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Je me lève en étirant mes muscles encore endormis. Mes pieds nus effleurent le parquet froid de ma chambre pendant que je cherche mes vêtements. Qu'est-ce-que je me gèle ! Une fois prêt, je descends et souhaite bonjour à ma mère en l'embrassant. Mon père doit être déjà parti à son travail.

- Tu as bien dormi mon chéri ?

Je secoue la tête, un sourire vaguement amusé imprimé sur mes lèvres en l'entendant m'appeler «mon chérie», alors qu'elle sait pertinemment que je déteste ce surnom. Je lui réponds tout en me préparant une tartine de confiture.

- Ça aurait pu aller mieux !

Elle hoche la tête sans continuer la conversation. Elle sait combien je suis bavard le matin avant d'avoir petit-déjeuner, jamais plus d'une question.

Alors que je déguste avec appétit ma deuxième tartine, je m'aperçois qu'une mèche des cheveux blonds de ma mère s'est échappée de son chignon, et est tombée dans son café.

- M'man ?

- Oui ?

- Tes cheveux.

Elle se rend compte de la mèche baignant dans son café et s'exclame en reversant la tasse contenant ledit liquide :

- Oh, Dieu du ciel !

J'essaie de l'aider à nettoyer la table et le sol de la salle à manger mais ma si rêveuse de mère me repousse en me faisant remarquer que j'ai cours. Quelle généreuse attention !

Elle me dit au-revoir en ébouriffant affectueusement ma chevelure bouclée et brune. Je me recoiffe rapidement d'une main, ramasse mon sac à dos noir et pars en fermant la porte à la peinture vieillie, ne manquant pas de s'écailler un peu plus lorsque je la touche.

Après un petit quart d'heure de marche, j'arrive devant mon lycée. Des groupes se forment déjà, créés grâce au principe fondé par la popularité ou encore les richesses. Très honnêtement, ça me et m'a toujours dégoûté !

Je me dirige vers mon renfoncement habituel du mur et m'y appuie tout en observant les autres rentrés dans l'établissement.

Tiens un con ! Puis un autre et encore un autre ! Ah, j'ai oublié la salope ! Je soupire bruyamment et tout à coup je le vois. J'aperçois ses courtes mèches blondes dansant au vent et ses yeux bleus cristal même depuis mon coin. Il est entouré de sa clique habituel.

Il se détache du groupe et lui prononce quelque chose d' inintelligible, puis il se dirige vers moi de sa démarche assurée. Enfin, il ne se dirige pas vraiment vers moi n'est-ce pas ? C'est impossible. Mais si, il continue sur sa lancée. Dix mètres, cinq mètres, un mètre. Comme un compte à rebours.

- Salut, Benjamin c'est ça ?

Il me sourit en prononçant ces paroles avec sa voix grave. Un vrai sourire Colgate si vous voulez mon avis !
Je cache mon trouble et lui réponds avec une grande intelligence, causée par le fait de savoir qu'il a connaissance de mon prénom .

- Benjamin Emilton, premier du nom ! C'est Ben pour les intimes !

Mon dieu, tuez-moi sur le champ.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 24, 2016 ⏰

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