Un concentré de bonheur

La sortie du matin

C'est lorsque tu as enfilé tes chaussures et embrassé tes parents, lorsque tu récupères ton sac et ouvres en grand la porte de l'entrée, que tu commences à profiter de la journée. Le vent t'effleure le visage, ta peau frémit et c'est l'exaltation. Tu tentes toujours de garder ces 4 précieuses minutes de la journée afin de marcher doucement vers ton arrêt. C'est le moment où tu n'as aucunes contraintes, aucuns soucis et où la vie te paraît la plus belle qui soit. Tu profites du soleil qui se lève, des oiseaux qui chantonnent doucement et du vent qui souffle enfin. Tu profites de la sortie de ceux qui récupèrent leurs journaux sur le pas de la porte, de l'ouverture des fenêtres de chaque maison, des rideaux qui glissent doucement, si doucement, comme pour appuyer cette infime sensation de coton. Tu profites des premiers sourires qu'offrent les gens, des "Bonjour" des petits vieux et des sourires pincés des mères pressées. Tu arrives à un croisement, et c'est le moment d'action, un collégien arrive d'un côté, un terminale de l'autre et tu t'évertues comme chaque matin à arriver en même temps qu'eux à ce fameux croisement, à passer entre l'un et l'autre, simplement par habitude. Tu continues ta lancée, tu vois les lampadaire s'éteindre, les voitures commencer à rouler. Tu marches, si ce n'est tu sautilles tellement tu aimes ce moment insouciant. Tu arrives à l'arrêt de bus en essayant de ne pas briser ce moment rien qu'à toi, tu fais la bise aux gens, avant de mettre tes écouteurs et de lancer ta musique, signe que tu souhaites rester enfermée dans cette bulle. En fait, à la sortie du matin, tu assistes au lever du monde entier, au réveil de l'humanité, au basculement de la nuit au jour et c'est cela qui est formidable.