Je me réveille. Je garde les yeux fermés, de peur de découvrir ce qui s'offre à moi. Je ne sais même pas si j'ai conservé le sens de la vue.
Je ne me souviens ni de mon âge ni de mon nom, mais je me rappelle encore de ma profession : soldat.
La curiosité me taillade et la peur perd de son ampleur. J'ouvre les yeux. Je ne vois rien ni personne, mais bon, je pense donc je suis, alors je suis en vie. A moins que la mort ne se résume à une pièce noire. Ou alors je suis aveugle...
Non, une lueur apparaît, une ombre en sort.
-Tiens, il sssss'est réveillé ! Parfait, exactement ssssssynchronisé avec l'attaque des humains...
........
- Je répète : nous allons déployer une offensive à 72 lat' et 58 long'.
Toutes les armées de toutes les nations sont mobilisées. La tactique d'attaque est affichée, ou le sera, sur votre casque et votre poignet. Bonne chance.
Il ajoute, plus bas : « M. le Président, c'est à vous. »
Ce dernier se redresse, monte sur l'estrade et prend le micro, tendu par l'officier qui vient de parler. Le Président prend une posture plus noble, toussote et entame son discours :
- Soldats et soldates, vous allez accomplir une mission, non seulement pour vous défendre, mais aussi pour défendre vos familles et votre patrie. Et sachez que, que vous soyez prisonniers ou vaillants au combat, le peuple et l'Etat vous soutiennent.
......
- Bonjour
L'homme à qui le salut est adressé, prend ce mot comme la plus grave des insultes. Soudain ce dernier se redresse et hurle.
- Allez-vous faire voir ! Je n'enverrai pas mes soldats affronter un ennemi d'une puissance certaine dont on connaît seulement le positionnement ! C'est du suicide ! Ne comptez pas sur moi pour cette offensive : je ne tiens pas à avoir sur la conscience le décès de mes hommes !
Les 2 hommes commencent à s'énerver puis, comprenant la tournure de la conversation se calment et reprennent leur discussion.
- Excusez-moi monsieur, je me suis emporté. Puis, d'une voix plus calme, il ajoute :
- Ne...ne comptez pas sur moi pour cette offensive.
Le second homme, toujours vexé, lui répond d'une voix qui se veut cruelle :
- Ah oui ?
Cela tombe bien car, voyez-vous, vous n'avez pas de soldats sous votre commandement !
Le premier homme, soudain violet montre à son supérieur des yeux de merlan frit. Il abaisse la mâchoire en tirant la langue, comme un vulgaire homme de Cro-Magnon qui cherche des explications. Son souhait est rapidement exaucé :
- Vous êtes suspendu de vos fonctions !
Reprenant ses esprits, il tente une riposte :
- Et pour quel motif ?
- « Non coopération envers l'Etat. »
- Qu ... Bien monsieur.
Abandonnant tout espoir, il baisse la tête en signe de soumission.
- Au revoir.
- Au revoir...
Le second homme part et le premier, la mort dans l'âme, commence à ranger ses affaires.
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Le signe du Serpent
ParanormalAn 2350, cent ans après la destruction de la nature, un homme doté de pouvoirs surnaturels tente de détruire toutes les technologies. Son signe: le Serpent. Une guerre commence...