Chapitre 5

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Bienvenu dans ce chapitre :3

Ce qui est en italique sont les flash back !

Je vous retrouve en bas :)


Non mais ils étaient définitivement tous décidés à le faire chier, aujourd'hui... La dernière chose dont Grey avait envie, en ce moment, était d'avoir une conversation avec ce type. Du coup, cet enfoiré de première, ce connard, cet imbécile fini, avait eut la splendide idée de se poster devant SA porte, ce soir précisément. Et pourquoi est-ce qu'il l'insultait en fait ? Parce que le visage de Léon rouvrait d'anciennes cicatrices, parce que quand Grey voyait son joli minois, il crispait les mâchoires, il se rappelait de choses qu'il aurait voulu enfouir, et ne jamais retrouver. Mais les yeux de Léon le fixaient, et l'obligeaient à faire revenir en surface des souvenirs. Il s'arrêta devant l'immeuble, à quelques mètres de la façade. Les pupilles noires de Léon s'écarquillèrent brièvement. Grey le regarda avec intensité, et la douleur qui écrasa son cœur fut... Étouffante. Parce qu'en fait, tous ces souvenirs qui explosaient dans son esprit, ils n'avaient rien, absolument rien de malheureux. L'envie de se laisser emporter dans cette marée douce qu'était le cours de son enfance le prit, comme une folie. Il en avait envie, en voyant, au-delà de sa propre haine, la beauté de Léon. Une douceur qu'il ne connaissait pas coulait entre ses chairs, et putain, ce que c'était bon. Sa mâchoire se crispa encore, plus fort, plus douloureusement. Non, non, non ! Il ne devait pas se vautrer dans la mièvrerie, il n'aimait pas Léon, il n'aimait pas les hommes ! Grey fit un pas, son pied claqua le sol en béton, il amorça une marche furax vers l'autre homme. Avec étonnement, il constata qu'on ne l'avait pas empêché d'entrer. Léon avait finalement compris que, merde, ce n'était pas le moment.

Sauf que dans le couloir, ce ne fut pas un bruit de pas qui résonna dans le couloir, mais deux. Grey fulminait. Donc, Léon était décidé à le faire chier. Bien, décidé. Grey ne se retourna pas. D'une, il savait qui le suivait, et de deux, il savait aussi que s'il le faisait, il y aurait inévitablement une altercation. Et il était beaucoup trop fatigué pour ça. Quad il arriva devant l'ascenseur, il pressa le bouton. Enfin... Il donna un coup de poing colérique dans le bouton, et attendit devant cette enfoirée de porte, qui, heureusement pour elle – parce que sans déconner, il était franchement d'humeur à l'exploser à grand coup de pieds – s'ouvrit au bout de très peu de temps. Grey s'engouffra dans le petit espace, espérant avec la ferveur d'un prêtre pendant la messe de Noël que l'autre n'aurait pas le temps de l'y rejoindre. Voyant que Léon avançait vers lui d'un pas sûr mais lent, il s'autorisa à se détendre. Il prit néanmoins la précaution d'appuyer frénétiquement comme un taré sur le bouton de fermeture des portes. Bordel mais cette technique était parfaitement inutile ! En plus de n'avoir absolument pas fermé les portes, Léon entra sans la moindre petite difficulté dans l'ascenseur. Il se posta le plus loin de lui, posément. Il le faisait exprès, en fait ? Qu'est-ce qu'il lui voulait ce crétin ? Grey trépignait, à la fois agacé et étonnamment curieux. Pourquoi est-ce qu'il était venu jusque ici, hein ? Pourquoi ?

L'ascenseur se stoppa, les portes s'ouvrirent lentement, Grey agita son pied compulsivement, comme si ça pouvait faire bouger cette connasse de porte un peu plus vite. Il voulait sortir, sortir et ne plus subir la présence insupportable de Léon à côté de lui. Et quand, enfin, les portes métalliques furent complètement ouvertes – Alléluia – il... Se mit à courir comme un abruti hors de la cabine. Bon, c'était une tentative extrêmement compromise, mais qui ne tente rien n'a rien. Évidemment, il n'eut pas le temps de parcourir la moitié du chemin que l'autre abruti avait chopé son poignet. Et en moins de deux, son dos heurtait le mur. Il poussa un cri étouffé quand le choc fit vibrer sa cage thoracique. Il rouvrit doucement les yeux, le corps entier parcouru de longs frissons douloureux, les poignets emprisonnés de part et d'autre de sa tête. Son regard harponna celui de Léon.

Shot him downOù les histoires vivent. Découvrez maintenant