Prologue :

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Le deuil...
Une étape difficile de la vie, mais pourtant obligatoire. Chacun d'entre nous refuse de la vivre, repousse au plus loin cet idée, tout en sachant pertinemment que nous y sommes tous confrontés un jour ou l'autre. Les sentiments et les réactions varient d'une personne à l'autre durant cette période : choc, déni, sentiments d'abandon, sentiments d'impuissance, colère, tristesse, dépression, résignation, l'acceptation et enfin la reconstruction; ce sont tous ces sentiments qui deviennent, réunis, les phases du deuil. Ces sentiments nous accablent tous à un moment donné de notre existence mais il est de notre devoir pour nos proches, et pour soi-même surtout, de ne plus regarder en arrière, d'avancer pas à pas et de faire de nos blessures les outils pour construire notre avenir.
Quel que soit la catégorie du deuil, qu'il s'agisse de celui d'une rupture, d'un divorce, ou pis encore, celle d'un décès, la douleur qui en résulte est fulgurante et perpétuelle. Malgré le temps qui passe, elle reste omniprésente, de façon plus ténue mais elle perdure toute fois. Tout comme ce sentiments de manque. J'ai eu de la chance de ne jamais connaître cela. En revanche, je n'ai jamais pensé que mes parents auraient à vivre cette expérience vis à vis de moi... Pas une seule fois cette pensée ne m'a effleuré. Normalement, le cycle de la vie veut que ce soit les parents qui disparaissent en premier de ce monde, avant leurs enfants qu'ils ont mis au monde, chéris, aimés et éduqués. Pas les miens. Je part avant eux. C'est mieux ainsi , je n'imaginais pas ma vie sans mes tendres parents, pas une seule seconde. J'espère seulement qu'ils ne vivront pas un deuil aussi éprouvant qu'on le dit.

Un rayon de lune, tirant légèrement sur une teinte bleutée, perce à travers les nuages cotonneux et opaques pour tomber directement sur mon visage. Je tente d'ouvrir un peu plus mes yeux, difficilement. Les étoiles que l'on peut apercevoir entre deux nuages brillent faiblement. Des brins d'herbes se couchent, et se tordent dans tout les sens, sous la douce brise froide de cette soirée de mars. La douleur lancinante dans mon ventre se fais plus fulgurante encore et je grimace sous l'effet de la douleur. Mes yeux se referment doucement contre mon grès. Oublier... Oublier cette foutue douleur, oublier son sourire, ses secrets... Oublier et m'abandonner dans un monde de paix... Ne plus être confrontés à la vie et tout ses problèmes ... Ni cette douleur ! A nouveau une grimace déforme les traits de mon visage. Une ombre cache furtivement le rayon de lune rassurant qui tomber sur mon visage, me poussant à rouvrir les yeux, pour aussitôt les refermer, à bout de force. La légère effluve de pomme citronnée me parvint, chatouillant délicatement mes narines. Je soupire d'aise. Au moins ne serais je pas mort seul dans cette sombre forêt. Mon assassin m'aura accompagné jusqu'au bout.

Je me sens partir. Perdre pieds en ce monde pour m'enfoncer dans les limbes d'une obscurité attrayante et effrayante à la fois. Comme elle, me susurre une petite voix que je réprimande aussitôt. Un léger sanglots me parvient.. De loin, si loin... Regretterait-il déjà ma mort ? Ou peut-être n'est-ce que mon imagination. Je tente de sourire, de partir vainqueur de ce monde, mais je n'y parvient pas. Alors, doucement, j'abandonne et me laisse glisser dans ce sommeil comateux.
Sombre crétins que je suis, j'aurais du me méfier de l'amour...

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