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Chapitre 2

     Je suis réveillé par un filet de lumière intense parcourant mon visage. La chaleur est si insupportable que je me lève d'un bond. Je découvre donc la grotte où nous avons dormi. Je n'avais guère eu l'occasion de bien la regarder. Jhon dort encore. Il est toujours aussi pâle que la mort et son front toujours aussi brûlant. Je n'ai vraiment pas envie de le réveiller mais il le faut ... Quant à Marie, elle est assise contre la paroi, le regard figé.  Elle a les yeux injectés de sang.  À croire qu'elle n'a pas dormi de la nuit...Je ne sais plus quoi faire pour qu'elle nous revienne. J'ai tout essayé... 

     Il est temps de partir, nous avons du chemin à parcourir. Je décide donc de réveiller mon fils.

     - Allez ptit gars, il faut se lever. On doit partir bientôt. Il nous reste beaucoup de route à faire il faut donc quitter cette endroit au plus vite !

     - ... Oui papa... Je me lève... Dit-il en baillant.

     - Tiens, prends ça. Tu dois prendre des forces. Lui dis-je en lui donnant la seule boite de conserve restante. 

     - Je ne peux pas manger tout ça et vous que mangerez-vous ? 

     - Ne t'inquiètes pas, ça ira... Tu en as plus besoin que nous. Tu as vraiment besoin de prendre des forces, cette journée risque d'être très difficile pour toi !

     Il me regarde pendant quelques instants de ses yeux humides, puis se décide à manger. Je vais maintenant essayer de parler à Marie. Mais je ne m'attends pas à ce qu'elle réagisse... Je m'assois à côté d'elle et m'adresse à elle avec une once d'espoir qu'elle me réponde.

     - M... Marie ?  Aucune réaction de sa part mais je m'y attendais. Marie, nous devons partir maintenant et j'aimerais que tu gagnes la voiture. Tu peux faire ça pour moi, pour nous ?

     À mon grand étonnement, elle me regarde dans les yeux et puis, sans dire, un mot se lève et va dans la voiture. Je n'en reviens pas ! Peut- que le fait d'avoir crié sur elle hier lui a fait comprendre quelque chose. Elle est sûrement sur la bonne voie.

     Jhon vient de finir de manger, nous pouvons donc partir. Je démarre la voiture et fais route vers l'ouest. Vers le lieu où se situerait cette fameuse réserve. Cela fait déjà quelques heures que nous roulons au beau milieu de ce désert aride. Marie regarde l'horizon comme à son habitude et Jhon est allongé sur la banquette arrière, il ne fait aucun bruit. Il est sûrement en train de dormir. Après tout ce temps passé en voiture, j'ai envie de me reposer un peu et de sortir de cette voiture devenue fournaise. J'arrête donc le moteur et sors. Le soleil est toujours aussi brûlant mais il fait tout de même moins chaud qu'à l'intérieur de ce vieux tas de ferrailles. Je m'assois donc à l'ombre du véhicule et allume une cigarette. Je profite de chaque bouffée tout en fermant les yeux car les cigarettes se font rares ces derniers temps... La cigarette finie, je l'écrase dans le sable et vais regagner mon siège. 

     À mon retour je m'aperçois que Jhon dort encore. Je décide de le réveiller pour lui demander comment il se sent.

     - Jhon ? Jhon, ça va ?   Il ne réagit pas à mon appel... Je le bouscule donc légèrement tout en l'appelant. Jhon ! Réveille-toi !  Jhon ! Je le secoue de plus en plus fort, brutalement même, mais il ne semble pas vouloir se réveiller !

     Marie s'est retourné pour voir ce qu'il se passe. Elle a l'air effrayée ! Et je le suis moi aussi ! Je pense à l'impensable... Je saisis son poignet et tente de trouver son pouls. Je ne sens rien... je tente alors de le sentir à son cou, je cherche la carotide mais toujours rien, aucune pulsation... Il ne respire plus...

     - Non ! Ce n'est pas possible !  Ne pars pas je t'en supplie !  Crié-je.

     J'essaie donc de le réanimer par tous les moyens ! j'alterne entre massage cardiaque et bouche à bouche et ce pendant près de dix minutes qui paraissent être une éternité... 

     - S'il te plait reviens ! Ne nous laisse pas ... Dis-je en pleurant

     Les massages cardiaques ne donnent rien... Il ne respire toujours pas et son pouls reste imperceptible. Je ne veux pas l'abandonner mais je pense qu'il est trop tard, il est mort... Un sentiment effroyable me traverse de la tête aux pieds. J'ai l'impression que mon cœur va lâcher ! Je tombe en larmes, la tête appuyée sur le corps inerte de mon fils et ne pense plus à rien. mais voilà qu'au même instant, Marie se met à pousser un cri assourdissant ! J'ai juste le temps de me retourner et de l'apercevoir avec mon revolver dans la bouche et voilà qu'elle tire !. La détonation résonne dans ma tête comme un coup de tonnerre et me fait tomber dans les pommes.