~ Dans la contrée de San Diego 10 ans plus tard. ~
La jeune femme arrive sur le pas de la porte, surplombant le jardin.
« - Noa ! Viens manger maintenant ! »
Elle se retourne et se met en route pour aller à sa cuisine, en chemin, elle se heurte violemment à quelque chose. Elle relève la tête mais ne voit rien. Elle sourit.
« - Noa, enlève cette apparence fantomatique s'il te plaît. Et mets toi à table. »
Je ris, d'un rire joyeux, un peu enfantin.
« - Oui maman ! »
Elle fronce les sourcils, prenant un air faussement énervé, mais tout de même sévère.
« - Tu sais très bien que je ne suis pas ta mère et tu sais ce qui lui est arrivé alors ne m'appelle pas comme ça. »
« - Oui Madame Ducklin...Excusez-moi. »
Elle lui sourit et lui ébouriffe les cheveux.
« - Allez vas t'asseoir, j'amène le repas, ça va être froid sinon... »
Je vais dans la salle à manger et m'assois à ma chaise fétiche, celle en bois de chêne, quand je me bascule dessus, elle grince et tremble, je l'ai depuis tout petit. Comme à mon habitude, je me balance sur cette chaise une fois que j'ai crapahuté dessus. Madame Ducklin arrive avec une marmite d'où s'échappe une bonne odeur de viande bouillie avec des légumes du potager. Je continue de me balancer. Madame Ducklin est juste devant la table, à côté de moi, la marmite dans les mains. Soudain, je glisse de ma chaise, tombant sur les jambes de Madame Ducklin, elle en lâche la marmite de surprise. Je vois l'objet tomber vers moi, son contenu se déverse sur moi et sur le sol, je hurle et pleure, brûlé vif. Madame Ducklin pousse un cri strident, elle essaye de rattraper la marmite qui se rapproche de moi, elle ne la rattrape pas mais arrive cependant à la déviée de trajectoire, elle tombe 3 mètres plus loin. Je hurle toujours, le plat brûlant ma peau, des cloques se formant sur mon corps. Madame Ducklin me soulève, me porte jusqu'à sa salle de bain, me pose dans la baignoire, enlève et mes habits et me passe de l'eau glacée sur tout le corps. La douleur me rend fou, je pleure, je me débats, je crie, je bouge de partout. Madame Ducklin appelle les secours, continuant de m'asperger. Je l'entends pleurer et prier le bon Dieu que j'aille bien...Et puis tout est noir, je sombre dans le pays inconnu qu'est l'inconscience.