je vais faire de ce bouquin. Le garder et avoir mal rien qu'en sachant son existence ?

Ou le jeter et quitter la dernière chose qu'il me reste de ma fille ?

Non... Je... je ne sais pas.

Mais je veux que, si quelqu'un lit ça un jour, l'on sache ce qu'il s'est passé, ce jour là.

Je l'ai trouvée, dans sa chambre, sur son lit, les bras croisés sur sa poitrine. Elle semblait dormir, si ce n'était le filet de sang qui coulait de son poignet.

Elle était jolie comme ça. Ses cheveux noirs lâchés formant une cascade sur le coussin... Ses vêtements gris sombres qui faisaient ressortir sa peau pâle...

Et elle souriait. Ca faisait tellement longtemps que je ne l'avais pas vue sourire...

Elle était belle.

Il y avait un petit mot sur sa table de chevet. C'était la dernière page de son journal...

Au début je n'ai pas compris. Puis j'ai tout lu.

J'aurais dû être avec elle... J'aurais dû... J'aurais dû être un bon père.

J'ai échoué. On ne peut pas changer le passé. Je le sais.

Mais je continue de fêter son anniversaire... et je le ferais pendant plusieurs années encore. Peut être pour toujours. Qui sait ?

Certains me trouveront fou... Mais je veux qu'ils lisent ce journal... pour qu'ils comprennent pourquoi je fais ça.

Et pour leur montrer qu'ils faut toujours être proche de ses enfants. Connaître leurs joies, leurs tristesses, leurs colères.

Leurs détresses.

Je ne veux pas que d'autres souffrent comme moi j'ai souffert.

Je ne veux pas que d'autres souffrent comme elle a souffert.

Même si l'Humanité est corrompue...

On doit continuer de vivre et de sourire.

Voilà que je deviens schizophrène... Je me parle à moi même...

Je vais aller me coucher...

Je vais encore rêver d'elle.

De son sourire.