Chapitre 1

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Demain matin, à sept heure exactement, on nous demandera de nous rendre au centre de la ville pour le dénombrement. Nous faisons toujours cela avant une bataille. Toutes personnes situées entre treize et cinquante ans devront y participer. Les autres devront se cacher, essayant de ne pas se faire tuer par une personne de l'autre clan. Par cacher, je veux dire dans un endroit qui ne dépasse pas les clôtures électriques qui délimitent notre ville, ce qui augmente les chances de se faire trouver. Moi, ça me troublait complètement quand ma mère me criait de me cacher et que je voyais mes amis aussi paniqués. Aujourd'hui, je constate que mes parents vivaient bien pire. À mes treize ans, j'ai tenue pour la première fois une arme. C'était incroyablement lourd et chaque fois que je tirais, j'avais l'impression qu'on me propulsait par derrière. Puis, j'ai vécu mon premier combat. Même qu'il est difficile de dire que c'était moi qui me battait, parce que réellement, lorsqu'on est sur l'effet de la puce, on est plus nous-mêmes. Je me souviens que dans la soirée même, je m'étais assise devant le miroir cassé de ma chambre, et je regardais mes cheveux en bataille, puis mon visage et mes vêtements tachés de sang, sachant à quoi allait ressembler ma vie à présent. J'aurais pu tuer un bébé et je n'aurais jamais pleuré une seule larme. Les émotions deviennent comme celles d'un robot, inexistantes, sauf une qui prend le dessus sur tout tes sens: la rage. Puis, la guerre cesse lorsque tout les soldats du clan ennemi sont mort. Les enfants et ainés  survivants de celui-ci seront tués eux aussi, électrocutés par leur puce électronique. Toutefois, si il y a moins de quarante personnes restantes dans le clan vainqueur, celles-ci seront éliminées.
Tout est calculé afin de garder uniquement ceux qui donneront les meilleurs gènes aux enfants qui repeupleront notre Terre. Cependant, lorsque nous reprenons nos esprits, ce sont les remords qui fondent nos défaillances psychologiques. Ce triage humain ne fait que nous enfoncer dans ce tourbillon de démence. Je préfère mourir de faim, car nous n'avons pas assez de provisions pour nourrir chacun des clans, que de mourir au combat, ayant tuer des familles innocentes, étant manipulées comme des objets de guerre. C'est pourquoi que j'ai décidé de m'enfuir, demain dès l'aube, avec mon chat Katze et mon meilleur ami, Maxence.

Les subsistantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant