Article I: VIERGES???

873 100 13
                                    

VIERGES ???

Partout dans le quartier, résonnent les tambours. A la gloire de cette jeune fille, qui venait de faire honneur à sa famille. Fatma avait franchie le cap, elle rendait sa mère fière. Son mari l'avait prise " pleine " car oui elle avait été découverte vierge. Il était 06H du matin, quand on fit sortir ce drap taché de sang, qui avait plus d'importance que la mariée elle même . Et c'est avec joie que ses Badjénes* jubilaient, tel des lutteurs criant leurs victoires. On passait des " Siggil ngeu seu ndaye " aux " Tasso souniou yakar ", elle avait même eu droit à une soupe chaude, pour compenser ses efforts de cette nuit.

Elle avait été découverte pure disaient-ils. Mais savaient-ils vraiment.

*******

00H43...Il venait de réserver une suite dans un luxueux palace pour leur nuit de noce. Leurs visages brillaient de bonheur. Ils s'étaient promis amour éternel, alors que ce qui brisera cette promesse arriverai plus vite qu'il ne l'avait imaginer. Main dans la main ils entrent dans cette chambre. Timide elle se déshabiller, lui il sortait de sa douche. Avec douceur il se colle à elle, qui malgré son innocence se laissa faire. Coucher sur ce lit ils s' abandonnent l'un dans les bras de l'autre. Ils fusionnent leurs corps, retirant un cri de douleur à la jeune mariée.
06H33...Elle était assise sur le lit, seulement recouverte d'un pagne. Pleurant toutes les larmes de son corps, et ne comprenant ce qui lui arriver.
Il était assis en face d'elle, le visage fermé. La déception se lisait à travers ses yeux. Ramatoulaye sa femme qu'il regardait il y'a quelques heures avec amour et tendresse, maintenant il l'a regarde avec dégoût et mépris. Elle ne comprenais ce qu'il lui arriver, car longtemps qu'elle se souvienne elle ne s'est jamais donner à aucun autre homme. Alors pourquoi n'y a t'il aucune trace dans ce drap blanc, ou est passé ce précieux liquide rouge qui devait montrer son innocence. Et pourtant elle était pudique et chaste, à croire que le destin lui joue un mauvais tour.
Des coups sur la porte brisent ce silence, c'était sûrement les tantes qui venaient pour le " VERDICT ".Car oui les Bambaras* qu'ils étaient, tenaient fermement à ce rituel matinal.
Alors le mari se leva, prit un couteau et coupa sa main. Il laisse le sang couler sur ce drap blanc, lavant ainsi l'honneur de Rama.
-Je ne fais pas ça pour toi, car tu es indigne et ne le mérite pas. Tu es pire qu'une chienne, espèce de femme frivole. Je ne te verrai plus des mêmes yeux qu'une femme. Après tout ça ne t'a pas déranger de faire de ton corps un objet de plaisir à la main de tout type d'homme.
Puis recouvrant d'une serviette sa main coupée, il se dirige vers la porte pour ouvrir les Badjene*. Une fois dans la pièce à la vue du rouge sur ce blanc, elle se mire à émettre des cries de joie. Alors que Rama elle pleurait de malheur.

Il l'a traiter de frivole ? Mais sait-il réellement le triste sort de celle-ci ?

*****

Amina était entouré de ses tantes qui chacune lui donner des recommandations. Il lui disait l'importance de la virginité, et les Banex* du mariage.Pour toute chose elle se contentait d'hocher la tête. Elles parlaient mais Amina ne les écoutaient pas. Elle avait autre chose qui lui pesait l'esprit. D'autres pensées. Une chose était sûr pour elle, cette nuit est le début du commencement d'une autre phase de sa vie. Car après cette nuit, personne ne l'a verra comme la voilée pieuse qui ne savait faire rien d'autre que servir Dieu et étudier, personne ne verra en elle cette jeune femme qu'on ne croisait jamais dans la rue. On ne verra que celle qu'on aura juger cette nuit.

-Lève toi ma fille, il est temps que tu rejoigne ton mari. Et n'oublie pas, on sera juste derrière la porte. Une fois que tout sera prêt, ton mari sortira avec le drap. Xamna ni dognou rousslo* Seu ndeye dafeu ligueye.* Fall d'origine aisée. Notre belle princesse maure. Va faire honneur à ta mère.
A la prononciation de ces mots elle ne put s'empêcher de pleurer à chaudes larmes, ses tantes croyaient que c'était des larmes de joies, seule Amina savait la douleur qui l'a rongeait.
Une fois le seuil de la porte franchie la porte se referme la laissant seule avec cet homme qui dit pourtant l'aimer mais qui allait bientôt découvrir une autre facette d'elle. Elle était anxieuse mais c'est d'un pas sûr qu'elle s'avance vers le lit. Après tout tôt ou tard ça allait arriver alors pourquoi pas le faire une bonne fois pour toute.
Moins d'un quart d'heure plus tard on vit un mari hors de lui sortir de la chambre. Une fois dehors il croise les tantes qui attendaient. Il les regardent avec des yeux colérique avant de se diriger vers une autre pièce. Elles allèrent se jeter aussitôt sur la jeune mariée. Elles la vire assise sur le lit entrain de pleurer sur un drap qui n'avait aucune tâche. Rien du tout.
Et là elles croient comprendre ce qu'elle ne pouvait comprendre.
-Oh mon dieu la honte viens s'abattre sur notre famille. Ya meu rousslo. Ya bonn. Ana louleu seu yaye deifaloul*
Les insultes et les injures fusent de nul part. Tous la considère aujourd'hui comme indigne et impure.

Sunu Xalima Où les histoires vivent. Découvrez maintenant