SKY

☁ Prologue ☁

Je m'appelle Sky. Sky tout court.
Pourquoi je n'ai pas de nom de famille? Mais c'est très simple: c'est parce que je n'ai pas de parents. Enfin si hn, techniquement oui, mais je ne les ai jamais connus... C'est un gentil officier de police qui m'a trouvé sur le bord de la route, un beau soir de septembre, en rentrant du poste. J'étais juste un petit bébé sans défense qui pleurait à pleins poumons, délaissé dans les buissons, dans un sac plastique (oui, un sac plastique). Si il ne m'avait pas trouvée, je serais probablement morte. Comme il trouvait le ciel très beau ce soir là, un magnifique coucher de soleil rose-jaune-bleu, il décida tout simplement de m'appeler Sky. C'était aussi à cause de la couleur inhabituelle de mes yeux, une teinte bleu-violet qui lui rappelait donc le ciel cette soirée là. Ensuite, je ne connais que l'histoire que l'on m'a racontée: il m'a livrée aux autorités, qui ont essayé d'identifier des détails permettant de connaître mes parents, mais rien. Alors, faute de mieux, il me placèrent dans un orphelinat.
Non, ce n'est pas du tout comme dans ces histoires à faire pleurer les pierres: le personnel était très gentil, je me suis fait quelques amies, je vivais bien là-bas.
Un jour, une famille d'accueil décida de m'adopter. Ils étaient très gentils et s'occupaient très bien de moi. La femme, Violette, m'adorais et m'offrais même des petits cadeaux. Bref, j'eus une enfance agréable et (presque) normale. Je vécus chez eux jusqu'à mes 7 ans, jusqu'à ce fameux jour où tout s'effondra...
Je vous explique: j'ai la fâcheuse manie de me mêler de ce qui ne me regarde pas, je suis très impulsive, j'agis sur le moment et je fais des choses que je regrette plus tard. Je suis ce qu'on appelle une "fille à problèmes". Pr Strauss, ce vieux psy soulant, s'acharne à répéter que c'est à cause de mon enfance "traumatisante" et du manque de présence parentale à mes côtés... Mais j'en ai eu, de la présence parentale! Non, c'est juste de ma faute... Pourquoi fallait-il que je voie ce sac?!
Je commence par le commencement: un après-midi (je vivais toujours chez Violette et son mari) , je rentrais de l'école primaire. Je passais devant un grand magasin et, comme je n'étais pas pressée, décidais d'y entrer. Je me baladais entre les rayons, quand un sac magnifique attira mon attention: un sac Chanel brillant et lustré en cuir noir. Je regardais l'étiquette: 450$! Je n'allais pas avoir assez, avec mes 55 cents... Alors, je fis une chose que seule une gosse tarée comme moi aurait fait: je le pris et courus vers la sortie. Puis, je n'ai que des souvenirs confus: les alarmes retentirent à m'en vriller les oreilles, la police rappliqua... Je fus raccompagnée chez moi et autant vous dire que Violette n'était pas très contente!
À partir de ce jour-là, j'ai enchaîné les familles d'accueil. Certaines étaient très gentilles, d'autres sadiques. Un couple de vieux fous me traitait particulièrement mal, me faisant dormir dans le cagibi sous l'escalier (oui, comme Harry Potter) et me tapant avec tout ce qui leur tombait sous la main. Au fond, ça ne me dérangeait pas tellement, car je savais que je l'avais mérité. Le seul point que toutes ces familles avaient en commun, c'est qu'ils me considèraient comme une bête de foire, une fille perturbée mentalement, qui a désespérement besoin d'attention. Peut-être est-ce le cas...
Mais là n'était pas le problème; le problème, encore une fois, c'était moi. Peu importe chez qui j'habitais, je finissais toujours par foutre la merde à un moment ou un autre. Ça a commencé "soft": vol à l'étalage, dégradation de lieux publics (ok, j'avais juste taggué "Jvous bèz" sur le mur de la maison communale en rose flashy, et alors?),... Mais ça a empiré, depuis le temps: maintenant, je comparais devant le juge pour agressions, refus d'obtempérer, vols plus graves, casse,... Mais le juge m'aime bien, et il dit toujours la même chose:
- Ah, Sky, que vais-je bien faire de toi..."
Et il m'envoye dans une nouvelle famille d'accueil.
Mais cette fois, le changement est radical: j'ai vécu toute ma vie à New York et aux alentours, et là je déménage à... Los Angeles! Le juge a décrété qu'un environnement totalement différent me ferait le plus grand bien. Et me voilà embarquée dans l'avion, traversant les États-Unis vers une destination inconnue...
Mais cette fois, ce sera différent. Cette fois, je me comporterai bien, je me le promets. Plus d'infractions de la loi, je commence une nouvelle vie. Je vais me comporter comme une fille complétement normale et saine d'esprit dans mon nouveau lycée, je vais socialiser et traîner avec la bande de meufs superficielles et "populaires"... (Oui pck avant j'étais le genre de meuf qui parle à personne, mange toute seule et se met au dernier rang en cours pour pouvoir griffoner en paix dans son cahier en faisant semblant d'écouter, bref, la "meuf tarée" que tout le monde évite)
Mais tout ça, c'est terminé. Fini. Adios. Je fais une croix sur mon passé et je vis comme une adolescente normale.