Destins Liés: Une Rencontre Surnaturelle

5.

*

Le café est immonde en plus d'être froid. Je grimace à chaque fois que je prends une gorgée. Mais je n'ai pas le choix, encore une nuit blanche. Je m'apprêtais à rentrer chez moi, quand ce pauvre type est arrivé, aux portes de la mort. Et bien, il y a des jours comme ça. Mais je ne regrette rien. Sauver des gens me procure un plaisir inimaginable. Je suis heureuse de les voir ouvrir à nouveau les yeux, respirer de nouveau. Je suis heureuse de leur donner un second souffle, une seconde vie, une seconde chance. Même si cela doit me coûter des saignements et des étourdissements. Aussi bizarre que cela puisse paraître, je n'ai jamais su d'où ça me venait. Tout ce que je sais, c'est que j'ai une capacité incroyable à pourvoir soigner toutes sortes de maladie.

    J'ai remis ma blouse. J'ouvre la porte de la chambre de notre chanceux du jour. Il est sur le lit, les yeux ouverts. C'est un dur à cuire à ce que je vois. Je m'avance vers lui.

- Bonsoir ! Je suis le docteur Cassidy. Vous êtes en ce moment à l'hôpital de ...

    Avant que je ne finisse ma phrase, il retire son masque à oxygène et me dit:

- Dites, vous n'aurez pas une bière ? On peut dire que je l'ai raté ce coup ci, alors autant mieux en profiter.
- Je vous demande pardon ?
- De la bière, joli coeur. Vous avez du mal à entendre ? Merde ! Ce fils de pute ne m'a pas loupé. Ajoute t-il en analysant les bandages sur sa poitrine.

      Je suis en peu surprise. C'est son caractère naturel ? C'est le fait qu'il ait été aussi proche de la mort ? Je n'en sais rien et décide donc d'entrer dans son jeu.

- Ça vous fait mal ?
- Un mal de chien, oui ... dans ma caboche ... et aussi dans ma gorge. Je meurs de soif.
- Vous voulez que je vous apporte de l'eau ?
- Mais non. Je vous ai demandé de la bière ... Ma parole, vous êtes vraiment sourde. Lâche t-il visiblement agacé.

- Vous ne pouvez pas boire, monsieur. Vous sortez tout juste d'une opération ...
- Je déteste les toubibs, avec leur logique merdique. Ils ont un balai coincé dans le cul ... et à ce que je vois, il n'y a pas d'exception. Ajoute t-il en lançant un regard blasé dans ma direction.

     Je le regarde, hébétée, ne sachant pas quoi répondre.

- Vous voulez aussi que je vous donne ma photo peut-être ? Ajoute t-il en voyant mon air outré.

  Sans lui laisser le temps de lancer une autre remarque cinglante, je me retourne et sors. Non mais quel caractère de chien ! De sauvage plutôt, me lance ma conscience. Je m'apprête à rejoindre mon bureau, quand une armoire à glace me bondit littéralement dessus.

- Docteur ! Il s'est réveillé ? Est-ce qu'on peut lui parler ? On doit lui parler, c'est important. S'il vous plaît.

     Son ami, le plus petit de taille, est juste derrière lui.

- D'accord mais ne tardez pas trop. Il a besoin de repos ... et peut-être d'un psy. Il devrait consulter, votre ami ... sérieusement. Je passerai lui assigner sa dose de calmant ... et peut-être même la doubler. J'ajoute en continuant ma route.